On n'est pas obligé de composer uniquement des chefs-d'oeuvre non plus. On peut aussi écrire juste pour s'entraîner !
Par exemple, enregistrer une suite d'accords basique et hyper-réchaufée (un bon vieil anatole) et s'amuser à trouver des thèmes...
Ou alors, trouver un thème, même basique, même s'il sent la pure pompe, et s'exercer à trouver les accords pour le soutenir. Plus tu t'entraînes à faire ça, plus tu auras de facilité à trouver le bon accompagnement le jour ou tu auras trouvé ZE theme.
Autre possiblité, partir des fondations avec un rythme de batterie, trouver un riff de basse, ajouter la guitare etc...
Le tout, sans essayer de briller et d'étaler ton génie à chaque note, mais simplement avec l'envie de faire quelque chose qui sonne bien. C'est comme jouer aux Legos : tu assembles les pièces jusqu'à ce que ça te fasse chier ou que ça ressemble à ce que tu voulais. Mais tu peux pas prendre juste une pièce et la jeter en disant "nan c'est nul". Essaye au moins d'en accrocher une autre par dessus
Personnellement avec les trois approches que j'ai données, j'ai trouvé des thèmes superbes sur une progression la plus basique qui soit, j'ai réussi à accompagner LE phrasé bluesy de la mort que je ne voulais surtout pas lâcher, j'ai aussi fait une très belle harmonie à quatre voix avec un thème on ne peut plus bateau, et un morceau techno à partir d'un rythme de batterie complètement désarticulé... Tout ça, c'est de la musique qui ne sortira peut-être jamais de ma chambre mais qu'importe : je me suis fait plaisir et j'ai appris.
Trois conseils pratiques pour finir : premièrement, tout est interchangeable. Tu peux avoir une compo à 90% achevée et te rendre compte que telle ou telle partie colle beaucoup mieux dans telle ou telle autre compo que tu as en chantier, et abandonner ta super-compo de la mort que tu bosses depuis six mois pour finir deux petites chansons géniales d'efficacité en 3 heures.
Deuxièmement, la transposition est ton amie. Si tu veux remplir une chanson mais que tu n'as pas d'idée, essaye de transposer ton accompagnement un demi-ton ou un ton au-dessus... voir plus haut encore ! Ou plus bas... avec ce genre d'astuce on peut par exemple faire un couplet avec une belle montée vers un refrain dont on n'aurait pas eu l'idée autrement...
Troisièmement, il ne faut pas avoir peur des ressemblances. Il faut juste éviter de ressembler "trop". Si un jour tu joues une compo et qu'on te dit : "ah, c'est joli, ça me rappelle quelque chose mais j'arrive pas à savoir quoi", ça veut dire que c'est du tout bon et qu'il faut la garder.