Mon histoire condensée, ou l'illustration de la vie ordinaire d'un alcoolique :
Un jour, après être parvenu à me saouler en toute occasion où ceci était possible le week end, tu prends gout à picoler la semaine (car on est lundi, le prochain vendredi soir est loin!), après le boulot par exemple... et puis ensuite, au bout d'un certain temps, le matin en te levant pour te "mettre un coup de fouet" ou te remettre à niveau de la cuite de la veille... puis à midi, il faudra remettre ça car la descente et la journée sont dures... alors tu te procures une bouteille de merde pas cher (on s'en fout) ou de la merveilleuse amsterdam maximator à 11.6 chevaux, 5-6 canettes de 50cl que tu bois entre midi et deux, ou alors durant tes heures de travail (discrètement, hein!) tout ceci rien que pour te défoncer la tête quitte à en vomir à chaque gorgée... Ainsi,il m'est arrivé de rester bourré des semaines entières. Forcément, ton patron s'en rend compte à plusieurs reprises... tu perds ton job.
Tu prends ta voiture, tu rentres chez toi, ça passe une fois, deux fois... puis sois tu cartonnes, soit tu te blesses, soit tu manques de tuer quelqu'un, soit les trois à la fois, soit avec un peu de chance simplement défoncer ta caisse tout seul comme un grand et te faire sucrer ton permis et passer en correctionnelle, prendre de la prison avec sursis et une grosse amende.
Ou alors, tu peux jouer au plus malin avec un para croisé dans la rue en lui expliquant gratuitement et évidemment très diplomatiquement que sa génitrice avait apprécié la dernière pénétration anale que tu lui avais prodiguée, et te retrouver bien logiquement aux urgences pour t'être fait casser le nez, défoncé la gueule et éventuellement fracturé le crane.
Tes amis s'en rendent également compte, ils te mettent en garde, essayent de t'aider, tu leur promets des efforts mais au bout de 10 promesses non tenues et après t'avoir vu/retrouvé plusieurs fois dans un état proche du coma à divaguer alors que tu leur avais juré que tu avais arrêté, ils t'envoient chier pour de bon et pour toujours. Tu peux remplacer à loisirs dans la phrase ci dessus "tes amis" par "ta compagne" ou "ton groupe de zic" voire "ta famille". Moi j'ai eu le pack complet.
Alors retour à la case départ pour supporter tous ces échecs... un petit verre le soir, puis deux puis trois puis quatre... rebelotte le lendemain matin et voilà la spirale infernale amorcée...
Donc, cure, psy, anxiolytiques... volonté... et plus une seule goutte, même pas un "mon chéri".
Et me faites pas rire avec "il faut arriver à maitriser sa consommation". Il faut juste intégrer que comme je l'ai dit plus haut, nous ne sommes pas égaux devant notre appétence à l'alcool. J'adorerais maitriser ma conso, boire un délicieux single malt, une bière Belge, un excellent Bordeaux. Sauf que si je bois le premier verre, je dois boire le reste de la bouteille... c'est comme ça, c'est ainsi. Alors non, c'est conso zéro puisque je ne peux pas faire autrement....
Si vous avez des questions...
edit : Bien entendu, il va de soi que vous dépensez tout votre fric dans la picole, vous vous retrouver dans le rouge et sans job donc, et bien sûr comme vous êtes très fort, très beau très intelligent quand vous êtes bourré, vous draguer les premières radasses croisées, au moins aussi bourrées que vous, et avez des rapports non protégés au bout de oulah.. 8h bien tassée de vie commune ! Reluisant tout ça hein? Et bien c'est ce qui arrive quand on ne maitrise plus sa consommation... Désocialisation voire marginalisation, perte des priorités vitales, mise en danger de soi-même et d'autrui, destruction à petit feu...
M'enfin, heureusement, ça vient pas du jour au lendemain... et encore plus heureusement, j'ai pu m'en sortir... ca m'a pris un an. Et je sais pertinnement que je suis pas non-buveur, mais buveur abstinent... nuance...
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