Biosmog a écrit :
Redstein a écrit :
Sinon, il n'y a pas de contradiction : vous oubliez que l'absence de différence « de nature » n'exclut pas la possibilité d'une différence... de degré.
En d'autres termes, partager un même fonds culturel ne sous-entend pas que tout le monde va travailler à son expansion avec les mêmes moyens... ni même que tout le monde va se soucier d'une telle expansion.
Je n'aime pas du tout le terme d'expansion, il te permet de soupçonner à la racine même du phénomène religieux une ambition, un caractère de dangerosité, de contagion.
Ah mais complètement : l'aspect temporel du phénomène en question, ce n'est que ça - prosélytisme, missionnariat... et donc à terme, inquisition, lapidation, crucifixion, décapitation...
N'oublie pas que si on n'avait affaire qu'à des croyants de base, cette discussion n'aurait pas lieu d'être.
Biosmog a écrit :
L'être humain est un être de croyance et de communication. Le problème n'est pas dans l'envie d'échange et de dialogue, où alors en effet tu tombes dans une attitude parfaitement similaire à celle que tu critiques, c'est-à-dire construite sur le refus a priori de l'échange, jugeant des idées, images, néfastes en soi. L'iconoclasme qui détruit sauvagement les vestiges antiques est exactement de même nature que tes arguments. Le grand péril des sociétés, c'est l'imposition des idées, tout le contraire de leur communication.
Je ne vois pas en quoi je refuserais tout échange, ni en quoi j'imposerais quoi que ce soit ?
D'autant que tu as raté la deuxième proposition : « ni même que tout le monde va se soucier d'une telle expansion ».
Biosmog a écrit :
Et à partir de là: Soit la croyance religieuse n'a aucun lien avec l'ambition d'imposer sa pensée, et alors du point de vue qui nous préoccupe, il y a bien une différence de nature: l'intégrisme n'est pas inscrit dans la religion, mais provient d'un fonctionnement de la psychologie humaine qui se retrouve dans tous les domaines d'ailleurs, y compris dans l'anti-religion. Soit tu estimes que toute pensée religieuse est une forme au moins potentielle, d'imposition de la croyance. Et
dans ce cas, tout les croyants participent à l'intégrisme.
Dans une certaine mesure, oui : parce que la croyance religieuse est par définition totalitaire.
Entre le curé qui te maintient
dans le droit chemin sous la menace d'une éternité de Géhenne et le croisé qui fait de même à la pointe de l'épée, la différence est bien de degré.
Biosmog a écrit :
Mais alors, il faudrait m'expliquer d'où viennent les intégrismes non-religieux: le fameux XXème siècle et son concept rationaliste de nation a fait pas mal de victimes, au point où je me demande si les nations n'ont pas largement plus massacrés de gens que les Églises.
La notion d'intégrisme hors religion est nulle et non avenue : parlons simplement de volonté de puissance, on y verra plus clair