Vous et les livres...

Mince, nous aurions pu nous croiser.

Bouh! qu'ils sont fades ces petits thuriféraires de Céline.



lui

Mouais, je m'en cogne si je suis fade.

Fades aussi ses détracteurs.

Tout le monde est fade.

Ouais c'est évident. Mais se mettre à lire sur des vieux livres de poches usés que tu trouves à 2€ ou en bibliothèque, c'est quand même moins motivant que de commencer avec un beau livre neuf et bien édité

Ceci-dit, c'est sur, c'est comme tout, quand on veut on peut... mais avec de l'argent on peux plus facilement

Je ne comprends absolument pas cette phrase.

Ne dit pas de conneries s'il-te-plaît : cette phrase ne s'adressait pas à toi, mais j'étais alors sans savoir que ton attachement à Céline était aussi "à fleur de peau" (un peu idiot pour le coup). Ce n'est pas parce que tu es incapable en l'occurrence de comprendre ce que je dis, que tu dois te montrer tout aussi incapable de comprendre ce qui se dit sur ton idole (ou simplement auteur aimé ?) et dire n'importe quoi sur les critiques qui lui sont portées - ou sur "Tout le monde".


De la même manière que je trouve les gros bouquins de la Pléiade particulièrement illisibles, je n'aime pas trop lire un bouquin dont les feuilles pourries se barrent toutes les cinq minutes - mais ça se fait.




lui

Immagine quelqu'un qui veut s'intéresser à la poésie ou à la philo, et qui n'a pas pas d'attrait particulier pour la littérature ou la lecture.
Ben c'est plus facile de s'y mettre quand tu as un livre "attirant visuellement" entre les mains qu'un livre avec des feuilles abimées, édité en police arial taille 8 !

Evidemment il faut raisonner un peu "grand public" (ma phrase ne concerne surement pas les érudits de ce forum )

Moi qui me figurais justement que les livres centenaire à l'odeur de papier jauni, aux bords de feuilles craquelés et à la couverture en cuir, c'était à priori un objet bien plus attirant qu'une espèce de fourre plastifiée avec du vert pomme et du rose haribo... cruelle désillusion

Pour la peine, je m'en vais brûler mes éditions originales de Jules Verne... (ou pas)

Ah, un bouquin qui a une histoire, c'est beau - mais quand on ignore tout de cette histoire, ça peut démotiver un peu, quoi... Un peu comme de se dire que l'air qu'on respire est déjà passé par les bronches de douze pékins mal rincés sous les aisselles

Bien sûr, entre une belle édition ancienne dont les propriétaires successifs auront pris grand soin et un poche grisâtre et écorné, la réaction ne sera pas la même...

N'importe quoi. Quel est le rapport entre une première édition de Jules Verne et les tirages à millions sur des supports faits de pauvres matières de Marc Levy ?!



lui

Oui ok, comme c'est chiant de conduire une bagnole qui tombe en panne tous les 100 bornes (c'est un scandale d'ailleurs, pas étonnant que les jeunes n'aient plus envie de conduire quand on voit le prix des Porsche) ou de porter des chaussures trouées, d'accord.

N'empêche que ça fait très longtemps que j'ai pas lu un bouquin dont les pages se barrent, et ces deux dernières années mes dépenses peuvent quasiment se résumer à deux fois 10€ de carte de bibliothèque. Un peu faussé par le fait que j'achète parfois des bouquins pour offrir et qu'on m'en offre, mais je faisais la moyenne de ce que j'ai dépensé pour chaque bouquin que j'ai lu ces derniers temps (ce qui serait ridicule) on arriverait pas haut.

Et je suis absolument pas un érudit de ce forum...

ps: sinon, mon souvenir de lecture le plus désagréable est Le Rouge et le Noir, dans une édition cheap tirée en 1956 (pas si vieux que ça mais on dirait qu'il a passé 50 ans dans une salle de bain) sur des pages mal découpées au coup-papier qui tombent en miette, je me suis pourri les doigts et les yeux.

