Le blues, pour vous c'est quoi?

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scagli
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    scagli
    le 13 Oct 2005, 18:01
Hiwatt a écrit :
Citation:
et ouais HIWATT je suis d'accord avec toi, ca montre bien quelque chose, c'est que le blues c'est aussi la plus grande des musiques populaires, du peuple!


C'est la musique du peuple le blues ?
J'ai plutot l'impression qu'elle s'adresse désormais à une middle classe blanche. Pas vu un seul black a un concert blues, hormis sur la scène.

Alors peut être ( et surement même) que cette musique est toujours populaire chez des personnes d'un certain age dans le tréfond du bayou.
Parce que même a Memphis c'est devenu Disneyland cette musique.

La musique du peuple c'est Michel Sardou içi voyons


Non mais tu sais le probleme avec la culture populaire c'est toujours qu'il y a une appropriation de la part des classes plus hautes, regarde par exemple des grands couturiers qui font des défilés genre SDF où encore un exemple plus criant avec l'urbanisme où par exemple le centre de Paris genre l'ile St-Louis était le quartier le plus pauvre de Paris et puis voilà. Et pour le blues, oui quand je suis allé voir le concert de Buddy Guy au Rex, le public était pas très prolo j'avoue, mais je me dis que meme si ils peuvent acheter tous les disques de blues, aller a tous les concerts, ils pourront toujours écouter cette musique et pas forcément la vivre ni forcément la comprendre, et puis on aime bien classer en france le blues dans le jazz et le jazz en france est encore plus snob, enfin on l'a snobisé.
Hiwatt
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scagli a écrit :
Hiwatt a écrit :
Citation:
et ouais HIWATT je suis d'accord avec toi, ca montre bien quelque chose, c'est que le blues c'est aussi la plus grande des musiques populaires, du peuple!


C'est la musique du peuple le blues ?
J'ai plutot l'impression qu'elle s'adresse désormais à une middle classe blanche. Pas vu un seul black a un concert blues, hormis sur la scène.

Alors peut être ( et surement même) que cette musique est toujours populaire chez des personnes d'un certain age dans le tréfond du bayou.
Parce que même a Memphis c'est devenu Disneyland cette musique.

La musique du peuple c'est Michel Sardou içi voyons


Non mais tu sais le probleme avec la culture populaire c'est toujours qu'il y a une appropriation de la part des classes plus hautes, regarde par exemple des grands couturiers qui font des défilés genre SDF où encore un exemple plus criant avec l'urbanisme où par exemple le centre de Paris genre l'ile St-Louis était le quartier le plus pauvre de Paris et puis voilà. Et pour le blues, oui quand je suis allé voir le concert de Buddy Guy au Rex, le public était pas très prolo j'avoue, mais je me dis que meme si ils peuvent acheter tous les disques de blues, aller a tous les concerts, ils pourront toujours écouter cette musique et pas forcément la vivre ni forcément la comprendre, et puis on aime bien classer en france le blues dans le jazz et le jazz en france est encore plus snob, enfin on l'a snobisé.


Oui, c'est triste.
Et dire que cette musique animait les bordels de Kansas City...
Doc Loco
Le problème aussi, c'est cette fichue image d'Epinal du blues : le black assis sur le porche de sa baraque délabrée, qui marmonne "wake up this morning, my baby she's gone, oh lord why why why" .C'est comme résumer Piaf à son Légionnaire, Aznavour à la Mama ou Noir Désir à "Le vent nous portera" - bref, c'est une image extrêmement tronquée et réductrice. En fait, le blues des origines parlait de tout, et pas nécessairement sur un ton funèbre! C'était aussi la musique de la drague et de la baise, des bagnoles et des femmes, de l'ironie et de l'insoumission. Certains blues sont limites pornos, pour peu qu'on comprenne ce que veut dire "miel" et "abeilles" . Bref, le blues est un véhicule, une forme musicale, c'est tout, on peut l'utiliser pour n'importe quel message.
scagli
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    scagli
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Doc Loco a écrit :
Le problème aussi, c'est cette fichue image d'Epinal du blues : le black assis sur le porche de sa baraque délabrée, qui marmonne "wake up this morning, my baby she's gone, oh lord why why why" .C'est comme résumer Piaf à son Légionnaire, Aznavour à la Mama ou Noir Désir à "Le vent nous portera" - bref, c'est une image extrêmement tronquée et réductrice. En fait, le blues des origines parlait de tout, et pas nécessairement sur un ton funèbre! C'était aussi la musique de la drague et de la baise, des bagnoles et des femmes, de l'ironie et de l'insoumission. Certains blues sont limites pornos, pour peu qu'on comprenne ce que veut dire "miel" et "abeilles" . Bref, le blues est un véhicule, une forme musicale, c'est tout, on peut l'utiliser pour n'importe quel message.


