Vous et les livres...

En tout cas la couverture est sympa

Bon allez, je tente.

C'est le titre de ce bouquin qui m'a sauté aux yeux. Il est tiré d'une de mes chansons préférées de Gainsbourg, qui est lui-même mon artiste français préféré.

On retourne le bouquin. Sacha Sperling n'avait que 18 ans au moment de la sortie (août 2009), et c'est son premier roman.

On ouvre au milieu au pif (je fais toujours ça pour choisir un bouquin, j'ouvre au milieu au pif). Les phrases sont courtes, le style est simple, et ça parle à la première personne, de sexe, de drogue et d'alcool. Cool

Sacha Winter a 14 ans et raconte sa vie qu'il trouve chiante, et qu'il essaye de remplir à coup de fêtes, de pote et de baise.
Mais l'histoire on s'en fout un peu, ce qui compte est que c'est bien tourné et que ça sonne vrai (en dehors du fait que c'est difficile d'imaginer les protagonistes n'être que des collégiens...). Les situations et les sentiments qui en découlent sont analysés et retranscrits avec beaucoup de justesse, et il y a de temps en temps de sacrées bonnes phrases. Il y en a aussi quelques médiocres, mais bon ça va quoi, à 18 ans si tout était parfait, ce serait très énervant !
Puis puisqu'on est sur un site de musicos, à noter quelques références de musiques sympas dans le bouquin, qui sont d'ailleurs assez étonnantes pour un gamin de 18 ans, sauf à considérer qu'il a dû lire Bret Easton Ellis lui aussi.

Donc voilà un bouquin tout à fait potable, vite lu (ce qui est chiant si vous devez l'achetez, ou alors en poche, qui devrait bientôt sortir, mais super si vous pouvez l'emprunter à une médiathèque ou à quelqu'un), et qui fait découvrir un auteur dont on surveillera la suite.

P.S : je n'avais pas lu les critiques internet du bouquin avant de le lire, et elles me semblent assez mal foutues dans l'ensemble, voir merdiques. Celle qui représente le mieux ce que j'ai ressenti en lisant le bouquin est celle-là
Re P.S : pas sûr que je refasse d'autres critiques, parce que c'est quand même hardcore

Je sais pas si j'en avais déjà parlé ici, mais je recommande chaleureusement aux amateurs de science-fiction :

- Le cycle d'Ender d'Orson Scott Card (4 volumes)
On suit l'évolution d'Andrew dit "Ender", un enfant prodige formé (plus ou moins à son insu) à la stratégie militaire pour sauver la terre d'une menace extraterrestre, ainsi que de son frère et sa soeur. On replonge en enfance dans le premier tome, dont la lecture fait d'ailleurs partie de la formation des officiers américains, puis on suit Ender à travers sa vie d'adulte et un peu plus loin encore...

- Le cycle de Gaïa de John Varley (3 volumes)
Totalement et délicieusement décalé : l'équipage d'un vaisseau spatial au nom évocateur ("Le seigneur des anneaux") s'amuse à baiser en apesanteur - y compris les soeurs jumelles lesbiennes, quand un corps céleste inconnu se manifeste. Ils se retrouvent happés à l'intérieur d'une roue peuplée de créatures plus improbables les unes que les autres, et ils vont tenter de découvrir les secrets de ce monde
Dans le fond, c'est autant de la science-fiction que de la parodie de science fiction, à travers un humour très anglo-saxon (mais qui pour le coup supporte bien la traduction) ; du coup c'est tout aussi indiqué aux terre-à-terre qu'aux tête-en-l'air

je collectionne les livres des éditions champ libre, voici la liste sur wikipedia: http://fr.wikipedia.org/wiki/L(...)libre

il m'en manque plus que cinq

putain mes vieux m'ont offert la grosse bio en deux tomes de Hitler par Kershaw.

avec un peu de bol dans un an j'aurai terminé.

tu peux toujours les revendre sur ebay ou priceminister
ca te fera des sous et surtout une economie de temps
hitler c'était juste un gangster au service de la bourgeoisie
aucun interet

Qu'est ce que tu me parles toi avec tes thèses marxistes de mes deux.

Un cadeau ça se revend pas.

Communiste.

edit : oups, il faut peut etre que je précise. la thèse du "hitler gangster du capitalisme etc" était défendue surtout par les historiens marxistes. plus personne désormais ne croit à cette "explication"

en tout cas le livre est très joli, deux tomes très fournis, j'ai hate d'entamer la lecture. pas mal d'inserts photos dont certaines sont à ma connaissance inédites.

c'est normal que la société bourgeoise dans laquelle nous vivons encore ait tout fait pour combattre et discréditer la thèse que hitler était un simple instrument de la bourgeoisie...
et pourtant des nazis comme céline ont admis avec amertume après la guerre que tout le tsouin-tsouin nazi/fasciste n'avait existé que pour sauver les fesses de la bourgeoisie, car la révolution prolétarienne grondait, et la bourgeoisie avait du en détourner le flux à tout prix en finançant les partis nazis/fascistes partout en europe

ce qui est intéressant ce n'est pas la biographie de hitler mais plutôt pourquoi la bourgeoisie a besoin de s'acoquiner avec ce genre de personnage. car sans la complicité de la bourgeoisie, hitler n'aurait rien pu faire.

Céline un nazi, qu'est ce qu'il faut pas lire comme conneries des fois.

