Ça me cause le plus grand plaisir d’entendre prononcer, ici, le nom de Gilbert Durand.
Une œuvre très importante que ces Structures–là, capitale même, et depuis bientôt soixante ans.
Durand y est bien plus proche de son maître Bachelard dont il prolonge et renouvelle avec force certaines des intuitions fondatrices, sur l'ontologie de l’image, par exemple, la nécessité de travailler cette image par elle-même, et presque pour elle-même, en se méfiant pour partie des approches étroitement rationnelles qui restaient celles du structuralisme de l’époque (d’où l’intérêt prononcé de Paul Ricoeur pour l’approche de Durand ; et bien dommage que Merleau-Ponty soit mort trop tôt pour s’intéresser, à sa manière, aux brèches ouvertes par cette oeuvre-là et dialoguer pied à pied avec elle...).
Mais ce point de vue est aussi terriblement lapidaire que réducteur pour espérer rendre compte de ce livre essentiel, protéiforme.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.