Du coup le fait que j'ai plus le droit à avoir des esclaves noirs, c'est de la cancel culture ? Le droit de vote au femme c'est de la cancel culture ? Ne plus pouvoir envoyer des gamins de 7-8 ans à la mine c'est de la cancel culture ? Ne plus pouvoir tuer qui on veut dans la rue c'est de la cancel culture ?
J'ai pas envie de balancer un n-ième ras le bol, mais cette diabolisation de la "cancel culture" commence à pas mal me gonfler. Au fond c'est quoi ? C'est juste une forme de censure, comme il en existe depuis les années 50. Sauf que bizarrement, la "cancel culture", étant plutôt de gauche, elle est diabolisée. Alors que celle de la droite (ou celle qui est "néolibérale") est carrément institutionnalisée et vantée par tous les éditorialistes de mes deux.
Au fond ce qu'on appelle "cancel culture" c'est juste une forme de censure liée à un argumentaire de gauche/progressiste. Donc elle est mis à mal par les droitard. Mais quand depuis 50 ans le terme "communiste" est dénigré dès qu'il est employé, quand toute alternative au capitalisme est totalement occultée dans les média, quand récemment les manif au soutient pour la Palestine sont interdites, quand pendant des grèves on entends uniquement l'avis des gens qui subissent la grève au lieu d'entendre le pourquoi du comment, quand toute la culture syndicale est mise à mal voir tournée au ridicule, quand on ne voit quasiment plus de forme de prolétariat dans les médias ou divertissement, quand la lutte des classes semble ne même plus faire parti du langage de nos politiciens, on doit appeler ça comment ? Du bon sens ? Non non, c'est de la "cancel culture" aussi (qu'est-ce que je déteste ce mot). C'est juste que les éditorialistes en parlent en bien. De ce fait on a l'impression que c'est ok. Mais c'est juste une autre forme de censure. Sauf que celle-ci va dans le sens des dominants, pas dans le sens des exploité.e.s/dominé.e.s. Et forcément, ce sont ces mêmes personnes qui vont aller attaquer la "cancel culture de gauche" histoire qu'on ne voit pas trop celle qui est pratiquée à droite depuis 70 ans. En effet, quand il s'agit de remettre en cause les formes de dominations qu'il y a eu dans l'histoire, les différents évènements racistes, le patriarcat ou le capitalisme, là, au mon dieu c'est de la cancel culture et c'est mal !!!
Pour rebondir sur ce truc immonde de Charlie Hebdo, qui prétend que la cancel culture "déconstruit", du coup faut dire quoi de tout ces capitalistes qui licencient des centaines de milliers de personnes ? Ils déconstruisent pas des vies ? Et la culture de gauche est pas déconstruire depuis une cinquantaine d'année en traitant ces vilains progressistes de "Bisounours" ou de personnes "déconnectées de la réalité" ? Que dire également de nos chefs d'états qui extermine la moitié des espèces vivantes sur cette planète et qui anéantissent nos forets ? C'est pas de la déconstruction ? Que dire aussi de l'aliénation quotidienne de tout ces boulots de merde payés une misère que fond des personnes dans la galère ? C'est pas de la déconstruction de l'épanouissement ? Ou encore quand on essaye de sans cesse diaboliser toute la culture Marxiste, Communiste et syndicaliste, c'est pas justement de la négation du passé ?
À ceux qui pensent que la "cancel culture" c'est mal, cherchez d'abord qui diabolise ça, et dans quel but. Bizarrement on se rend assez vite compte que l’hôpital se fou de la charité d'une main tout en tirant sur l'ambulance de l'autre. Et le pire c'est que certains n'y voient que du feu.
Entre "islamogauchisme" et "cancel culture", j'crois que le but derrière l'usage de ces mots est le même : détourner l'attention, englober une IMMENSE partie de la population, mettre tout le monde dans le même panier histoire de mieux pouvoir les attaquer ("Quoi ? t'es végan ? Mais tu dois défendre Daesh, t'es un monstre !!!" (et c'est à peine exagéré, cf. Zemmour et la fameuse couleur "verte" ). Autrement dit c'est du vent, du vide, du rien, qui sert d'épouvantail et de bouclier au capitalisme et plus généralement aux formes de dominations qui on existé, qui existent et qui existeront.