lemg a écrit :
Moi aussi je dois faire partie de ceux qui se sont (un peu) désintéressés des soli avec le temps, encore que certaines musiques peuvent y redonner goût.
Mais bon si je m'attarde sur mes guitaristes favoris, force est de reconnaître que certaines en abusent (Gilmour, qui les fait un peu durer sur scène) et d'autres en font un toutes les dix chansons (The Edge).
Et puis il y a ceux qui savent parfaitement intégrer le solo à la structure du morceau, ou plus simplement qui savent rendre leurs interventions indispensables au morceau.
Alors on y va pour les noms :
_ Brian May : Mercury, pas réellement un guitar hero avait intégré au préalable un passage solo pour Brian dans son grand-oeuvre,
Bohemian Rhapsody, qu'il ne concevait pas sans ce passage. A charge pour le guitariste de faire en sorte que ces poignées de secondes restent mémorables. Il ne s'en est pas trop mal tiré.
_ Steve Rothery, guitariste de Marillion
_ Alex Lifeson de Rush.
Quelqu'un comme Andy Summers par exemple est capable de "soloter" plus que bien, et il est aussi capable de ne pas le faire sur de nombreux morceaux.
De plus, vous remarquerez que tous les guitaristes que je viens de citer font un énorme travail sur le son, l'utilisation des effets. Certains sont même classés dans la catégorie des "coloristes", ça ne les empêche pas de briller quand il le faut.
Mais au final, l'important est encore une fois de rendre son intervention indispensable. Que ce soit le solo assez virtuose de
La Villa Strangiato ou les accords suspendus de
Walking on the moon, le fait est qu'on imagine difficilement ces morceaux sans ces passages, et c'est là l'essentiel.
En résumé, ça s'appelle une palette de couleurs.
Ca résume bien ce que je pense: le musicien est au service de la musique et pas l'inverse. L'exemple d'Andy Summers est particulièrement parlant: toujours au service du morceau, alors que son talent lui permettrait d'en mettre plein la vue quand il veut. C'est ce qui décrédibilise certains afficionados du solo à tout prix.
Mais certains styles exigent un solo: on imagine mal un morceau d'AC/DC sans le solo d'Angus, qui est d'ailleurs souvent court (sauf sur certains morceuax "héroïques" comme Let there be rock) et très bien construit (toujours). Le solo est ici utilisé comme une sorte de paroxysme de l'énergie, et remplit admirablement son but.
Dans d'autres cas, il sert à amener une variation tonale, par exemple dans le sublime "Something" des Beatles, où il amène une oasis de douceur et mélancolie, avant de repartir vers un chant plus exalté.
Bref, il n'y a pas de règle autre que ce qu'exige le morceau qu'on est en train de jouer, perle pop de 2min45 ou épopée en cavalcade de 10min.