Otis Taylor est né en 1948 à Denver, Colarado et après une adolescence tourmenté (être noir dans les 60s aux US et avoir sa mère en prison pour possession et vente d'héroine, y'à mieux) il se lance dans la musique comme guitariste de blues et de rock, suit Jimi Hendrix en angleterre mais passe totalement inaperçu pendant que le petit génie de Seattle explique à tout l'monde comment manier la six cordes.
Il joue dans divers groupes durant les 70S et ne rencontrant pas le succés, raccroche sa guitare un soir de 77 et assiste médusé à l'emergence du Punk en Europe.
Passe les années 80 (vive les synthé) et 90 (vive la dance) et voilà qu'il réapparait soudainement à l'aube du nouveau millénaire poussé par Kenny Passarelli, bassiste et producteur à pondre un premier opus sur un tout petit label indépendant : "Blue eyed monster".
La machine est en marche et l'initiateur du "Trance Blues" (voilà comment il définit sa musique) va se mettre à sortir quasi un album tous les ans , un joyaux tous les ans devrai-je dire car il s'agit bien de celà
Otis Taylor joue un blues poisseux et tendu, basé avant tout sur des rhytmique basique mais hypnotique un peu comme John Lee Hooker (à qui on le compare).
Pas de long solos, de demonstration , d'étalage de technique, mais de la simplicité, de l'authentique, du "roots moderne" un peu comme RL Burnside.
L'ambiance est plutôt acoustique, banjo, dobro, mandoline, violon, violocelle , harmonica et le chant "habité", caverneux, le genre qui prend aux trippes...
Les chansons parlent de segrégations, d'esclavage, de prisonniers, bref des chansons d' "outlaws" à la Calvin Russel.
Le look du bonhomme vaut également le détour : barbe et chemise de bucherons, casquette de base-ball , une vrai tête de repris de justice
Les albums sont tous sublimes, hors d'âge, que ce soit "Truth is not fiction", "Double IV", "When negroes walked on the earth" ou encore le petit dernier "Below the fold"
Bref cet artiste un peu à part , complétement en marge du star system vaut le déplacement, en plus, il passe souvent en France donc, ne resistez pas s'il s'invite pas loin de chez vous, c'est un moment de grâce à ne pas rater
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