Seth Rotten a écrit :
ca c'est une photo qui témoigne d'un sacré engagement politique
rien d'étonnant dans cette photo puisque ce genre de musique est basé sur le mépris à l'égard de l'auditeur. elle le réduit à une machinerie réagissant fidèlement à des stimuli grossiers (ce qui est le cas aussi du rock et de la pop en général). on a pu réaliser musicalement le procédé de pavlov justement parce que nos contemporains vivent comme des chiens.
par ce qu'elles croient être de la musique, "les masses qui en sont submergées, savourent à quel point elles sont abaissées" (adorno).
il suffit d'observer comment les fans désirent se faire abrutir et y parviennent effectivement... on respecte si peu l'intégrité, ne serait-ce que biologique, de l'être humain que le seuil auditif des amateurs décroît, sans parler des pseudo-musiciens.
lorsqu'il consomme de la musique, le contemporain s'identifie à ce qui pérennise sa réification, comme si, par un réflexe psychotique, il cherchait à exorciser l'agression qu'il subit, jouant à la fois le rôle de l'agressé et de l'agresseur.
ce processus est parvenu à un degré extrême dans la "musique" industrielle qui permet de reproduire chez soi le vacarme inhumain d'un atelier d'usine. certains manifestent pour éviter la construction d'un aéroport dans leur voisinage, d'autres l'installent dans leur appartement...
il faut toujours se rappeler dans l'étude des phénomènes musicaux, que ceux-ci expriment des formes d'existence et des conditions d'existence.
l'incantation primaire et le rythme tyrannique obsessionnel visant à supprimer la conscience n'expriment chez nos contemporains que l'envie de se faire agresser (comme si déjà ils ne l'étaient pas assez), tant les dominent la mentalité d'esclave et la pulsion à s'anéantir afin d'échapper au monde devenu invivable.