L'album "Sebadoh III" est réédité ce mois ci.
Citation:
En septembre 1991, Nirvana sort l’album Nevermind et remporte la coupe de champion du monde de grunge face à Sebadoh, dont l’album III est sorti le même mois. Au printemps suivant, allait sortir le Slanted & Enchanted de Pavement, Sebadoh se situant pile entre Nirvana et Pavement, au croisement du punk-rock et du rock indé slacker. III est le meilleur album de Sebadoh, un emblème de la culture underground américaine des années 90, au même titre que les films d’Harmony Korine, les dessins de Daniel Johnston ou les épaules de Chloe Sevigny.
A l’écoute de cette belle réédition, fournie avec un deuxième disque de morceaux plus ou moins rares (dont le manifeste historique Gimme indie rock) ou retravaillés, le poil se hérisse, la Converse frétille, le t-shirt baille sur un cœur qui bat plus fort. La grande force de Sebadoh est d’avoir été, à sa façon, un groupe folk, jouant du hardcore lo-fi sur des guitares acoustiques mal accordées, donnant naissance à d’immenses chansons avant de les noyer sous un déluge sonique. As the World Dies the Eyes of God Grow Bigger, le monstrueux dernier morceaude III reste, quinze ans après, une de ces chansons qu’on ne sait écouter qu’en cachette, le sourire aux lèvres et la peur au ventre.
Dans sa meilleure formation (Lou Barlow, Eric Gaffney, Jason Lowenstein), Sebadoh était un groupe à la fois idéaliste et j’menfoutiste, parfaitement adolescent. Nirvana a gagné la coupe, mais Sebadoh n’en reste pas moins notre favori.