JumpingJack a écrit :
Sans vouloir relancer la polémique, je suis d'accord avec Hazard... en fait c'est surtout la manière de demander. Moi ça m'énerve les gens trop curieux. Les gens qui insistent surtout...
Exemple : la semaine dernière je me suis fais mal au genou, je boite un peu. Rien de grave. Bon, je comprends que les gens me demandent pourquoi je boite, donc je réponds simplement que je me suis écorché le genou, que ce n'est pas grave, et je continue la conversation sur un autre sujet pour montrer que je n'ai pas envie d'en parler. Et bien la moitié des gens se sentent obligé de demander : "mais qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?"
Grrr, ils ne peuvent pas me foutre la paix, merde ?!! Ils voient bien que j'évite le sujet, si j'avais voulu en parler j'en aurais parlé dès leur première question, mais ils insistent... c'est lourd, c'est de la curiosité mal placée, ça m'énerve.
Après c'est certainement bienveillant, hein, mais j'en ai rien à cirer, leur bienveillance ils se la collent où je pense, voilà.
Bof, c'est toujours pareil, ça dépend du contexte mais aussi des personnes que tu as en face de toi.
Tu peux trouver ça stupide et inutile mais toujours est-il que quand tu parles à un collègue/amis d'amis/belle famille (que tu connais pas trop encore)/etc, il est très pratique de savoir parler de tout et de rien. C'est ce que j'ai appris à faire y a pas mal de temps. Savoir parler de tout et de rien ça veut bien dire ce que ça veut dire. Oser dire des conneries ou des banalités ça ne ferait pas de mal à certains. Bien que j'en ai absolument RIEN A FOUTRE qu'un mec boite (si ça a part l'air dramatique bien entendu), je pourrais très bien lui poser ce genre de questions si je le connais peu et cherche à engager la conversation. Merde à la fin, oser passer pour un con (un vrai, pas en sortant une vanne pourrie ou autre), oser se rabaisser un peu, oser se tromper n'est pas une faiblesse, bien au contraire. Je suis le premier à vouloir élever le débat, au sens argumenter, réfléchir sur des idées, dépasser les lieux communs, éviter les discours de cafés du commerce purs et durs mais les banalités ont aussi leur utilité. Parler de la pluie et du beau temps peut être très utile, ou faire plaisir tout simplement? Si on arrive à faire plaisir à quelqu'un qu'on croise occasionnellement en laissant de côté son exigence ET SANS passer soi-même un mauvais moment, on est arrivé à quelque chose de très bénéfique selon moi. Et je ne parle pas d'hypocrisie ici, c'est hs (quoi qu'on pourrait en discuter).
Alors, quelques précisions:
- Je ne parle pas de ceux qui te regardent les yeux écarquillés et qui semblent vraiment passionnés et déchirés par les questions qu'ils te posent, ça c'est déjà un peu plus de la curiosité mal placée.
- Je ne parle pas non plus de ceux qui cherchent à te convaincre ou trouvent ton "choix" stupide (du genre "pourquoi tu es ci ou ça, pourtant c'est bien..")
- Je ne parle pas non plus de ceux qui reviennent systématiquement à ce genre de questions alors que la conversation est déjà bien nourrie et engagée.
Quant à la question des végétariens, je trouve plutôt puériles vos réactions (oui j'attaque
). Si on enlève les cas dont je parle plus haut quel est le problème? C'est plutôt bon signe que quelqu'un se pose des question là dessus et soit pret pourquoi pas à remettre ses propres choix en question. Je dis "puérils" parce que ça me fait penser un peu à ces baba cools fringués en sacs à patates tissés au Népal et portant des locks et qui sont les premiers à se plaindre "ouais l'intolérance du monde, Rasta, qu'est-ce qu'ils ont tous à me regarder, bande de fachos, c'est ma liberté". Bon, eux en jouissent et en profitent pour la plupart, et ce n'est pas le cas de 90% des végétariens. Mais là où ils sont similaires (en tout cas pour ceux qui tiennent le discours des posts précédents) c'est dans le fait qu'ils font semblant (ou alors ils sont cons) de ne pas se rendre compte qu'ils font partie de la marge. Et oui, ils ne font pas partie de la majorité, c'est comme ça et c'est tout à fait normal qu'ils aient affaire à ce genre de réactions. On peut déplorer que ça ne soit pas encore considéré comme banal et un choix personnel comme un autre et comprendre que ça peut personnellement etre chiant quand la question est systématique mais c'est comme ça et on le sait. Ca s'appelle assumer son choix que d'encaisser ça.
