Idem pour ses bouquins récents (notamment Roadmaster dont je n'avais pas pu dépasser les premières pages). Bien vu pour les tics de langage.
Pas contre, il ne serait pas un peu fétichiste sur les bords, le père King? C'est incontestablement l'auteur qui parle le plus d'urine que j'ai rencontré jusque là...Je veux bien que ça rentre dans l'optique "réalisme & substances corporelles" mais c'est parfois un peu lourd...
Burroughs, je suis loin d'avoir tout lu (il me reste encore à m'attaquer à la trilogie cut-up : the Soft Machine - d'où le nom du groupe -, The Ticket that Exploded et Nova Express. le cut-up est extrêmement intéressant mais sur tout un roman j'ai du mal), mais j'ai pas mal défriché. Si tu veux rentrer dans son univers, le plus simple est de commencer par les bouquins avec une narration stricte, genre Junkie et Queer (largement autobiographiques, se suivant chronologiquement). La lecture de ses correspondances est tout aussi passionnante : les Lettres du Yage, que j'évoquais ici il y a un moment, rapportent sa recherche de la fameuse drogue soi-disant télépathique en Amérique du sud dans les années 50. C'est rudement bien écrit, parfois hilarant - Burroughs cultive une espèce de satire mi-hystérique, mi-critique de la société. Les Lettres de Tanger à Allen Ginsberg, rééditées en français l'année dernière, jettent aussi pas mal de lumière sur Naked Lunch, sa forme et les évènements qui l'ont façonné.
Autre avantage de la narration stricte par rapport aux cut-ups et au style onirique qu'il adopte plus tard : c'est traduisible sans trop de pertes.
Dernière choses, il reste le bouquin écrit en collaboration avec Kerouac dont je parlais aussi dans un post précédent, sorti en novembre plus de soixante ans après avoir été écrit, And the Hippos Were Boiled in their Tanks. C'est loin d'être un chef d'oeuvre littéraire, c'est parfois naïf, mais la description du NY des annés 40 vaut le détour. Ca se lit rapidement et c'est très distrayant.
...bonne chance !
Patchuko a écrit :
Neredev a écrit :
Je relis aussi On The Road par Kerouac, qu'ils viennent de rééditer pour son cinquantième anniversaire sous le nom de "On the Road : the Original Scroll", c'est à dire le bouquin avant les coupes exigées par les éditeurs, et avec les vrais noms de la ribambelle de personnages beat à qui Kerouac donnait la part belle, et, euh, le tout en UN SEUL PARAGRAPHE, sans sauts de ligne. Ce qui est imposant au début mais se révèle en fait complètement adapté au rythme be-bop du livre, de longues phrases démentes soufflées par l'auteur. Si vous n'avez pas peur de l'anglais, c'est une expérience intéressante.
J'ai attaqué Sur la Route en anglais, et j'ai pas été capable de dépasser les premières pages, pourtant en général j'ai pas peur de l'anglais...
Il faudrait peut être que je m'y remette, surtout si c'est la version "Original Scroll".
Elle est vendue sur un seul rouleau tapé à la machine ?
Même pas
Juste un gros paperback par Penguin Press (ils ont ajouté toutes sortes de documents en introduction, chose dont je ne suis généralement pas fan mais qui en l'occurrence sont plutôt intéressant, surtout en ce qui concerne la genèse du livre.
Le truc de Kerouac, c'est qu'il a tendance à exploser le cadre stricte de la langue "académique", ce qui donne des constructions pas forcément évidentes pour nous autres frenchies. Mais On the Road est loin d'être le pire...Big Sur est celui qui m'a posé le plus de problèmes, entre autre à cause de la vaste utilisation qu'il fait de l'argot de l'époque - pas dans les dictionnaires, ça - et de la forme parfois complètement libre qu'il adopte (ça ressemble à son recueil de poèmes Mexico City Blues, des fois).
Mais c'est un excellent exercice de langue, cela dit.