Oui tout à fait mais j'irais plus loin en disant que le blues c'est essentiellement des histoires de cul d'ailleurs nous l'avions déjà dit dans un topic sur l'enseignement de la musique rock et du blues, c'est sur que cette musique souffre de stéréotypes qui sont complètements absurdes, de toute facon c'est je crois un besoin impérieux pour ceux qui s'intéressent de loin de toujours trouver des critères pour catégoriser la musique ou meme d'autres domaines et quand tu t''y intéresse vraiment tu vois que c'est vraiment très plat comme raisonnement.
free_kiff
Citation:
Plus de ségrégation

Elle peut être économique la ségrégation aussi, et à ce que je sache il y a toujours autant de pauvres.
T'as pas remarqué que ces gens étaient mis au banc de la société ?

De plus essaye de rentrer au VIP ou chez Castel avec un teint "bronzé".

Le blues est mort parce que son discours est aujourd'hui dans le Hip Hop.


Ouais, enfin quand je disais "plus de ségrégation", ça veut dire qu'on voit pas souvent des mecs qui se font pendre à un arbre parce qu'ils ont regardé une fille blanche. Le ségrégation est tjs présente, mais moins forte. Sinon, je suis tout à fait d'accord sur le fait que la ségrégation est toujours présente.
(l^_^l) Tony Flow and The Miraculously Majestic Masters of Mayhem.
Hiwatt
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Doc Loco a écrit :
Le problème aussi, c'est cette fichue image d'Epinal du blues : le black assis sur le porche de sa baraque délabrée, qui marmonne "wake up this morning, my baby she's gone, oh lord why why why" .C'est comme résumer Piaf à son Légionnaire, Aznavour à la Mama ou Noir Désir à "Le vent nous portera" - bref, c'est une image extrêmement tronquée et réductrice. En fait, le blues des origines parlait de tout, et pas nécessairement sur un ton funèbre! C'était aussi la musique de la drague et de la baise, des bagnoles et des femmes, de l'ironie et de l'insoumission. Certains blues sont limites pornos, pour peu qu'on comprenne ce que veut dire "miel" et "abeilles" . Bref, le blues est un véhicule, une forme musicale, c'est tout, on peut l'utiliser pour n'importe quel message.


+1
Merci Doc
"Backdoor Man" est un hymne à la sodomie les gars.
"King Bee" parle de baise.
Bref c'est pas triste
Les mecs parlent en "jive", tous les textes sont à double sens, surtout ceux qui ont l'air innofensif

