à propos de james joyce, il se trouve qu'enrique vila-matas vient de publier un roman, "dublinesca", qui tourne autour de la figure de l'auteur d'ulysse. j'ai commencé à le lire et c'est du très bon vila-matas. en voici la chronique parue dans le dernier télérama:
S'il n'y a guère de différence entre la lecture d'un roman d'Enrique Vila-Matas et la lecture d'un de ses essais, c'est que l'écrivain barcelonais, quel que soit le genre auquel il s'adonne, ne s'intéresse qu'à un sujet : la littérature, motif central de ses réflexions, personnage majeur de ses fictions. Tel un Larbaud d'aujourd'hui, Vila-Matas est une bibliothèque ambulante. Bibliothèque dans laquelle Kafka côtoie Musil, Joyce, Walser, Raymond Roussel, Perec..., parmi d'autres oeuvres qu'il ne cesse de revisiter, avec cette ironie grave - dans le passionnant recueil d'entretiens avec son traducteur André Gabastou, Vila-Matas, pile et face (1), il est question de « nihilisme joyeux » - qui est le ton qu'on lui connaît. Dans Dublinesca, cette perpétuelle réflexion sur l'écriture, la lecture, trouve à s'incarner dans le très beau personnage de Samuel Riba, éditeur à Barcelone, en partance pour Dublin - les préparatifs du voyage prennent en fait, dans le livre, autant de place que le séjour, au cours duquel il a rendez-vous, bien entendu, avec Joyce et Beckett...
Si on retrouve ici les interrogations de l'auteur sur l'écriture, toujours vives et profondes, s'il poursuit sa réflexion sur la relation qu'entretiennent les livres et la vie, les livres et l'amour, s'il regarde même, avec un sourire inquiet, l'avenir de l'édition et du livre, la fiction n'est pas, pour Vila-Matas, un prétexte. Elle est là, elle fonctionne. Digressive et émouvante. Ironique et mélancolique, plus que jamais.
Na.C.
matthieu lindon dans libé:
http://www.liberation.fr/livre(...)ublin
lindon évoque aussi le livre d'entretiens de vila-matas avec son traducteur andré gabastou : "Vila-Matas, pile et face. Rencontre avec André Gabastou", traduit par André Gabastou. Argol, 228 pp..
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