rockguitare a écrit :
LE TRUE METAL SERA BIENTOT SUFFISAMMENT FORT POUR ENTRER EN OFFENCIVE MAJEUR DEPUIS LA DEBALCE DES 90'S.
D'un autre côté, la métallurgie française n'est pas au beau fixe. Depuis que l'expansion industrielle a fait corps avec celle du capitalisme, l'enjeu industriel est celui des sources gigantesques de financement que nécessite tout projet. Aujourd'hui, on sait que l'investissement industriel, avec ses besoins de long terme, est largement contredit et pénalisé par l'ampleur des logiques purement spéculatives de la rentabilité immédiate. On sait aussi, plus profondément encore, que sont posées, derrière les questions du développement industriel, celles plus générales de la croissance ou de la décroissance. La vraie richesse d'une entreprise, c'est sa valeur sociale, pas celle de ses actionnaires. D'où l'urgence d'une démarche de valorisation des capacités humaines. Le thème du déclin de l'industrie française, qui est apparu au milieu des années 80, ressurgit aujourd'hui avec force dans l'espace public. Il se nourrit des traumatismes individuels et collectifs que suscitent les nombreux licenciements, individuels ou groupés, opérés dans les usines françaises mois après mois. Les restructurations qui les accompagnent ou les motivent, souvent brutales, montrent que l'emploi continue d'être considéré comme la seule variable d'ajustement, en dépit de toute logique sociale mais aussi économique : formation et innovation, elles, semblent reléguées au rang de priorités très secondaires? Pendant ce temps, l'ambition proprement industrielle des grands groupes s'affaiblit, cédant le pas devant les diktats de puissants actionnaires préoccupés par la rentabilité à court terme de leurs placements. Le sentiment global d'insécurité ainsi engendré chez les travailleurs est encore accru par la précarisation croissante des formes d'emplois utilisées par le patronat dans le secteur industriel classique : CDD, intérim, prestations temporaires, chez le donneur d'ordre et chez ses sous-traitants, se banalisent au long de l'année et ne constituent même plus le volant d'ajustement auquel ils prétendaient autrefois répondre. Les fermetures de sites, les nouvelles menaces de privatisation et d'éclatement qui touchent les grandes entreprises nationales autrefois fleurons de l'industrie française, complètent ce sinistre tableau aux allures mortuaires. Quant aux externalisations en cascade et aux délocalisations spectaculaires vers d'autres pays voire d'autres continents, les deux mouvements étant souvent imbriqués, elles achèvent de donner le sentiment que la France ne peut plus être à la hauteur de la concurrence internationale libérale autrement qu'en cassant son outil de production, et qu'elle se vide inéluctablement de son potentiel industriel.
Mais il faut se méfier des idées trop complaisamment remâchées. Le concept de déclin industriel fait le jeu d'un grand patronat qui cherche à affaiblir encore les formes d'emploi et les résistances collectives, et qui souhaite baisser les salaires et casser les avantages sociaux chèrement acquis en prétextant qu'ils ne peuvent être conservés puisque compétitivité et survie des entreprises sont en jeu. Or, en termes de création de richesses, l'industrie française pèse d'un poids équivalent depuis vingt ans. Depuis vingt ans, la valeur ajoutée industrielle réalisée par salarié a été multipliée par 2,5. Et d'après une étude anglo-saxonne récente, les salariés français restaient en 2002 les plus productifs au monde ! Enfin, n'oublions pas qu'une partie des emplois industriels externalisés sont désormais comptabilisés parmi les services. A l'initiative de la fédération de la Métallurgie, des « assises de l'emploi industriel » se sont ainsi tenues en octobre dernier, réunissant quelque 250 délégués de 150 entreprises. D'autres assises de ce type, régionales ou par entreprise, se tiendront encore en 2004. Quant au prochain congrès de la fédération de la Métallurgie, il placera à son tour le thème de l'emploi industriel au coeur de ses travaux.
Voilà, et merci bien de t'intéresser aux grand problèmes sociaux de notre temps.