Je pensais que j'étais aussi visé parce ce que tu disais parce que je pensais que mon attachement à Céline était un peu connu de tous sur ce topic, vu le nombre de fois où j'y ai pris sa défense de façon assez farouche (contre son plus fervent détracteur : Thunders, un obsédé paranoïaque notoire).
C'est pourquoi le terme thuriféraire m'a interpellé.
Je comprends très bien que l'on puisse critiquer un de mes "auteurs aimés" (plutôt qu'idole), mais je ne comprenais effectivement pas pourquoi je méritais d'être considéré comme "fade".
Je n'ai pas eu jusqu'ici l'impression de dire n'importe quoi.
Enfin si ça ne s'adresse pas à moi, tant mieux.

céline c'est de la merde, en effet. dommage que cravan n'ait pas pu se payer sa tête!

bon, pour comprendre un peu ce qui se passe en russie rien de tel que le livre de thierry wolton.
Au fond, le KGB reste la police politique, le corps d’élite et le service d’espionnage qu’il avait toujours été – un mixte de la Gestapo, des SS et de l’Abwehr nazi, pour prendre des références qui parlent. Pour gouverner, faire le vide ; pour faire le vide, rien de tel que la bonne vieille terreur. Celle-ci va des « pressions » sur les juges ou les dirigeants d’entreprises pour qu’ils agissent selon ce qu’on veut aux attentats « terroristes » (commis par le KGB) et jusqu’à une bonne guerre (en Tchétchénie, en Géorgie, …). Qui a peur se rassemble, qui se rassemble cherche un homme fort, et l’homme fort se trouve naturellement être le président, ce Poutine qui jura d’aller « buter jusque dans les chiottes » les terroristes tchétchènes… après une vague d’attentas commis sur ordre par ses services (247 Russes tués) – juste au début de sa charge de Premier ministre en août et septembre 1999 ! Bien avant le théâtre Doubravka de Moscou en 2002 (pour se poser comme victime des terroristes après le 11-Septembre) et l’école de Beslan en septembre 2004 (311 morts dont une majorité d’enfants). Cela pour excuser l’armée russe de toutes ses exactions en Tchétchénie.

La thèse (fort documentée) de l'auteur est donc que les attentats en russie sont commandités par le Kremlin.


6 euros, excellent bouquin.

Argumenté comme ça, on ne peut que convenir, effectivement, que Céline c'est de la merde.

Je suis absolument convaincu que la plupart des gens qui critiquent cet écrivain le font soit parce qu'ils raisonnent comme des Staliniens (exemple Thunders), soit pour paraître intéressant et se donner de l'originalité.

Enfin, je conçois que des gens cultivés, à l'instar de mon Grand-Père, un féru d'Anatole France, puissent être rebutés par Céline.
Il avait entamé le Voyage à bord d'un transatlantique pour se rendre aux U.S.A.
Soit il a été dégoûté par la grossièreté du livre, soit il a été piqué par l'esprit un peu anti-militariste qui plane sur le début du roman (mon Grand-Père était un fervent nationaliste qui nous racontait fièrement ses aventures guerrières à la Libération contre les "boches").
Toujours est-il que le livre a fait "plouf" dans l'Océan, jeté par-dessus bord.

Quant à Cravan, il est amusant, tout au plus.

Merci pour les tuyaux, jeroveh - ça fait quelques bouquins que je vais me prendre dès que possible.

Pour Céline : j'ai lu le Voyage il y a bien longtemps - j'avais trouvé ça excellent, mais pas au point de me jeter sur le reste de sa production. En fait, l'impression qui m'en était restée, comme pratiquement toujours en littérature française, était celle d'une tristesse bien noire, d'un cul-de-sac pur et simple.

Sans vouloir généraliser à outrance, ce que je reproche à la littérature conventionnelle, c'est de se complaire dans une réalité qu'elle ne transcende jamais sinon d'un strict point de vue esthétique.

Ça explique l'attrait qu'on peut trouver à la (bonne) SF : elle permet de dépasser (/débusquer) l'absurdité du réel en en proposant des versions de rechange, pour ainsi dire.

C'est sur que si tu lit les réalistes/naturalistes ne t'attend pas à des aventures extraordinaires.