Les faits d'actualité.

Ton raisonnement aurait dû commencer par là. Ces moyens d'acheter sont soit transmis par héritage, soit gagnés de façon éhontée, soit prêtés d'une façon complètement ahurissante. Les deux premiers points n'appellent même pas à discussion. Le troisième point: Acheter sans avoir au moins un tiers de fonds propre, c'est économiquement une absurdité permise pas la seule dérive financière du monde: un taux d'intérêt qui devient "normal" en quelques mois et t'as la moitié des petits propriétaires qui sombrent. Connaissant le salaire médian, le montant des impôts et du coût de la vie, le prix de l'immobilier... le calcul est vite fait.

Pourquoi de façon éhontée ?

Parce qu'avec un salaire médian, tu ne mets pas de côté le tiers du prix d'achat d'une maison. Donc on revient aux deux autres points: soit c'est papa-maman qui t'aide, soit les banques te permettent d'emprunter beaucoup plus que ce que tu peux réellement soutenir (elles s'en foutent, si tu t'effondres, elles gagnent encore plus). Et d'ailleurs, dans ce dernier cas, l'équilibre a bien tenu en Europe ces 20 dernières années avec un taux hypothécaire artificiellement bas: ça permet de tenir en respect toute une classe de gens, petits propriétaires qui ne supporteraient pas un taux hypothécaire 3x plus élevé... et qui donc soutiennent les politiques idoines... On appelle ça "le système"

Là je suis d'accord. Mais y a aussi de sgens qui bossent très dur (et pas 35h) pour gagner un salaire beaucoup plus conséquent qu'un salaire 'médian'... alors quid de ceux là ?

AVC à 45 ans ?

Le salaire moyen est de 2340€ net en 2022 et le salaire médian, plus représentatif, était de 1940€ (chiffre de 2019 dernier connu). Tu fais 700€ d'économies par mois pendant trois ans, ce qui implique une vie plutôt monastique avec les 1.240 qui restent. Tu as cumulé 25.000 € d'apport personnel, ce qui te permets d'emprunter pour acheter un petit studio. Le loyer économisé rembourse ton emprunt. Trois ans plus tard, si tu as continué ta vie monastique, tu as à nouveau 25.000€ d'apport pour financer l'achat d'un 2eme studio dont le loyer paiera l'emprunt. Et là, soit tu abandonnes ta vie monastique et dispose de 700€ pour le superflus, soit tu recommences un nouveau cycle de trois ans pour un 3eme studio ! Trois studios en moins de dix ans c'est pas si mal, non ? Et quand les emprunts commenceront à arriver à échéance, tu te retrouves avec des revenus plutôt confortables.

Oui je suis caricatural. Il y a plein de cas de figures et effectivement des gens qui bossent durs, économisent beaucoup. Mais j'ai rajouté après coup une conclusion à mon propos. L'histoire ce n'est pas de cracher sur les salaires moyen-élevés, petits cadres qui bossent beaucoup et sont fatigués. Ils ont toute ma sympathie. Mais plutôt de décrire un système quand même bien con.

Je ne sais pas en France, mais en Suisse, dans les années 1988-1992, j'étais encore un peu trop jeune pour bien saisir, il y a eu une crise économique immobilière, une bulle. En gros, les taux hypothécaires sont passés d'un coup à 5-6%, je ne sais plus exactement, les banques ont tout récupéré, les petits propriétaires sont retournés en location, et on a recommencé

Je viens d'un milieu, on était locataire du début à la fin, mais autour de moi, j'ai pas mal d'amis dont les parents ont pris cette crise dans les dents. En y repensant, c'était un réajustement assez brutal. C'est avec cet événement à l'esprit que j'écrivais mon message.

ha oui, c'est le risque !

Oué mais tu ne vis plus et même en mettant de côté, il y a toujours des imprévus et il faut être sans enfants ou alors 2 gros salaires.... Pour mettre "assez" de côté, il faut un salaire plutôt cool maintenant, car se priver ou faire des sacrifices c'est déjà le cas de la plupart des gens... donc pour gratter sur salaire médian c'est pas si simple dans la vraie vie...

Clair. Et puis bon si t'as ton gamin qui t'explique que son projet de vie c'est de se serrer la ceinture pendant 10 ans à en devenir con et louer des studio... je pense que t'as raté ton éducation

L'autre jour, j'ai surpris une conversation dans mon bled de bourges. Une dame expliquait à sa copine qu'il fallait investir des 20'000 chf pour des place de parc. Visiblement, 20'000 balles c'est le prix dans mon coin je l'ignorais. C'est le passe-temps des femmes d'expatriés qui fréquentent les tea-room genevois: être multipropriétaire de places de parc: t'as besoin d'un rouleau de 10cm de large et de peinture jaune.

(beaucoup de choses approximatives dans mon post, mais la conversation du tea-room est véridique, c'est important de préciser)

Oldamp c'est un peu lui mais en plus vieux quand il parle d'investissement.



C'était possible d'accéder à la propriété (même pour les pauvres, mais pas trop quand même) pendant une quinzaine d'années des 30 glorieuses entre deux bulles spéculatives dans les années 70/80, même avec des taux d'intérêts élevés et sans trop de restrictions.
Mais le prix moyen théorique de l'immobilier (calculé à partir des fondamentaux économiques constants) a explosé à des niveaux stratosphérique depuis les années 90 (multiplié x4 x5 suivant les localisations). Donc ça ne l'est plus du tout.

C'est évidement de la pure spéculation et les prix de l'immobilier ont été tirés encore plus vers le haut par les banques dans les années 2000 (jusqu'à la crise de 2008 ) la bulle immobilière est aujourd'hui perfusée par la BCE et la finance (les fameux taux d'intérêts négatifs, malgré l'inflation) car si l'immobilier s'effondre, tout s'effondre.
Le résultat c'est une captation de l'immobilier par des gros propriétaires (comme le montre l'article plus haut) comme la masse monétaire qui a doublée depuis la crise de 2008 est captée par une minorité d'agioteurs.

Le reste c'est du baratin de boomers ou d'héritiers qui veulent préserver leur bas de laine.

Ah ben il est juste au-dessus de chez moi

Elle est sympa la caisse de Oldamp jeune

Ça vaut pas une Nissan Micra

Je laisse ça aux pauvres ! Tu m'as tendu la perche, je pouvais pas la rater

Quand tu vois le prix du parking à Paris... clairement un investissement juteux.