Jon Spencer Blues Explosion

Rappel du dernier message de la page précédente :
Ericaster
David Watts a écrit :
Il y a un mini concert dans l'émission "l'album de la semaine" à voir sur Canal à la demande en ce moment.
Seulement 5 morceaux (à la TV), mais ça envoie du bois !
Et Judah Bauer, la classe.


Whoah, merci bien pour les liens !
Semblent toujours avoir la gniaque, bon signe ça.
Et toujours un plaisir le père Bauer: Telecaster, bons plans, super son...
Reste plus qu'à attendre sagement vendredi soir en espérant qu'ils n'arrivent pas trop rincés, les mecs enquillent près de 13 dates sans journées off entre la France, L'Angleterre, la Suisse, la Tchéko, l'Allemagne et la Belgique , z'ont quand même la santé (et le métier) !!
"My baby wants to rock'n'roll..."
Ericaster
Bon ben vus hier soir...

Avec, bonne surprise, les Magnetix (Bordeaux) en première partie


Je connaissais quelques titres, me demandais ce que ça donnerait live. Bien sympas, se ménagent pas, joyeux bordel auditif, serais curieux de voir son pedalboard à celui-là parce qu'il a sorti des trucs bien délirants...

Petite pause bière et ensuite le JSBX, ...
Même en les ayant vus plusieurs fois, ben ça le fait toujours comme si c'était la première, grosse, grosse leçon de rock'n'roll: le son, le jeu, l'attitude, ça groove à mort, ça vrille bien les oreilles sans être ultra fort, de quoi voir la Lumière ! C'est comme Mystery Train, tu connais les trucs par coeur, tu sais ce qu'il va se passer, mais ça garde un côté "magique" à chaque fois.

Niveau set: au moins les 2/3 du nouvel album (Black Mold, Bottle Baby, Bag of Bones, Black Thoughts, Boot Cut, Strange Baby Unclear, Zimgar...), une bonne moitié d'Orange (Dang, Ditch, Sweat, Bellbottoms, Sweat, Flavor...) un peu d'Acme et d'Acme Plus (High Gear, Magical Colors, Wanna Make It Allright, Hell...), plus quelques autres titres, rien de Now I Got Worry ni de Plastic Fang ni de Damage... Le tout enchaîné sans temps mort, à part une petite pause de 3-4 minutes à mi set.

Au final une bonne claque à sourire et remuer comme un benêt pendant près de deux heures... En tout cas, c'est décidé, quand je serais grand, je veux faire Judah Bauer !

Et puis ça a été l'occasion de croiser Loïc "joeydeedeemarky" Le Pape et de discuter cinq minutes avec lui, depuis le temps que je reluque ses créations, très sympa, merci pour l'échange

Cadeau bonux, une chouette interview de Jon & Judah où ils parlent de leur matos, comment ils enregistrent, comment ils gèrent le live etc. avec la liste de leur set matériel, très très intéressant
"My baby wants to rock'n'roll..."
sarssipius
debalmond a écrit :
Ouais en fait non... aucun chic et aucune élégance hier soir au Bataclan...

Public de merde et très mal habillé... Des nanas moches genre secrétaires avec des lunettes a monture rectangulaire, et des mecs chauves avec des sacs a dos et des sapes d'hiver sportswears informes et dégueulasses...


J'avoue en arrivant sur place je me suis dit que tu allais être sacrément déçu !

Citation:
J'ai croisé Igor qui fumait un pet dans la fosse (on a d'ailleurs été les deux seuls a griller illégalement quelques clopes sur place), cette nana rousse ultra speed dont j'oublie toujours le prénom et sarsipp' en sortant des chiottes... Les 3 seuls trucs R&R de la soirée...


Dommage, après la cohue pour sortir je ne t'ai pas retrouvé dehors...

Citation:
Le set... bof, je suis arrivé tard... mais il s'est juste passé un truc pendant le rappel... Sinon c'était pas habité et un peu chiant... En live, je préfère Heavy Trash...


Comme je te disais, j'ai bien aimé le set mais ils m'ont donné l'impression d'assurer le "service minimum" (sauf sur le rappel en effet où là ils ont tout lâché)... J'ai l'impression que c'est leur approche medley des anciens titres qui donnait ce côté "retenu" un peu frustrant. Genre ils arrivent à un moment du titre où normalement c'est climax et paf ils zappent sur un autre titre. Un peu bizarre...
"Free your mind and your ass will follow" George Clinton
Muzicosphère - Guitar Fail - G.A.S. a GoGo
LionHell
Vu hier soir à Strasbourg !
Le public était à l'inverses de ce que vous avez eu ... même le service d'ordre à du intervenir quand ça commencait à pogoter (sans moi, merci), jet de godasses, jeans, pull, t-shirts sur scène et le gros lourdingue qui était tenu en laisse par un vigil.

Sinon excellent concert ! Première fois que je les voyais, un son à décoiffer le peu de cheveux que j'ai, une présence scénique de Jon excellente.
Je ne m'attendais pas à ce que ce soit si brut de décoffrage comparé aux albums, et surtout ce son de Jon crade comme il faut !

Sinon grosse surprise également en première partie avec Mama Rosin, trio batterie, guitare et accordéon(+guitare) qui donne comme il faut, bien original et qui fait remuer les genoux !

