"Selon que vous serez puissant ou misérable..." Effectivement l'affaire de la tarte à Tain a de quoi laisser songeur.
La condamnation unanime de la classe politique n'est qu'une histoire de posture, chaque politique s'imaginant que cela lui arrive s'il était un jour président de la République.
On a directement qualifié de violence un soufflet avant tout symbolique, cela afin justement d'enterrer le symbole et éviter qu'on réfléchisse trop. Bien sur la violence c'est pas bien etc... Il n'aurait jamais du le faire. Mais une justice rapide (en 2 jours), une peine "pour l'exemple", cela ne donne pas la meilleure image de la Justice. Le président s'est ensuite exprimé pour dire "la vraie violence, c'est la violence conjugale". Comme ça, sorti du chapeau... Bien sur, cette référence est purement électoraliste, il essaye d'utiliser la "violence" qu'il a subi pour nourrir sa campagne (car c'est bien une campagne électorale, qui donc a été giflé? le président ou le candidat?). Cette référence à la violence conjugale, en plus d'être maladroite, est extrêmement violente quand on compare le traitement de l'affaire. Une "pichenette" sans ITT, jugé très rapidement, jugé très sévèrement, mandat de dépôt immédiat, quand de l'autre coté, pour les femmes "qui ne sont rien", les gens normaux, tu as des violences beaucoup plus grandes (on parle de plus de 8j d'ITT) une justice lente, qui peine à protéger les victimes, souvent peu sévère avec les mis en cause.
De dire qu'il n'a pas porté plainte (cela donne une impression de grande mansuétude de sa part), on peut répondre qu'il n'avait pas besoin, le parquet s'en occupait et ses réquisitions étaient sans commune mesure avec la politique pénale concernant les primo-délinquants. Et la condamnation également. Par exemple, pour un caillassage de policier (violence autrement plus grave, également sur pdap), un primo délinquant encourt le plus souvent du sursis MAE.
Concernant les peines complémentaires, elles sont un peu contreproductives : On est en province, dans la campagne, qui connait un fort taux de chômage. On lui demande d'avoir un emploi, tout en l'empêchant par exemple d'être embauché dans de l'emploi public (espace vert, propreté, voirie, service technique...). L'interdiction de porter des armes visait exprès sa passion du combat médiéval. Une peine avec sursis mise à l'épreuve aurait été largement suffisante. En refusant dans la condamnation l'aménagement de la peine, on s'assure que le JAP ne puisse la commuer en TIG par exemple et donc qu'il fasse un temps en prison.
Cela donne fortement l'impression d'une condamnation "pour l'exemple". Une justice exemplaire n'est jamais une bonne administration de la justice.