Quand les gens allaient voir des bluesmen, c'étaient pour s'éclater et se marrer !!
Le SEUL bluesman a ma connaissance qui fasse ça, c'est Bob Brozman.
Putain je l'ai vu deux fois, a chaque fois je me décrochais presque la mandibule .
scagli
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    scagli
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dans le dvd sur la route de Menphis de la collect martin scorsese presents the blues, ya un mec qui s'appelle Bobby Rush je crois et bien c'est pas triste non plus, il a un dialogue avec une de ses choristes enfin une partie de la choriste enfin j'en dis pas plus LOOL
naggue
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    naggue
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Doc Loco a écrit :
Le problème aussi, c'est cette fichue image d'Epinal du blues : le black assis sur le porche de sa baraque délabrée, qui marmonne "wake up this morning, my baby she's gone, oh lord why why why" .C'est comme résumer Piaf à son Légionnaire, Aznavour à la Mama ou Noir Désir à "Le vent nous portera" - bref, c'est une image extrêmement tronquée et réductrice. En fait, le blues des origines parlait de tout, et pas nécessairement sur un ton funèbre! C'était aussi la musique de la drague et de la baise, des bagnoles et des femmes, de l'ironie et de l'insoumission. Certains blues sont limites pornos, pour peu qu'on comprenne ce que veut dire "miel" et "abeilles" . Bref, le blues est un véhicule, une forme musicale, c'est tout, on peut l'utiliser pour n'importe quel message.


Assez d'accord avec l'idée du véhicule. Mais quand même je crois qu'il y a une certaine forme de mélancolie dans le blues. Les origines viennent quand même des champs de cotons et de prisonniers (on les oublie un peu trop souvent) synonymes de beaucoup de misères. Or, les bend et tout ça, c'est comme si on faisait pleurer la guitare non ?

Après y a toujours cette histoire de musique diabolique où il y a des histoire de pactes avec le diable à la RJ etc... La blue note n'était elle pas interdite au moyen age car considérée comme la note du diable ?

J'aime bien tout cet univers dans le blues. Mais c'est vrai qu'il a évolué.



Et puis chacun y voit ce qu'il y veut après tout. L'histoire du pacte avec le diable à la RJ, c'est quand même sympa de retrouver
cdmat76
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naggue a écrit :
Doc Loco a écrit :
Le problème aussi, c'est cette fichue image d'Epinal du blues : le black assis sur le porche de sa baraque délabrée, qui marmonne "wake up this morning, my baby she's gone, oh lord why why why" .C'est comme résumer Piaf à son Légionnaire, Aznavour à la Mama ou Noir Désir à "Le vent nous portera" - bref, c'est une image extrêmement tronquée et réductrice. En fait, le blues des origines parlait de tout, et pas nécessairement sur un ton funèbre! C'était aussi la musique de la drague et de la baise, des bagnoles et des femmes, de l'ironie et de l'insoumission. Certains blues sont limites pornos, pour peu qu'on comprenne ce que veut dire "miel" et "abeilles" . Bref, le blues est un véhicule, une forme musicale, c'est tout, on peut l'utiliser pour n'importe quel message.


Assez d'accord avec l'idée du véhicule. Mais quand même je crois qu'il y a une certaine forme de mélancolie dans le blues. Les origines viennent quand même des champs de cotons et de prisonniers (on les oublie un peu trop souvent) synonymes de beaucoup de misères. Or, les bend et tout ça, c'est comme si on faisait pleurer la guitare non ?

oui mais c'est aussi une musique par laquelles ils exorcisait leurs peines, ce n'était pas juste des lamentations comme on la caricature souvent. C'était en fait une musique dans laquelle les noirs racontaient leur quotidiens, donc ça traite de tous les sujets de la vie et sur tous les tons, pour peu que l'on comprenne certains sous entendus cela va de soit

naggue a écrit :

Après y a toujours cette histoire de musique diabolique où il y a des histoire de pactes avec le diable à la RJ etc... La blue note n'était elle pas interdite au moyen age car considérée comme la note du diable ?

J'aime bien tout cet univers dans le blues. Mais c'est vrai qu'il a évolué.
Et puis chacun y voit ce qu'il y veut après tout. L'histoire du pacte avec le diable à la RJ, c'est quand même sympa de retrouver


ce n'était pas la blue note à proprement parlé qui était interdite, mais l'intervalle de triton. On retrouve ce triton entre la tonique et la blue note mais aussi entre la tierce majeure et la septieme, donc les accords 7eme étaient également proscrits, par exemple.

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