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J'ai lu les quelques pages où l'on parle des critiques... quelques commentaires m'ont fait bien rire. La solidarité entre musiciens vous m'excuserez hein... c'est la nouvelle mode de soutenir les artistes par pure solidarité, c'est hypocrite non? Ben non, c'est pas ça la vie. Si j'aime pas la démarche, si j'aime pas la musique, ou quoi que ce soit, ben je le dis. Si il a plaqué ses études sans avoir le moindre diplôme, c'est sûrement qu'il sait où il veut aller et qu'il compte pas sur la solidarité entre musicien pour le hisser au sommet. L'art c'est un milieu très particulier, et des gens qui lui diront que c'est pas un artiste, il en croisera un paquet ( notez que je n'ai jamais dis ça par rapport à lui ).
Quand on critique, ça veut pas dire qu'on voudrait être à sa place, ça veut pas dire qu'on est jaloux, ça veut pas dire qu'on veut lui dire ce qu'il doit faire.
Tout à fait d'accord, ras le bol de ces arguments débiles contre la critique. Critiquer honnêtement un artiste, c'est le moindre des respects qu'on peut lui témoigner. Ya rien de pire pour un artiste que d'être entouré de gens incapables de la moindre critique, comment avancer ?
Par ailleurs, pour l'histoire du Bac et tout, je veux pas juger les choix de vie des autres, mais je vois certains cas de gens autour de moi qui s'embarquent plus ou moins à l'aveuglette dans leur "aventure artistique" sans toujours en mesurer les conséquences. C'est pas tant l'effet Star'Ac (quand même les gens autour de moi ont un minimum de cerveau
) mais plutôt l'effet "success-story de Rock Star", genre "j'ai du talent donc ça va marcher". Et ça ça fait beaucoup de mal à beaucoup de gens. Et beaucoup de bien à ceux qui cherchent à les exploiter.
D'après ma (maigre mais concrète) expérience, il n'y a que 3 manières de vivre de sa musique aujourd'hui, et cela quel que soit le talent de l'artiste :
1. Avoir un père, frère, soeur ... très bien placé dans l'industrie du spectacle, ou l'être déjà soi-même (c'est le cas de 90% des gens qu'on entend à la radio - y compris les bons)
2. Un ENORME coup de bol. Faire le bon truc au bon moment au bon endroit. Et que ça dure. En gros ça n'arrive jamais (même si ya des exemples, peut-être Nirvana ?)
3. Être intermittent, vivre une vie difficile (ceux qui croient que les intermittents foutent rien n'en connaissent pas), souvent frustrante artistiquement (pas de fric pour faire des trucs ambitieux, etc). En bossant beaucoup beaucoup, et avec une forme mineure du point 2, il existe une bonne chance d'éviter le trottoir (mais c'est pas garanti) et une minuscule chance de devenir un peu célèbre (ex : les Têtes Raides). Mais il vaut mieux pas trop s'y attendre. Et si ça arrive, mettre du fric de côté à fond, parsque ça va sûrment pas durer !
Bien sûr, on a tous en tête des histoires merveilleuses comme celle des Beatles (qui ont quand même bossé comme des tarés, et eu beaucoup de bol de croiser Epstein) mais il faut se rappeler qu'en Angleterre en 1962 des groupes de Rock il n'y en avait que quelques uns. Aujourd'hui des guitaristes, même des très bons, il y en a des milliers rien qu'en France, et l'industrie musicale est encore plus fermée qu'à l'époque.
Bref, tout cet illisible roman pour dire que oui il faut croire à ses rêves, mais il faut aussi faire gaffe à pas se laisser aveugler, à pas trop croire ceux qui te proposent gloire et argent en 5 minutes, et oui aussi à se prévoir une sortie de secours au cas où. Parsque des intermittents de 40 ans qui en ont trop marre de galérer et qui aimeraient bien se reconvertir yen a plein, mais pour y arriver sans même le bac ... Alors qu'avec un début d'études à la fac tu pourras toujours reprendre un cursus et t'en sortir.
Bon cela dit, bonne chance à Mattach (même si je suis pas fan du tout de sa musique)