Une belle soirée !
Mr.Ben
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    Mr.Ben
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Salut

Des gens qui vont les voir à Nîmes, à Paloma le 11 février? Perso j'y serai avec un pote, découverte totale pour ma part. J'ai juste entendu Black Mold et ça m'a bien plu!
jénad
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    jénad
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article intéréssant paru dans les inrock l'automne dernier

The Jon Spencer Blues Explosion - Meat + Bone
Bronze Rat - Modulor 4/5
Un des meilleurs groupes rock des années 90, le Jon Spencer Blues Explosion revient sur scène et avec un grand disque, Meat + Bone. Mieux vaut tartare que jamais.

Difficile d’avoir du recul : ce groupe nous a sauvé les années 90. Pourtant pas la pire décennie dans l’histoire du rock. Mais après la mort de Kurt Cobain en 1994, et la rapide digestion du grunge et du rock indé par le mainstream, le Jon Spencer Blues Explosion a incarné la relève, la résistance, un flamboyant fantasme de rock’n'roll régénéré (et néanmoins dégénéré), en cuir, en sueur et en rut. Les albums et les concerts du Jon Spencer Blues Explosion de ces années-là sont des brûlots dans la mare, dont nos oreilles ne se sont jamais vraiment remises.

Difficile d’avoir du recul. On veut être au premier rang quand on retrouve le groupe un soir de septembre 2012 pour un concert privé organisé par la Blogothèque dans un appartement parisien. Pas de scène, les musiciens à deux mètres du public et des chansons qui vous explosent à la gueule, vous hérissent les cheveux sur la tête – même les cheveux gris, même ceux des chauves.

Le Blues Explosion existe depuis 1990. Il s’était séparé au milieu des années 2000 (après ses deux derniers albums dispensables), puis s’était reformé en 2010, pour soutenir sur scène les rééditions de ses six glorieux albums des 90′s. Il est de retour à l’automne 2012 avec Meat + Bone, premier album studio en huit ans. Ce n’est pas à un retour de flamme qu’on assiste, mais au retour d’un lance-flamme. Le Blues Explosion comme on l’a toujours aimé. Sur scène, la même fusion nucléaire de funk noir et de punk-rock chauffé à blanc, comme si James Brown et l’Iggy Pop des Stooges avaient pris possession de Jon Spencer. Sur l’album Meat + Bone, pas de nonos-talgie, mais une remise à zéro des compteurs : du punk-blues sur l’os, donc, sans gras, crâneur et inflammable, extrême et joueur, à la hauteur de ce qu’offrait le groupe il y a quinze ans et quelques.

À l’origine, ce groupe vient de l’underground punk, de l’esprit do it yourself. Et ce retour en 2012, ce n’est que justice faite à soi-même. Contre l’oubli. Contre le cocufiage de l’histoire. Précurseur du retour du rock à une époque où il n’était pas parti, le Blues Explosion a ouvert (ou plutôt fracassé) les portes pour une tripotée de groupes partageant racines bluesy, absence de bassiste, esprit punkrock et, pour au moins trois d’entre eux (les Kills, les White Stripes, les Black Keys), la gloire – cette fichue gloire qui a toujours échappé au Blues Explosion. Le groupe a entendu la question mille fois depuis la reformation, mais on ose la remettre sur le tapis. “Et les Gories ? Pourquoi on ne parle pas des Gories ? C’est le groupe dont on était le plus proche il y a vingt ans, rétorque le batteur Russell Simins, limite énervé et un brin hors sujet. On a des points communs avec les Black Keys ou les White Stripes, on a écouté la même musique, mais eux ont fait des chansons pour la radio, pas nous. On fait du blues-punk.”

Jon précise : “L’autre jour, pour une radio ou une télé, je ne sais plus, quelqu’un nous a présentés comme les Black Keys indés, fuck !” Et tout le monde rit, un peu jaune. Il poursuit : “Je mentirais si je disais que je n’ai jamais ressenti de jalousie… Quand je vois que des groupes médiocres récoltent les bonnes critiques et les dollars, oui, je trouve ça injuste.”

Question suivante, donc : le Blues Explosion leur a-t-il manqué pendant ces quelques années de break ? Judah Bauer (guitar-hero) : “Non. Les tournées avec le Blues Explosion, c’est comme vivre dans une valise, c’est dur. Le break était vraiment nécessaire pour moi. J’ai ensuite joué avec Cat Power, c’était plus léger.” Jon : “Je ne dirais pas que le groupe m’a manqué pendant le break, mais je me suis rendu compte après que c’était vraiment bon de jouer avec ces deux gars, et de jouer de la guitare électrique.” Itou pour Russell : “Le break a été une bonne chose, mais jouer avec Jon et Judah est une autre bonne chose de ma vie.”

Les reformations sont souvent des mirages, d’abord motivées par le besoin de faire rentrer de l’argent. Le Jon Spencer Blues Explosion n’échappe sans doute pas à la règle – il y a quelques années, ces trois gars avaient la réputation de ne plus se supporter. Mais le bouillant package nouvel album + concerts donne envie d’y croire. Il est temps de leur décerner la double médaille : du mérite pour l’ensemble de leur oeuvre, et du météorite pour Meat + Bone, meilleur disque de pur rock’n'roll sorti en 2012.
Yep je vais essayer de les voir à Rome le 13, la salle est à une borne de chez moi donc même si j'ai un partiel le lendemain j'ai pas de bonnes raisons de manquer ça.

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