Gros up pour Tom Waits.. Je viens de tomber sur un article que j'avais écrit dans un autre forum. Alors si ça peut aider qqun a devenir fan, faut pas hésiter!!!
L'article date de spetembre 2007. Depuis je suis devenu accro à Real Gone aussi
Ca fait quelques temps que je pensais consacrer un post à
Tom Waits… un artiste incontournable, mais pourtant pas si évident. Je l’ai vraiment découvert il y’a deux ou trois ans, mais il est vite devenu une véritable référence pour moi ! Je suis ultra fan (hé oui ! encore un !)… Et j’écoute ses albums en permanence…sans me lasser.
La voix et le style de Tom Waits sont tellement particuliers qu’il est un peu bizarre de le classer dans le rock ou même de faire des comparaisons… Sa voix très rauque (et de plus en plus au fil des ans) peut paraître « rebutante » au début… mais on peu très vite devenir accro aussi. Le style passe du blues au jazz en étant souvent sombre, expérimental… le piano est souvent dominant, mais y’a beaucoup de percus, de cuivres parfois, des guitares… Il a toujours été accompagné d’excellents musiciens et au fil des ans, le presque traditionnel piano-contrebasse-batterie-sax va s’ouvrir et pleins de choses vont s’ajouter pour former un spectre sonore très personnel. Il ne faut pas oublier ses textes souvent très particuliers fait de gens bizarres, de lieux glauques, … même s’il peut aussi sortir de cela pour faire des textes tout simplement beaux (Jersey Girl, I hope that I don’t fall in love with you,…).
Sa carrière commence au début des années ’70 quand il signe avec Herb Cohen (manager de Zappa). Le premier album arrive en 1973 et c’est
Closing Time. L’album est très bon, mais assez conventionnel au vu de la suite. L’écriture est déjà là et quelques classiques sont déjà présents sur l’album. La voix est encore raisonnablement claire et l’album est un très bon début pour rentrer dans l’univers de Tom Waits. Jazz, blues, un peu de country… Bonnes critiques, mais succès relatif… jusqu’à ce que les Eagles (sur le même label) reprennent Ol' 55.
Les deux albums suivant sont dans la même veine :
The Heart of Saturday Night et
Nighthawks at the Diner (enregistré live)… Ballades jazzy, ambiance de fin de soirée enfummée… Excellents albums.
Petite vidéo de
Eggs and Sausages qui illustre bien le propos… en plus l’interview d’après peu un peu aider à cerner le personnage à l’époque : «
Tom you project a very strange image…[…]
and your voice is always like this ? »
On continue en 1976 avec l’excellent et assez sombre
Small Change
Tom Traubert’s Blues sans doutes l’une des plus belle chanson de Tom Waits et un de ses plus grand classique.
Step Right Up (la video n’a rien a voir) sans doute plus “catchy” pour ceux qui ne connaissent pas.
Fin des années ’70 début ’80 on poursuit dans le même genre
Foreign Affairs (1977),
Blue Valentines (197
et
Heartattack and Vine (1980). Parfois un peu moins « bizarres »… pas au point de dire commercial, mais ces albums doivent certainement un peu ouvrir son public.
A cette même époque, il commence a écrire de la musique pour le cinéma, et à jouer (principalement avec Francis Ford Coppola aux débuts). Il signe la BO de One from the Heart de Coppola-1982- qui est souvent considéré comme un album à part entière. Je n’ai jamais vu ce film maintenant que j’y pense. Il rencontre aussi
Kathleen Brennan, sa futur femme qui va être une source d’inspiration quasi inépuisable et qui va co-écrire beaucoup de morceaux voire même certains albums en entier.
En
1983, il change de label et arrive sur Island Records. Et là, on rentre dans la deuxième phase de sa carrière. Sa musique change énormément. Le piano, le jazz, le blues, les ambiances sont toujours là bien sur… Mais beaucoup de choses se rajoutent. Plus de percussions, de guitares, de cuivres. Tout ça forme un ensemble aux sonorités bizarres, mais cohérentes dans sa musique.
Swordfishtrombones (1983),
Rain Dogs (1985) et
Frank's Wild Years (1987) sont des pierres angulaires de l’œuvre de Tom Waits. La guitare de
Marc Ribot fait forte impression et Kathleen Brennan co-écrit pour la 1ère fois sur Frank’s Wild Year.