Enfin bon je m'en fous, je retourne lire mes livres de la société bourgeoise bien-pensante.

Je donne dans le Barbey d'Aurevilly ces temps-ci, L'ensorcelée.
Très bien, mais je m'en doutais un peu.

Allez, je mets mes quelques dernière lectures d'un coup comme ça c'est fait

-Le livre de Joe - Jonathan Tropper. Très bon bouquin qui relate le retour dans son village natal d'un auteur à succès. Succès qu'il a eu en décrivant la vie et les travers de ses anciens camarades, voisins,... dudit village. Beaucoup d'humour, mais aussi des pincements au cœur. Style simple mais ô combien efficace.

- Les pilliers de la terre - Ken Follet : superbe bouquin, super haletant. En gros, l'histoire d'un gars qui veut bâtir une cathédral. C'est un résumé grossier, mais bon...

- Histoires secrètes du mossad de 1951 à nos jours - Gordon Thomas : livre enquête sur un des meilleurs (si pas le meilleur) service de renseignements du monde. On y apprend un peu l'histoire du service, sa création, son fonctionnement, ses réussites mais aussi ses grosses bavures. Très intéressant et on se rend compte que l'espionnage est un monde à part, encore plus en Israel et qu'on est loin des James Bond et cie...

- le rituel de l'ombre - eric giacometti/Jacques Ravenne : sympathique thriller tournant autour des francs maçons. A noter que Jacques Ravenne est grand maitre du rite français et qu'il apporte crédibilité aux données relatives à la FM. Cependant, il y a parfois quelques longueurs et j'ai relevé une grossière erreur que j'ai trouvé dommageable et qui retire un peu de crédibilité à l'auteur : il parle de l'extrème droite hollandaise et la nomme... Vlaams Blok... il faudrait mieux prendre ses renseignements. Mais sinon, bon roman pour passer le temps.

- La lamentation du prépuce - Shalom Auslander : Pas mal du tout, beaucoup d'humour pour un sujet assez intéressant : la peur du dieu tout puissant inculquée par des religieux orthodoxes, vu par un enfant/adulte ...

- Bon sang ne saurait mentir - Boris Akounine : je viens de terminer le premier tome, vraiment sympa! Histoire d'un gars mis à mort par une société d'illuminés dans la Russie d'aujourd'hui. En parallèle, on suit l'histoire d'un de ses ancêtres dans la Russie de Catherine II . Les deux histoires en parallèle sont prenantes et donnent un rythme vraiment sympa.

Dans les livres à venir : Gomorra, le cycle d'ender, Comme une tombe, l mystère des dieux

Je viens de m'offrir "la génèse" du grand ROBERT CRUMB.
Je trouve que ce vieux fossile à plus sa place ici que dans la rubrique BD.
Il y avait une interview de lui dans r'n'folk qui reprend partiellement l'intégralité mise en ligne par Bibliobs.

http://bibliobs.nouvelobs.com/(...)crumb

Savoureux pour tout les passionnés de culture US 60' 70's, de blues, country. Ceux qui apprécient ce regard objectif sur la contre-culture. Tous les fans de Mr Snoïd et des filles girondes.

Excellent choix ! Champ Libre était une maison vraiment admirable avec un catalogue fabuleux. Ivrea a pris la relève, mais ce n'est plus tout à fait pareil.

[Léger Spoiler]

Les, disons, 550 premières pages sont assez éblouissantes, Ellroy a rarement montré une telle noirceur et une telle complexité : haines raciales, drogue, vaudou, terrorisme, torture, Hoover et Hugues en roue libres. Plus détaché des grands enjeux politiques que les précédents, le livre est particulièrement oppressant, on s'attends à une montée en puissance et un bouquet final apocalyptique.
Mais Ellroy a choisi de terminer sa trilogie sous le signe de l'apaisement, les intrigues se dénouent, s'essoufflent, rédemption et auto-fiction sont les deux lignes directrices de cette dernière partie, c'est parfois moins convaincant et sans doute un peu trop long, l'ensemble reste tout de même impressionnant.

De toute façon, il est prévu que je le lise, histoire que je me boucle la trilogie.

Jean-Patrick Manchette écrivait ceci (page 292 de ses Chroniques, éd. Rivages) à propos d'un précédent roman d'Ellroy, "Lune sanglante":

"Certes on peut adresser à Ellroy un reproche, extérieur à son ouvrage : décrivant l'actuel effondrement du monde, cet auteur en saisit l'historicité incidemment. Il évoque superbement les émeutes de Watts ; il mentionne les vaticinations de tel ou tel personnage sur un "Armaggedon" ou une "troisième guerre mondiale" qui ne sont rien d'autre, explicitement, que la décadence sanglante du capitalisme ; il accorde beaucoup d'attention au caractère historique, culturel, social de ses personnages. Toutefois, la lutte du Bien et du Mal, encore qu'elle soit historicisée au point que l'un et l'autre camp sont décrits comme tout à fait névrosés et dingos, reste au centre mouvant de l'ouvrage et tombe au bout du compte dans la résolution psychologique (sommairement freudiste) des caractères individuels. Mais cette froide objection ne peut rien enlever à la beauté du livre, à moins qu'on soit prêt à reprocher à Robin Cook (et pourquoi pas à Arthur Rimbaud, pendant qu'on y est ?) d'être peu marxiste.

Merci à Jean-Patrick Manchette. Et à Ellroy.