TimeBomb a écrit :
ZePot a écrit :
J'ai pas encore vu la question abordée sous l'aspect culturel : si on supprime tous les plats carnés, quelle part du patrimoine culinaire de l'humanité disparaît ? Ça doit bien faire la moitié. Le végétarisme est un autodafé ! (et hop, point Godwin)
Un carniste qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle !
A titre personnel je trouverais dommage de voir tout un pan du patrimoine culinaire disparaître.
Cela étant dit, les pratiques culturelles vont et viennent, autodafé il n'y aurait éventuellement que si le végétarisme s'imposait par contrainte. Si par contre, la marche de l'histoire est de tendre vers cette pratique, il n'y a alors a priori pas à s'en émouvoir.
Je trouve en effet que cette mode du végétarisme s'apparente au ressentiment rationalisateur du bourgeois occidental décadent vis à vis de sa triste nature d'homo post-modernus (à son grand désespoir: aussi pulsionnel que son ancêtre d'il y a 500'000 ans)
Le seul argument qui milite en faveur d'une abolition de la viande est une éthique douteuse, puisqu'elle attribue à une partie du monde, une suprématie (les animaux, mais on s'arrête où? au champignon, à la levure, au micro-organisme?) Un lapin clapit quand on le pince, il émeut la bourgeoise qui a pu remplacer la fourrure par des matières tendances. Mais qui entend les pleurs des centaines de milliers de criquets dans les hectares de mono-culture de maïs transgéniques?
Ce même bourgeois pense que la terre entière possède un mini-supermarché bio en bas de chez soi, rempli de tofu garanti inoffensif pour la faunes, la flore, les travailleurs... mais quelle supercherie! rendez-vous au prochain scandale alimentaire.
Tout milite en faveur d'un développement d'une véritable culture de l'alimentation, en effet. Une culture qui respecte les spécificités locales (je rappelle que manger de la salade à Irkoutsk n'est pas écolo), une culture qui respecte sa nourriture (et ne se cache derrière un voile de fausse pudeur, dès qu'on lui rappelle les centaines de milliers d'année d'histoire de l'abattage rituels d'animaux). Bref une culture qui reconnaît l'homme pour ce qu'il est et ne continue pas dans cette voie mortifère de la standardisation rationalisatrice. L'impasse est devant, pas derrière.
Tout milite en faveur d'une modération de la consommation de viande, d'une diversification de l'alimentation, d'une gestion des ressources moins dogmatiques (ah, encore cet atavisme impérialiste de l'occidental qui veut appliquer son modèle partout) et plus intelligentes, d'une reprise en main des cultures humaines contre les pouvoirs économiques, et donc d'un respect de la nature. Car ce ne sont jamais les cultures qui ne respectent pas le monde vivant, ce sont toujours les marchands.
Vous battez pas, je vous aime tous