Par ici dans le Nord c'est pas mal aussi... le nombre de fois où il m'arrive
de passer sur des routes alentour et de croiser des chasseurs fusil à la
main. Pire d'entendre des salves de détonations de toutes parts sans voir
venir. Le nombre de fois où je me suis dit "un jour, c'est un coup à en
prendre une par surprise, juste en passant par là en bagnole, au mauvais
moment..."
Moi il m'arrive un truc comme ça à ma femme ou mes gosses, je deviens
chasseur à mon tour... Une pensée (teintée de très forte indignation) pour
Francis et tous ses proches.
Lu dans Nord Eclair.
Les « Ashtones » rentraient d'une série de concerts dans le sud de la France quand le drame s'est produit. Pour les cinq musiciens, la route du retour vers le Nord s'annonçait longue : celle de Francis Collet, guitariste et membre fondateur des « Ashtones » s'est brutalement terminée vers 16 h 30 sur l'autoroute A31, entre Beaune et Dijon, près de Ladoix-Serrigny.
Cet homme de 42 ans était au volant du fourgon quand il s'est effondré, la tête en sang. La suite, c'est le chanteur du groupe, Gérard Colombani, encore en Côte-d'Or hier, qui la raconte : « On revenait de deux dates à Toulouse et Marseille. On se relayait, Francis et moi, pour conduire. Puis j'ai entendu comme une grande implosion ». Personne dans le fourgon n'a réalisé ce qui se passait. « J'ai tourné la tête et j'ai vu mon pote, inconscient. J'ai pris le volant pour redresser le fourgon », ajoute-t-il. Une fois le véhicule stoppé le long de l'autoroute, il a tenté « un point de compression » pour sauver son ami atteint d'une balle en pleine tête. En vain.
Les secours n'ont pu que constater le décès du guitariste nordiste, évacué par hélicoptère au CHU de Dijon. Alertés, les gendarmes ont aussitôt pensé à un accident de chasse. Après investigation, un chasseur d'une cinquantaine d'années a été placé en garde à vue à la gendarmerie de Beaune, puis libéré dans la nuit.
Dès hier après-midi, le procureur de la République de Dijon, Éric Lallement, a organisé un « relevé de situation » sur les lieux du drame. Le chasseur soupçonné du tir y a expliqué avoir traqué un chevreuil dans un champ de colza proche de l'autoroute. Mais il a nié avoir tiré en direction de l'A31. Laissé libre, le chasseur sera « de nouveau réentendu », indique le Procureur de la République qui va ouvrir une information judiciaire pour homicide involontaire et doit encore recueillir d'autres éléments, notamment balistiques, pour vérifier les dires du chasseur.
Un cas similaire il y a 20 ans
En Côte-d'Or, la mort du musicien originaire de Bruille-lez-Marchiennes (près de Douai), fait d'autant plus de bruit qu'il y a 20 ans, quasiment au même endroit, une mère de famille était elle aussi victime d'un même drame. « Elle se trouvait entre ses deux enfants à l'arrière du véhicule conduit par son mari quand elle avait été touchée par la balle d'un chasseur », se souvient un confrère du quotidien régional Le Bien public.
Pour le procureur de Dijon, le drame de dimanche doit notamment « inciter à la réflexion sur les règles de chasse à proximité des autoroutes »