TimeBomb a écrit :
Redstein a écrit :
C'est trop de boulot de répondre à tout le monde dans un seul post - ça sera au coup par coup aujourd'hui.
TimeBomb a écrit :
Redstein a écrit :
Eh bien réjouis-toi : seule ta conscience pourrait actuellement te faire modifier tes habitudes.
Oui m'enfin quand on te lit on sent bien en filigrane une volonté de nous imposer ta propre éthique. Et ça ce n'est guère réjouissant. Il me semble que ce que chacun veut bien mettre dans son assiette est affaire individuelle
Je l'ai longtemps pensé, mais comme indiqué hier, je m'abstenais soigneusement de penser la question
Donc non, ça n'est pas affaire individuelle quand on y met des êtres sensibles qui n'ont
rien à y faire...
...sachant que la viande est pour ainsi dire une friandise, et certes pas un aliment nécessaire.
Et voici venu le concept d'aliment nécessaire maintenant, rien que ça. Putain l'avenir s'annonce radieux avec des mecs comme toi. Vivement qu'on se nourrisse en pharmacie, vivement les repas entre potes où les barbecs laisseront la place aux baxters...
Bref, quand je regarde la nature, la prédation est partout. Quant à ma dentition, elle présente toute l'arsenal requis pour broyer, mâcher, déchirer la viande, que mon système digestif est d'ailleurs tout à fait apte à assimiler (bon certes mes excréments ne sentent pas le patchouli ou le vetiver comme toi mais je fais avec)...
Mais néanmoins, il faudrait que je me rallie à cette pensée (croyance ?) que la viande comme source d'alimentation est une chose insensée. Un peu dur à
avaler, non ?
Pourquoi ne pas s'y rallier ? On a déjà renoncé à plein de choses qui semblaient aller de soi : esclavage (OK, ça se discute), viol conjugal, meurtre d'État, etc.
Parce que, encore et toujours, l'euphémisme "viande" fonde la dissonance cognitive qui vous fait hurler quand on vous parle de "morceau de cadavre" -- l'oubli au moins momentané, le temps de porter en bouche cette
chair délicieuse, que pour la produire il a fallu tuer un animal non humain que seule notre arrogance d'espèce (j'allais dire de classe...) aveugle et destructice nous autorise à considérer comme inférieur.
Et parce que, la viande nous étant parfaitement inutile, baser sur celle-ci notre alimentation est far-pait-teuh-ment immoral.
C'est une question de sensibilité et de compassion...
...chose que comprendront les gens qui ont un coeur et une conscience (bizarre, d'ailleurs, notre kandide, le pro de l'anti-violence, évite ce topic comme la peste)
Redstein a écrit :
En d'autres termes, il y a une évolution des consciences qui se fait peu à peu, et qui, idéalement, débouchera sur une interdiction de l'exploitation animale, un peu à la façon de ce qui s'est fait pour le tabac, mais pour d'autres raisons, bien sûr.
Ce qui me rappelle la déclaration de la ministre de l'agriculture du Shadow Cabinet de Jeremy Corbyn :
Treat meat eaters like smokers
Elle s'en est pris plein la tronche pour sa peine, mais cette affaire montre que les choses bougent
TimeBomb a écrit :
Personnellement je me fous totalement du fait qu'un animal passe de vie à trépas pour finir dans mon assiette et, malgré tous tes efforts, je n'en tire aucune culpabilité.
Vi, je le comprends parfaitement. Il m'a fallu un paquet d'années pour évoluer sur cette question.
Tu as vu la conférence de Melanie Joy ?
TimeBomb a écrit :
Non. Elle est bonnasse ou pas ?
TimeBomb a écrit :
Redstein a écrit :
TimeBomb a écrit :
Et mon corps aussi c'est mon affaire, et en l'occurrence pour ce qui me concerne je ne le vois pas comme un sanctuaire à préserver. Je bois, je fume, j'aime la bonne bouffe, y compris la viande et le gras et, pire de tout je me reproduis. C'est ma façon personnelle d'être en "accord avec moi même" pour reprendre ton expression, et ce que les hygiénistes de tout bords cherchent à me retirer.
Pas d'hygiénisme en ce qui me concerne : j'ai décrit le résultat de mon passage au véganisme parce qu'on m'avait posé la question, mais mes motivations ne sont au premier chef liées ni à la santé, ni à l'écologie - ce qui ne m'empêche pas d'accueillir avec plaisir ces effets secondaires bénéfiques...
...et ne me pousse pas à cracher sur un bon single malt le week-end.
Ben quand tu réponds à quelqu'un qui fait référence à la dimension "naturelle" de manger de la viande, tu lui rétorques "retour à la nature avec espérance de vie de 17 ans". C'est bien qu'un soupçon d'hygiénisme alimente ton "éthique".
Absolument pas : je me contente d'affirmer que comme dans tous les autres domaines, l'argument de nature est nul et non avenu... à commencer par l'invocation de nos canines vestigiales.
Mais OK, tu te veux véritable prédateur, pas de souci, je te crois.
Juste une chose : tu vas me faire le plaisir de courser le beau chevreuil que voici et de le déchirer à belles dents avant de le boulotter tout cru
TimeBomb a écrit :
On vient justement de placer ma grand mère en maison de repos, quand je vois la gueule de ces potes de cantine, je suis pas sûr de vouloir à tout prix faire péter les scores de longévité tu peux me croire...
Est-ce bien nécessaire, du single malt, dans ton alimentation ?
Bien sûr que non ! (Renoncer à la viande, aux oeufs et aux laitages c'est rien... renoncer au whisky, euh...)
Je le dis et le répète, ma motivation fondamentale est éthique (et sans te jeter la pierre, évidemment, car c'est pas simple du tout, cette affaire, le remisage de nos vieux dans des mouroirs est l'un des symptômes les plus graves de la maladie sans doute terminale qui mine nos sociétés de merde)...
Ma motivation fondamentale est donc
éthique, et le fait de mieux me porter physiquement n'est qu'un bonus -- bien réel cependant, et crucial, car il fonde l'argument de base : la chair des animaux nous est non seulement inutile (sauf à des vermines richissimes qui nous empoisonnent aux pesticides, style Xavier Beuh-lin), elle nous est nocive (les cancers colo-rectaux étant sans doute dus au fait que la viande reste coincée trop longtemps dans notre boyasse kilométrique, alors que chez les carnivores, elle est évacuée rapidement).
TimeBomb a écrit :
Bref, faire attention à la qualité de ce qu'on ingurgite et avoir une consommation raisonnée je vous suis.
Ça, oui, d'accord, ça commence à se rapprocher de l'hygiénisme
TimeBomb a écrit :
Mais je suis pas prêt à me laisser dire ce que je dois bouffer, désolé (hier c'était une araignée cuisinée aux échalottes, j'en connais pas l'impact sur mon choléstorol mais je peux t'assurer que ça a illuminé ma journée).
On est d'accord : la seule et l'unique raison de manger de la viande, c'est
le plaisir gustatif.
Dommage que ça soit totalement immoral, et à la racine de la violence entre êtrumains (il est où, kandide, b*rdel ?)