mjolk a écrit :
Biosmog a écrit :
J'ai de la peine à comprendre ton propos Fenson. Tu nous dis que, parce qu'il y a des "multifacteurs" qui expliquent le racisme (ce dont tout le monde convient) le racisme des représentants de l'Etat doit être toléré?
Est-ce que tu considères que le racisme des représentants de l'Etat n'a pas d'existence en propre, qu'il n'est pas moteur de quelque chose, n'a pas d'effet en soi, qu'il n'est que conséquence et sans lien avec ces fameux "multifacteurs" qui le produisent? Et de façon générale, est-ce que les différentes formes de domination militaire et économique des pays pourvoyeur de migration, l'emploi des migrants à des tâches subalternes, la négation de leur culture, les biais policiers de sélection (contrôle au faciès, surcriminalisation), les inégalité d'accès au logement, à l'emploi, les écarts de salaires à compétence égale, ainsi que tous les oscstracismes symboliques dont les migrants sont la cible ne sont que les conséquences d'autre chose? Mais alors, c'est quoi cet autre chose? une inimitié intentionnelle des étrangers vis-à-vis de leur pays d'accueil? ou un atavisme de ceux-ci qui, même non-intentionnel, justifie ce genre d'attitude?
C'est pas du racisme, c'est normal que les migrants passent au second plan, ils ne sont pas chez eux.
Le contrôle au faciès c'est pareil, c'est juste du pragmatisme, ils contrôlent les populations les plus criminogènes.
Je distingue justement les faits et les causes. Faire passer des migrants au second plan, controler au faciès, ce ne sont pas des actes de racisme, mais des actes qui peuvent être motivés par du racisme. Cette distinction permet de mettre une distance entre le pragmatisme de l'activité policière et l'acte lui-même. Et de considérer que ce sont des raisons éventuellement rationnelles, mais que ce ne sont pas nécessairement les raisons de l'action.
Le problème du contrôle au faciès, c'est qu'il ne cible pas une activité, mais une population. Et qu'en l'appliquant systématiquement (tu l'admets toi-même), il produit ce qu'il cherche à combattre: il promeut, réalise et entérine une inégalité de fait qui restreint certains parcours pour ne laisser ouvert que d'autres (si les flics contrôlent au faciès, les employeurs emploient au faciès); il discrimine la population allogène à qui on refuse la possibilité de se reconnaître dans les valeurs de la société d'accueil; il sélectionne la criminalité allogène pour renforcer l'illusion d'une criminalité quasi uniquement allogène; il renforce l'hostilité de la population d'accueil à leur encontre et donc renforce l0incitation à emprunter certains parcours plutôt que d'autres; etc etc..
Bref, ce n'est pas pragmatiquement plus "payant" de ne contrôler que des personnes qui correspondent à certains critères d'apparence, c'est pragmatiquement un moyen de faire du chiffre tout en se confortant dans ses stéréotypes et ses pratiques
Vous battez pas, je vous aime tous