Vous et l'alcool

Pas de dépendance physique en effet (comme la plupart des autres psychédéliques), en partie parce que peu de gens sont prêts à se retaper l'expérience le lendemain, en partie à cause de la structure de la molécule.

Par contre, pour qui a une structuration mentale un peu fragile, ça peut virer au n'importe quoi assez rapidement et éventuellement enclencher un processus de décompensation.

Dans le meilleur des cas, l'état introspectif induit par la chose peut aider quelqu'un à prendre conscience de sa consommation d'alcool, mais ça reste aléatoire.

Ouais. le problème c'est quand ça rend dingue. Ou con, à défaut.
L'idée de remplacer une drogue par une autre ne me parait pas une solution viable, mais je me trompe peut-être: je ne suis pê pas très objectif sur la question depuis quelques temps.

edit:



Mmmmouais, ce n'est pas impossible, dans un cadre extrêmement contrôlé et après une préparation poussée (de quelle forme? ça reste à déterminer...) mais soyons honnêtes: ce n'est pas de cette façon que sont consommées les drogues hallucinogènes type LSD, en occident en tout cas. La plupart des gens prennent ça pour la défonce, point barre...

Je crois pour ma part, et mes opinions se sont drastiquement radicalisées sur ce point depuis quelque temps, que le problème de l'alcoolisme et de la toxico-dépendance en général est avant tout culturel.

c'était juste en réponse à une réflexion de bustyblonde, je ne compte pas changer d'addiction

Josh : Oui, je suis bien d'accord, je ne donne pas très cher de la santé mentale d'un type qui consommerait du LSD plusieurs fois par semaine pendant quelques mois.
Pour ce qui est de remplacer une drogue par une autre, c'est vrai aussi que ça peut être très mauvais, surtout si ce n'est pas encadré médicalement. En revanche, j'imagine que les traitements "standards" sont tout aussi, sinon plus, dangereux.
(ne pas se méprendre sur mon propos : je ne cherche absolument pas à conseiller la consommation de LSD, ou de toute autre drogue, en remplacement de l'alcool)

Ca me fait penser à une étude de 2006 pour le moins surprenante, qui classait les drogues récréatives selon leur dangerosité (selon des critères de dommages physiques, nuisances sociales et propriétés addictives). Je la poste ici, en espérant que ça pourra aider certains à comprendre à quel point l'alcool est une belle saloperie (EDIT : encore une fois, je poste uniquement dans ce but, et pas pour pousser à la conso d'autres drogues) :

1 Héroine
2 Cocaine
3 Barbituriques
4 Méthadone
5 Alcool
6 Kétamine
7 Valium
8 Amphétamines
9 Tabac
10 Buprénorphine
11 Cannabis
12 Solvants (éther)
13 4-MTA
14 LSD
15 Ritaline
16 Stéroïdes
17 GHB
18 Ecstasy
19 Poppers
20 Khat

Pour l'anecdote l'héroïne avait été à ses tout débuts utilisé pour soigner l'addiction à la morphine

En parlant du LSD, je voulais dire que j'aurais risqué le bad trip entre mes 20 et 30 ans avec la possiblité de rester bloqué pour de bon, principalement pour des raisons de structuration mentale comme l'évoquait Neredev (tempérament plutôt dépressif).

J'imagine que la cocaïne aurait pu me plaire et me ruiner la santé ainsi que le portefeuille.

Penmoch: ben oui, je sais.

Ya pas la methamphétamine dans la liste? Je l'aurais bien vue dans le top-5 ... au vu de ce qu'on m'en a raconté.

...et Freud prescrivait de la cocaïne à ses patients.

j'ai une copine dont les parents soixantuitards ésothériques accomplis avaient entrepris en thérapie de couple au LSD à la fin des années soixante...Ils ont divorcé bien entendu

Pour ce qui est de l'addiction à l'alcool, je croise souvent de par mon boulot (travailleur social) des toxicos, aux drogues en tout genre, y compris l'alcool qui est une drogue dure qui a l'énorme défaut d'être tellement socialement acceptée qu'il est difficile de faire admettre à quelqu'un (ou son entourage) en consommation problèmatique.

Mon expérience m'a apris qu'en matière de sevrage, il était plus dangereux pour la santé de sevrer un alcoolique qu'un héroïnomane.
Le sevrage à l'alcool, plus que pour tout autre produit impose un très gros suivi médical et une médication conséquente. Les risques pour la santé ne sont pas à négliger (très gros risque de trombose par ex).

Et puis la difficulté, c'est de ne pas retomber.
L'alcool est tellement installé dans notre culture..

Par contre au niveau "effet dans le tête" via témoignage de pote Kétamine et LSD sont loin devant !

A priori ces 2 drogues te font partir loin, loin, loin....

C'est peut-être pour ça que les gens y tombent moins dedans car ca "calme", contrairement à la coke (que je connais) où t'as "l'impression d'être normal mais en mieux" donc cette drogue je la qualifierais de "vicieuse"

Oui, le Crystal Meth agit apparemment aussi vite que du crack, est plus puissant que la coke et plus addictive que l'héro. Basé sur du décongestionnant nasal à la base (ephedrine).

Il y a le PCP aussi, qui peut être très dangereux pour les autres en plus…

Connaissais pas...

C'est une drogue qui vient d'Italie ?

Ce qui est marrant et paradoxal à priori, c'est que c'est en gros un stimulant proche de la coke qu'on donne aux enfants dits "hyperactifs" pour qu'ils soient plus calmes et attentifs.

C'est en effet quelque chose que j'ai entendu à pas mal de reprises dans le milieu. Et qu'aux maladies type VIH/hépatites près, un ancien héroïnomane était en meilleur état qu'un ancien alcoolique.

Fait intéressant d'ailleurs...L'apomorphine, utilisée dans le traitement de l'addiction aux opiacés autour des années 50 au Royaume-Uni, semble avoir donné de bons résultats (Burroughs, entre autres, en parle pas mal dans ses bouquins), mais presque aucune recherche n'a été entreprise autour de ladite molécule. J'avais discuté avec un addictologue en Angleterre et il n'en avait jamais entendu parler. Par contre, la méthadone semble avoir remporté un certain succès, malgré les effets désastreux qu'on connaît. Ahum.


Quant au placement de la ritaline, c'est assez surprenant. Ça reste quand même 'achement proche des amphétamines (me souviens d'expériences en double aveugle où les utilisateurs régulier de speed étaient incapables de différencier les deux) ; ma mère avait suivi une gamine mise sous ritaline à l'age de sept ans qui s'était mise à entendre dieu et les anges lui parler.

Ils partent du postulat que l'hyperactivité a un fond dépressif (les travaux d'André Green autour du concept de la Mère Morte sont d'ailleurs intéressant à ce respect), d'où l'usage de stimulants. On mettait les mômes sous Aderall avant ça - mélange d'amphétamine et de dextroamphétamine.

Je suis d'accord: les structures de traitement sont inefficace, inadaptées et dangereuses. Pour moi ne peut pas aborder le problème de la dépendance sous l'angle chimique, technique et médical, en tout cas pas seulement: la polytoxicomanie, le mélange et l'usage détourné des produits fait des ravages, tout comme l'idée que la dépendance est une "maladie" comme les autres qu'il conviens de soigner à coup de médicaments et de substituts.

Il y a un énorme travail de coordination des structures de soins et d'éducation des populations à faire. Il est aussi plus que temps de désacraliser la "culture de la défonce" qui existe dans certains milieux.

C'est encore la faute des juifs ... pourquoi ça ne m'étonne pas?