La sonorité de ces albums est qualifiée par Waits lui-même d'«
Orchestre de Décharge ». Sa voix est encore plus dure… on sent le blues d’Howlin' Wolf ou les bizarreries de Captain Beefheart. A noter que contrairement à pas mal d’artistes ayant commencé dans les ’60 ou ’70 Tom Waits est à son somment créatif dans les années ’80 et le son de ces albums n’a pas vieilli !!! Ces albums sont pour beaucoup le Saint Graal de Tom Waits.
Downtown Train de l’album Rain Dogs. En 1989, la reprise de Rod Stewart sera un gros tube et elle colle bien à la voix cassée de Rod the Mod aussi…
La chanson
Rain Dogs en live… qui prouve que c’est aussi a voir sur scène ! On a presque l’impression d’avoir a faire au groupe d’Emir Kusturica.
En 1992 sort le génial
Bone Machine. Il est dans la lignée de ses prédécésseurs. Sombre, inquiétant..toujours avec son « orchestre de décharge ». A noter, pour les fans des Stones, le dernier titre, « That Feel » est co-écrit et chanté avec son pote Keith Richards.
le clip de “
I don’t want to grow up”. Reprise en 1995 par les Ramones.
En 1993 sort le décevant
Black Rider. Décevant car il était sensé marquer la rencontre entre Willam S. Burroughs et Tom Waits… Il en ressort un bon disque dans la lignée des précédents, mais quelque chose me bloque quand même à chaque fois.
En 1999, il signe sur ANTI un nouveau label sur lequel il est encore. La qualité est toujours là! L’excellent
Mule Variation en 1999.
Avec entre autres Chocolate Jesus ici en live
En 2002 il sort coup sur coup deux album.
Alice et
Blood Money. Albums très bien accueillis par la critique et par les fans… sauf peut-être « Alice » que certains fans avec qui j’ai parlé aiment moins. Pourtant moi c’est un de mes préférés. Il est un peu plus calme peut-être.
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En 2004 sort
Real Gone… je ne vais rien dire dessus car je ne l’ai pas encore écouté… pourtant le casting est alléchant. Retour de Marc Ribot à la guitare et de Les Claypool à la basse.
Et pour finir, en 2006, sort
Orphans: Brawlers, Bawlers & Bastards, une triple compilation de raretés. A réserver aux fans j’ai envie de dire.
Au final, il est bien clair que Tom Waits n’est pas un artiste conventionnel ni quelqu’un dont les titres vont tourner en boucle sur MTV… Pourtant c’est un artiste que j’aime faire découvrir à mes amis car il touche tout le monde d’une certaine manière. Je ne pense pas qu’on puisse rester indifférent face à son œuvre. En outre, on peut imaginer qu’il a une certaine influence sur beaucoup de ses pairs… pas mal de grands noms on repris ses chansons : Tim Buckley, Springsteen, Rod Stewart, Johnny Cash, Ramones, Marianne Faithfull (par de reprise mais une compos juste pour elle…quelle classe ce Mr Waits), Norah Jones ou Emilíana Torrini (qui a pourtant une voix si différente mais qui sort un très beau « I Hope I Don't Fall in Love with You”)… On parle même d’un album de cover par la nouvelle coqueluche de Hollywood Scarlett Johanson…
J’en ai un peu parlé plus haut, mais Tom Waits a mené aussi, en parallèle de la musique, une petite carrière au
cinéma assez intéressante apparemment. Quasiment exclusivement dans des seconds rôles, Tom Waits a quand même joué sous la direction de grand noms du cinéma :
Coppola, Jack Nicholson, Terry Gilliam, Wim Wenders, Robert Altman, Benigni et bien sur son pote Jim Jarmusch.
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Je ne dois pas avoir vu le ¼ de ces films, et ses prestations sont plutôt courtes bien souvent, mais cette facette du personnage est à signaler.
Down by Law, de Jim Jarmusch en 1986 est sans doute son plus grand rôle et un des films les plus intéressants.
Coffee and Cigarettes du même Jarmusch est sympa aussi… film à sketches de 2002 bourré de stars, où on peut le voir face à Iggy Pop.
Alors voila… je vais m’arrêter ici sinon personne ne fera l’effort de lire… Pour les « débutants », je leur conseillerais plus facilement de commencer par la 1ère période… et cette compile est plutôt bien foutue pour ça :
Voila, a vous maintenant... questions ? Albums préférés…