Je ne vois pas le problème qu'il y a à demander à quelqu'un pourquoi il a fait ce choix. C'est plutôt une marque de respect: on croit l'autre capable d'expliquer ses choix (c'est pas rien). Et d'un autre côté, si on trouve quelque chose bonne pour soi ou le monde, pourquoi ne pas en faire profiter les autres (sans forcément aller jusqu'à essayer de convaincre hein), faire l'inverse pourrait justement être une preuve de volonté de démarcation dissimulée sous des "c'est mon choix, ma liberté, personnel, je fais ce que je veux ça ne vous regarde pas" (qui renforcent d'ailleurs ce trait).
Il en va de même pour l'homosexualité. Ca aide d'ailleurs à banaliser ou "normaliser" la chose que de pouvoir en parler sans faire de détours et sans attendre d'être intime avec une personne pour aborder le sujet. Les bisounours à bonnes consciences c'est bien que "eux ça ne les gène pas, ils voient pas pourquoi en parler et c'est stupide de poser de telles questions" mais évidemment, ça ne fait qu'entretenir la situation (un peu comme chaque problème lié à l'intolérance ou la méconnaissance: racisme, misogynie, etc). Et bien sûr, on les voit souvent montrer les "cons" ou les "intolérants" du doigt, comme pour se faire mousser bizarrement. Maintenant, dans un monde où ce n'est pas encore si facile ou accepté, demander à un homo pourquoi il a décidé d'affirmer son orientation et même, selon son éducation et son milieu, comment il l'a lui-même accepté (pas toujours facile non plus, d'où la précision sur l'éducation et le milieu). Je suis le spécialiste de ce genre de discussions, et SYSTEMATIQUEMENT (jusqu'à maintenant en tout cas), les gens l'ont plutôt bien senti, étaient pas genés de parler à un mec quasi-inconnu (justement) d'eux-mêmes même quand ils sont entourés de personnes ouvertes. Ca leur permet de changer un peu des habituels "on en parle jamais parce que ça nous parait banal" ou de l'excès de pincettes prises lorsque le sujet est abordé. Ca a même aidé certains à sauter le pas alors qu'ils n'osaient pas à cause de leurs entourages (ex d'un pote de mon frère y a pas longtemps) et de mon côté ça m'a aidé à mieux comprendre certains mécanismes psychologiques ou sociaux (et à me donner meilleure conscience, ce qui marche pour les uns marche pour les autres hehe, bien entendu, je ne me disculpe pas de toute volonté de singularisation, surtout en parlant de moi sur un forum. Mais si on cherche la petite bête, c'est le cas de tout le monde).
Bref, parfois, parler de tout et de rien pour engager la conversation ou entrenir un contact occasionnel (voisin, boulanger, etc) et pouvoir en d'autres occasions rentrer dans le vif d'un sujet, sans avoir à installer soi-même une ambiance solennelle ou qui met mal à l'aise malgré soi, n'est pas toujours à mépriser ou à éviter (SURTOUT si ce n'est pas notre façon première de faire, ça sera d'autant plus bénéfique pour tout le monde).
Voilà mon propre coup de gueule. Je pensais pas que ça serait si long (comme à chaque fois de toute manière)
Rien à voir mais, chaque fois que je tape un texte dont la longueur dépasse la taille du cadre, la vue remonte systématiquement aux premières lignes, m'empechant de voir ce que je suis en train de taper. Plutôt chiant pour un abonné aux pavés. Y en a à qui ça le fait aussi? C'est normal? Sinon y a une explication? Merci.
"Aucune idée sur terre est digne d'un trépas
Il faut laisser ce rôle à ceux qui n'en ont pas"