Derek, Derek et encore Derek!
Tu verras ce qu'est un batteur précurseur (eh oui, le breakbeat speedé avec 15 ans d'avance...), deux gratteux qui se tire la bourre sans se marcher sur les pieds, un organiste complètement ouf et un bassiste bien pépère (mais solide).
Et des compos, mamamia.... Même que si techniquement, à l'époque, Clapton est pas un chanteur extraordinaire, ben là, il vomit ses tripes dans le micro.
Tu commences par I looked away (une sacrée compo), tu continues avec Bell bottom blues (déjà tu chiales parceque le bonhomme, après avoir perdu sa mère au premier morceau, vient de se faire larguer par sa gonzesse au second) puis allez Hop, une ambiance de boeuf avec Keep on growing. T'es dans le studio avec eux...
Puis la grosse claque : "Nobody knows you..." et son solo ahurissant (c'est pas super compliqué mais chaque phrase fait mouche).
T'étais parti dans le blues gras et te v'là avec une ballade blues aux accents indéfinissables (par moi en tout cas...) : c'est I am yours. Tu sens bien que le gars est à bout...
J'adore la suivante "Anyday". C'est comme ça...
Puis vient le tour de Key to the highway : un dictionnaire de plans histoire de montrer que Clapton a bien fait évoluer le blues sans se contenter de copier. Bien épaulé par le père Allman.
Ayé, on ressort la cavalerie avec Tell the truth. T'as même pas envie que ça s'arrête.
On augmente le tempo pour What does love got to be so sad : amphés, speed? Excellentissime...
Et puis le grand classique Have you ever loved a woman. Chanté à la perfection et chorussé (un mot bien pédant, tiens) héroïquement. Tu le sens bien le bend qui casse les doigts!
Ca continue avec la seule reprise de Little Wing (avec celle de SRV) qui vaille la peine. Ca fait bizarre au début et puis tu comprends qu'il est tellement malheureux que telle chanson optimiste devient un cri desespéré.
C'est trop tard, It's too late permet de mettre en avant le superbe slide de Duane Allman.
Imagine toit à l'époque quand nos frangins cheveulus ont découvert "tagadagadagatsoin laylaaaaaa".
On termine avec un truc vraiment bizarre qui n'est pas dénué de charme, mais à la longue, hein...
Pour la petite histoire, Clapton a du mal a réaliser aujourd'hui qu'il a fait partie de ce groupe. "La créativité était portée à son paroxisme".
La suite on la connait : héroïne, une tournée puis un album inachevé, avec le fameux "Snake lake blues" qu'on peut trouver sur le coffret "Crossroads". Après il s'enferme chez lui pdt plus d'un an avant d'être récupéré par Pete Townsend et Keith Moon et d'enregistrer "461, Ocean Bvd".
Ca va j'ai bon?
