« Je reste Charlie »

Il faudrait faire une analyse sur l'usage du CQFD chez les gens du forum

Mais il y a eu 50 couvs de Charlie comme ça, se foutant des trois monothéismes. Faut vous réveiller.

[/quote]

C est bien du niveau de Charlie

Observer les personnes ayant été ou restant "Charlie", a toujours été quelque chose d'intrigant....
Comme ces hypnotisés mettant une photo de profil facebook "je suis charlie", histoire de faire partis de ce grand tout qui ne mène à rien

A ce moment la, j'ai compris l'impact et la puissance de la publicité/ manipulation de masse
Bien entendu je n'exprime que mon avis et si vous êtes "liberté d'expression à la Charlie" vous ne m'en tiendrez pas rigueur

C'est une constante chez toi de te sentir supérieur aux autres... Y a des grands qui te tapaient à la récré?

C'est une constante chez toi de te sentir inférieur aux autres...

Non Mr Park, nous ne sommes pas tous des victimes, ne généralise pas...drôle de question

La question c'est plutôt:
Vous êtes Charlie ou pas ?

Il a juste remplacé « la manipulation de masse » par ses pitites impressions subjectives du monde.

La question c'est plutôt "de quel Charlie parle-t-on" ?

Est-ce que Charlie Hebdo est une chose atemporelle comme la France et son comique de dérision cher à Blow Up? Est-ce que Charlie Hebdo est une chose homogène, sacrée, à l'abri de tout examen critique, comme argumentent certains ici? Voilà exactement le contraire du propos initial de Charlie Hebdo à mon avis. Je suis ce Charlie là: aucun totem d'immunité, tout doit pouvoir être critiqué. Mais ce n'est plus le Charlie Hebdo de 2023 et de ses intransigeants défenseurs.

Et justement. Perso j'ai pas trop été Charlie lors des grosses manifs de 2015, ça me faisait tiquer de voir ce journal devenu sacro-saint auprès des sous-préfets et des patrons de bistro, surtout après la période Val.
Et puis là, je les trouve quand même couillus. Ils réussissent à mettre mal à l'aise un peu tout le monde : bravo. Quand on finit par se demander si c'est très réac ou très anar, je repense à la fausse campagne de Coluche en 81. En fait, c'est juste très en avance.

On en a fait un porte étendard de la liberté d'expression et des "valeurs" républicaines qu'ils conchiaient (celle de la république bourgeoise) Alors que c'est une bande de sales gosses issus d'une survivance de la contre-culture des années 60.

Le journal a évolué, il y a eu des périodes chiantes et trop politisées ( Val redchef, le départ de Siné etc... ) Mais il ne faut jamais perdre de vue que c'est une bande de sales gosses. Des sales gosses qui se sont retrouvés au centre d'évènements graves qui les dépassent, avec une audience qu'ils n'avaient jamais eu avant, mais des sales gosses quand même.

Allez gueuler sur Houellebecq qui sort les pires saloperies haineuses sur les musulmans, mais pas sur Charlie, erreur de cible.

Tu m'étonne! La tuerie de la secte des barbus les a relancés, lorsque dans un élan coordonné (par solidarité induite), une masse de gens biens (ayant besoin d'une bonne action pour se donner bonne conscience) sont allés se précipités pour acheter le premier Charlie hebdo post-attentat...

A croire que les fusillades sont plus grave dans les bureaux d'un journal à Paname que dans les quartiers nord de Marseille où ca se passe régulièrement... indignation à géométrie variable, quand tu nous tiens.... ou réalité longtemps déniée, finalement acceptée de force, car a leur porte ?

En boucle H24 partout à la TV , acheter ce numéro était l'acte rebelle de l'année à faire, avec la photo de profile Facebook sur fond noir, pour donner un gage de notre solidarité béguetante influencée...dans cette époque ou si tu n'es pas pour tu es contre.

Alors oui "une audience qu'ils n'avaient jamais eu avant"... mais à quel prix...




V’là-t-i’ pas, qu'il vas nous dire ce qu'il faut ou ne faut pas faire

Il y a vraiment deux choses qui ne doivent pas être confondues. L'indignation pour la mort injuste de personnes est identique dans les deux cas. Ce qui change complètement, c'est l'indignation pour ce qui l'a provoquée et pour ses conséquences. Tuer quelqu'un parce qu'il est au mauvais endroit au mauvais moment, ce n'est pas la même chose que tuer quelqu'un parce qu'il défend une idée. Ce n'est pas pour rien que Ahouimaisnon parle de courage.

Point de vue interessant.
Si je comprends bien, un drame causé par une fusillade a symboliquement un plus gros impact morale et donc génère une plus grande indignation, des lors que le mobile qui l'a motivé, a pour but, de remettre en cause un droit indéfectible, comme ici la liberté d'expression ?

Pour moi l'impact moral est lié au degré d'injustice. Donc s'il s'agit d'un dessinateur que j'apprécie, pris par malchance comme cible d'un déséquilibré qui était au même endroit, je suis autant touché que s'il a été expressément ciblé parce qu'il est dessinateur. Sauf que s'il a été expressément ciblé, il y a quelque chose qui s'ajoute. C'est peut-être une indignation d'un autre niveau, je dirais peut-être "éthique". Ce qui s'ajoute dans le deuxième cas est impersonnel: cela peut être un dessinateur que je ne connais pas, que je n'apprécie même pas du tout. Alors que la première indignation sera quand même médiatisée par mon degré de proximité (si je suis témoin de la scène, si j'apprécie le dessinateur, si je le connais, etc..).
Et je pense que lorsqu'on parle d'indignation variable, on confond souvent les choses: il peut y avoir plusieurs motifs d'indignations, on peut en vivre un et pas l'autre, ou plusieurs parallèlement.

Un exemple qui me vient à l'esprit parce que j'ai lu récemement quelque chose là-dessus:
le 11 septembre: on a pu être choqué parce qu'on est pompier, new yorkais, "occidental", ou encore membre de l'humanité face à des actes inhumains, etc.. j'oublie certainement des raisons. Ces raisons ne se retrouvent pas chez tout le monde et en tout cas pas à parts égales.