Tesch a écrit :
Le problème c'est que la théorie c'est comme les maths,c'est un ensemble.Quand on le connait completement on se marre vraiment,mais j'ai pas envie de bouffer toute la théorie,et je cherche juste quelques applications pratiques dans la théorie,le reste c'est du feeling
Analyse un peu caricaturale, à mon sens, cela n'engage que moi. Je dirais plus... oui, devisons, pourquoi pas, ça nous reposera les doigts... je dirais que la théorie, c'est comme le vocabulaire : ça te permet de dire plus de trucs. Sauf à être de la trempe des génies, les arpèges de diminuée, de ton-ton, ça tombe pas tout cru dans les doigts
1 - Donc au feeling, tu peux très bien jouer que de la penta et le faire très bien, ça je ne discute pas, et on peut se régaler de ça. Il y a sûrement des guitar-hero qui n'ont joué que de la penta toute leur vie.
2 - Après y'aura tes doigts qui vont glisser un peu hors de la penta, pas jouer la note que tu voulais et puis finalement tu vas trouver que ça sonne vachement bien. Tu auras trouvé une petite variante de la penta, variante dont tu ne sais pas le nom, sans même imaginer que ça puisse porter un nom, mais tu la replaceras parce que c'est joli. Tu auras trouvé la quinte bémol, la tierce majeure, le mode dorien... peu importe, déjà , ton vocabulaire se sera enrichi. (Perso, c'est la mineure harmonique que j'ai découvert de cette manière...)
3 - Et puis les fameuses gammes-à-la-con, qui, prises à oil-p comme ça nous sonnent complètement loufoques : ton par ton, bartok, diminuées, mais quand tu vas apprendre qu'elles existent et où les placer, là, vindieu, tes esgourdes vont frétiller sévère. Quand tu vas apprendre à substituter des accords, ouahhhh.
Revenons aux arpèges : ils te permettent d'élargir les phrasés que tu vas proposer tout en y mettant du feeeling. Et puis le jour où tu vas poser un arpège de III° de degré sur un I° degré, là, on te dire que tu es musical, qu'il y aura un plus...
Enfin, j'ai l'air d'un vieux con moralisateur, je rabâche des trucs que l'on sait tous peu ou prou, mais en fait, je me rends compte là maintenant que je voulais juste "m'opposer" au terme "bouffer" de la théorie. Oui, c'est du travail mais faut pas que ça apparaisse comme une contrainte.
Je veux dire, on a déjà eu cette discussion ici, y'en a, pas rares, qui te collent une étiquette de théoricien parce que tu parles de mode dorien et de subsitution diatonique et ils s'imaginent tout de go que tes défis, tes morceaux, tu les as construits sur du papier, avec des formules avant de les jouer., ne te laissant plus aucune place pour le jeu très spontané. J'ai joué quelques défis au feeling, sans penser à quoi que ce soit à placer dessus. Et une fois terminé, j'ai analysé ce que j'avais joué. Ben ca n'a pas loupé, y'a des mecs, ils ont imaginé que l'analyse avait été le premier temps... et de me commenter : laisse tomber la théorie et joue au feeling.... porte nawak !!
Connaître la théorie, ça permet, outre d'enrichir son discours, de le partager, de partager sa musique. Là j'ai joué Dorien, et sur le I° degré, je dièse ma quarte, ça sonne moins plat, c'est quand-même plus pratique que : j'ai mis mes doigts là, là et là