La violence des images est restée dans les têtes : en marge d’une manifestation interdite en plein mouvement contre la loi travail, le 18 mai 2016, plusieurs manifestants masqués avaient pris à partie deux policiers dans une voiture de patrouille. Un jet de fumigène à l’intérieur de l’habitacle avait mis le feu au véhicule. Les deux policiers n’avaient été que légèrement blessés, mais la scène, impressionnante, avait largement été relayée dans les médias.
Très vite, le gouvernement s’était emparé de cette affaire. Alors chef du gouvernement, Manuel Valls avait par exemple appelé à des sanctions « implacables » contre ceux qui « veulent se payer un flic ».
Le parquet avait aussitôt ouvert une enquête préliminaire pour tentative d’homicide, une qualification criminelle passible des assises. De premières interpellations avaient eu lieu quelques heures à peine après les faits, au sein de la mouvance antifasciste, sur la base d’un témoignage anonyme qui s’est révélé être celui d’un policier des renseignements.
En définitive, l’instruction n’a pas permis de caractériser l’intention d’homicide. Les « antifa » dénoncent un « dossier politique ».
La plupart des prévenus ont été placés en détention préventive, comme
Antonin Bernanos, qui est resté dix mois en prison avant d’être remis en liberté. Ce dernier,
porte-voix des « antifa » dans ce procès, a toujours nié sa participation aux violences qui lui sont reprochées. Trois des neuf prévenus ont reconnu, en revanche, leur implication à des degrés divers.