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"Les gens de gauche sont plutôt majoritairement favorables au vaccin, ils seraient même, pour certains, favorables à un vaccin obligatoire", explique l'historien, spécialiste de l'extrême-gauche. "Mais ce à quoi ils sont opposées, c'est le pass sanitaire avec la contrainte sur les libertés". Il y a cette dimension là qui s'inscrit dans une "contestation beaucoup plus longue, et à beaucoup plus long terme", poursuit-il, dressant un parallèle avec les manifestations contre la loi de sécurité globale, et précisant que ces revendications ne concernent qu'une part minoritaire des manifestants.
"Ensuite, vous avez une deuxième partie des manifestants qui est plutôt anti-vaccins, qui est plutôt à droite : 'au nom de la liberté individuelle, je fais ce que je veux'", poursuit Sylvain Boulouque. Ces deux dimensions sont un peu celles que l'on trouvait dans les rangs des gilets jaunes, selon lui. "À noter également qu'avant le mouvement des gilets jaunes, au mois de janvier et février 2018, vous aviez déjà cette volonté d'afficher une liberté face aux vaccins", rappelle l'historien, évoquant la fronde lors du passage de cinq à 11 vaccins obligatoires pour les enfants. "Vous avez vraiment ces deux dimensions qui cohabitent, mais à la différence des gilets jaunes, les manifestants ne manifestent pas les uns avec les autres".