amphibia57 a écrit :
Redstein a écrit :
Si jamais tu n'avais plus le droit de manger de la viande (voir MON point 3.), tu crois que tu t'en porterais plus mal ?
et inversement tu te sens mieux de pas en manger??
Oui, bien sûr. Bon, je n'en mangeais déjà pas beaucoup depuis un bon paquet d'années (étant entendu que la chair de poisson est tout autant de la viande que celle de mammifère). J'étais depuis très longtemps une espèce de végétarien refoulé car n'ayant jamais daigné
penser la question. Je n'en suis pas fier. Et j'ai fini par sauter le pas après avoir lu Jonathan Saffran-Foer.
Par contre, je me sens encore bien mieux (plus léger, plus dynamique) depuis que j'ai totalement supprimé les laitages et les oeufs de mon ordinaire... Le fromage (et ne parlons pas du beurre !), c'est une vraie drogue, et une belle saloperie pour le corps (bonjour le cholestérol, les antibiotiques, les pesticides, le
pus, etc.)... comme les oeufs, d'ailleurs --- et c'est un type qui en a mangé plus que sa part pendant 50 ans qui te le dit.
Mais surtout, étant allé au bout de cette démarche dont le végétarisme n'est qu'une étape, je me sens plus en phase avec moi-même (fini la dissociation mentale qui fonde et pervertit la psyché du carniste).
Je me sens nettement plus en accord avec mon idée de la vie (= tuer un être sentient ne se justifie que dans de rares cas ayant à voir avec un impératif de survie immédiat, et quant à le réduire en esclavage et à le torturer...).
Enfin, j'ai un peu moins de mal à regarder dans les yeux l'une de mes voisines cornues du pré d'en face... qui finira pourtant sous peu égorgée et rognée à vif dans l'abattoir le plus proche.
Car bien entendu, j'ai le privilège en échange de savoir que l'homme est une encore plus noire saloperie que je ne l'imaginais du temps de mon adhésion au mythe de la
viande heureuse.
Si tu ne l'as déjà fait, regarde cette conférence, lumineuse et imparable :
quantat a écrit :
Redstein a écrit :
1) Libre à toi de ne pas en être d'accord : personne ne te met le couteau sur la gorge.
2) Si jamais tu n'avais plus le droit de manger de la viande (voir MON point 3.), tu crois que tu t'en porterais plus mal ?
3) Cette réaction joliment épidermique autant qu'honnête de ta part démontre au moins qu'on peut se piquer de philosophie en étant totalement dépourvu de sensibilité et de compassion.
4)...mais bon, je dois le reconnaître, le plaisir de mâcher (et de chier tant bien que mal) du cadavre passe avant tout !
1) me laisser libre de faire ce que je veux, c'est juste ce que je demande en effet
Eh bien réjouis-toi : seule ta conscience pourrait actuellement te faire modifier tes habitudes.
Mais uniquement parce que tu es le produit de ton conditionnement : puisqu'il est établi sans l'ombre du poil de c*l d'un doute, n'en déplaise aux puissants lobbies des agroempoisonneurs, que
manger de la chair animale n'a aucun intérêt nutritif, et a pas mal d'inconvénients.
(Et je te jure que tes chiottes sentiraient presque la rose
)
quantat a écrit :
3) effectivement... aucune compassion pour l'animal que je mange... mais je te reprends: je me pique pas de philosophie (et j'ai pas spécialement d'admiration pour les philosophes)
Pardon, j'avions cru te voir assez souvent engagé dans des débats axés philo.
Mettons alors qu'avoir un point de vue lucide sur la vie t'importe... chose qui pour moi ne fait aucun doute : il est clair que tu as oublié d'être bête. Mettons donc que tu sois porté sur la réflexion...
...combien de temps avant d'aborder ces rivages éthiques où tu te départiras tout naturellement, que dis-je,
joyeusement, de ton goût pour le sang ?
quantat a écrit :
4) l'usage du terme "cadavre" est largement connoté, non ? et s'il ne traduit pas ton intention "moralisante", qu'est-ce qu'il veut dire ?
(perso ça me gène pas de manger du cadavre comme tu dis)
Je le dis et le répète, cet usage est une description purement factuelle.
Les mots façonnent le réel, et de même que la calamité du chômage n'est que l'étiquette à charge apposée sur le temps libéré par un productivisme aux abois...
...le mot
viande est l'euphémisme qui autorise l'indispensable dissociation mentale du mangeur face au morceau d'animal mort qu'il entend ingérer en paix, sans se laisser troubler par les considérations qui nous occupent ici.
À ce propos, je vois avec terreur les jeunes parents de mon entourage faire avaler gaiement à leurs mouflets tout neufs du jambon et autres morceaux de cadavre (car oui, encore et toujours, ils n'ont pas trouvé ça poussant sur le buisson d'en face)...
...morceaux de cadavre dont il faudra bien un jour leur apprendre la réelle provenance :
...et c'est ainsi qu'on tue très tôt chez l'enfant cette compassion qui te fait tant défaut.
Manu, si on admet que la consommation de viande n'est qu'un plaisir coupable, un acte qu'on pourrait qualifier de gratuit s'il n'exigeait pas de prendre une vie qui était sa propre justification, pourquoi ne pas renoncer une fois pour toutes ?
Par ailleurs, il faut savoir que l'immense majorité du soja produit dans le monde (dont à peu près tous les sojas OGM) est destinée à l'élevage !
Glinglo, tu nous fais le bingo à toi tout seul
Tiens, histoire de t'aider dans ta réflexion, l'obligatoire vignette de l'IV (cette nana absolument géniale est déjà passée partout !) :