Monter un groupe rock en 2018 : quel investissement ?

lj1982
  • #1
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    lj1982
    le 16 Feb 18, 17:46
Bonjour,
je me pose pas mal de questions ces derniers temps sur les moyens (humains et financiers) nécessaire aujourd'hui pour monter un projet de groupe amateur intéressant (par intéressant, j'entends une dizaine de dates par an avec des dates sympas (50 à 200 personnes) au niveau régional, sans forcement être rémunéré).

Le temps des années 80 ou il suffisait de quelques bouts de ficelles pour monter un projet est loin. Et on entends souvent "ça sonne très production 90s" comme critique des petites prods actuelles. Le temps on l'on pouvait cartonner avec un disque mal produit me semble dernière nous.

Avec mon projet précédent, en 2007, nous avons pas mal tourné 4 mois après avoir crée le groupe et sans aucune maquette (bouche à oreille de concert en concert malgré tout), puis notre premier EP autoproduit ("mal" enregistré avec les moyens du bords et mixés tant bien que mal par un ami ingé son en devenir) avait été plutôt bien accueilli par nos pairs et nous as permis d'obtenir pas mal de dates. Par la suite un court enregistrement en studio (home studio en réalité) a été aussi bien accueilli.

Ensuite malgré 2 autres EP autoproduits (plutôt mieux que le 1er), notre projet un fait un flop. Nos EPs sont passé plutôt inaperçu : manque de communication professionnelle, notamment pas de videoclip, et production trop faible d'après les critiques que l'on a pu soutiré, bien que morceaux plutôt réussi. Les autres membres du groupe n'était pas près à franchir le pas d'investir de l'argent en studio ou en communication.

Au final, aujourd'hui, je fais le constat qu'une poignée de groupe s'en sortent bien avec de gros moyens : productions et communication d'un niveau professionnel, videoclip, investissement personnel semble t-il important (pas de job ou petit job alimentaire ?).
D'autres semble ramer (petites salles régionales du niveau de ce que j'ai pu faire à mes débuts) avec un niveau plutôt très bon, de bonne production (studio ?), clip, communication organisée...

Bref, d'après vous et vos expériences perso, quelle sont les moyens à envisager aujourd'hui pour faire fonctionner un projet de manière modeste ?
- nombre d'heures investis par semaine en distinguant musique et à côté
- investissement financier (j'ai le témoignage d'un groupe ayant investi 20000 Euro pour un résultat bien modeste en France et 2 tournées sans bénéfice en Allemagne et en Russie)
- Est-ce réalisable en ayant un travail plutôt prenant ?
- Faut-il être entouré d'une floppée d'ami pour supporter le groupe (asso, video, com, management, booking...) ?

Merci d'avance pour vos témoignages.
hercule01
Je suis un modeste amateur et mon avis ne vaut donc que ce qu’il vaut.

Déjà oui, l’avancee technologique et la baisse de prix fait que tout morceaux doit avoir une production léchée. On le tolère encore pour les groupe de punks à chien. Une idée de maintenir une certaine tradition sans doute

D’autre part, je pense qu’un groupe qui veut perser doit se voir comme une start up. Envahir les réseaux sociaux, faire le buzz, rechercher le click sur YouTube, user du financement participatif plus pour se faire connaître que pour réunir des fonds, essayer de rencontrer les bonnes personnes influentes au bon moment.

On est loin de la période des poètes et des artistes maudits où l’argent le bourgeois étaient méprisés
Clip de mon groupe Triptyque
https://youtu.be/ztcqWq84pXA

Twitter:@triptyque11
lj1982
  • #3
  • Publié par
    lj1982
    le 17 Feb 18, 15:09
Merci de ta réponse !

Tu parles de baisse des prix du matériel ? Ou des tarif des studios ?

Car un moment, je pensais que l'on s'orientait vers une facilitation des productions 'do it yoursef".
Mais au final, au contraire, j'ai l'impression que les groupes s'orientent vers les studio pour obtenir une qualité optimale, et souvent le mastering est fait à l'étranger par des pointures afin d'obtenir un son de référence.

En effet, on niveau communication, on tends à un résultat pro, proche de celui de super production américaine : videoclip, photo, design merchandising...
La barre est haute actuellement. J'ai l'impression qu'on ne peux plus se concentrer uniquement sur la qualité de la musique.

D'autres témoignages de personne ayant un groupe qui marche ?
hyperfrench
Salut!

Sujet très intéressant, en ce qui me concerne je suis un petit peu au milieu du gué en ce moment (mais avec moins d'expérience que toi à ce que je comprends).

Hercule va expliquer sa pensée, mais je pense que ce qu'il veut dire c'est que n'importe quel ado à l'heure actuelle se chope gratuitement (et illégalement) Ableton, Wave, etc et s'il regarde une floppée de vidéos sur le net il est capable de faire un mix ayant les apparences d'une certaine maitrise je suppose.

Les mecs de Liars disaient un truc à ce sujet, en gros que l'electro c'est le nouveau punk, simplement parce qu'avant les gens qui n'avaient pas de sous pouvaient quand même se démerder pour monter un groupe avec des instrumennts cheap dans un garage.
Aujourd'hui ce n'est plus possible, ça coûte une blinde, l'équivalent de nos jour c'est comme je le disais, le jeune qui choppe des séquenceurs et des VST sans payer sur le net et fait des sons sur son ordi, les meilleurs sont publiés au titre, par des netlabels, leurs auteurs ne font pas de fric (à de quelques très très rares exceptions).

Tout ça pour dire, quand tu dis que la production doit-être à un niveau largement supérieure de nos jours, comme le dit Hercule ce n'est pas une question de production à mon avis, tu peux te pointer avec un mix et une prod qui t'aura couté une fortune, je crois que ce qui intéressera les labels, ça sera pour une part non négligeable: ton nombre de "followers" YouTube, Facebook, Instagram en gros.

Une anecdote pour illustrer ça, avec mon groupe on a postulé à un tremplin, on s'est fait recaller. On a vu la liste des 10 sélectionnés. Aucun n'était "indé", ils avaient tous un clip pro (tourné à NY pour l'un d'entre eux). Le gagnant du tremplin gagnait... des cours de chant avec un coach pro.

Autrement dit, de nos jours ont te fait passer un tremplin indé... si tu as un clip pro... avant de savoir chanter comme un pro... puisqu'on t'offre ensuite des cours de chant!!!

En conclusion, si vraiment tu veux jouer à ce jeu là, mise tout sur des stratégies de réseau sociaux, voit si tu as pas un pote community manager qui peut te donner des idée de stratégie (et ça a un coût également, la promo de réseau sociaux).

Un conseil qu'on m'a donné récemment, c'est de prendre ponctuellement un attaché de presse, pour communiquer sur nos évènements (sorties d'EP ou concerts). Ca coûte une blinde évidement et c'est pour bénéficier de son carnet d'adresse. De la même manière je suppose qu'on devrait aussi se payer les service d'un community manager.
Pour ma part c'est niet, je suis musicien, pas blogger. Tout ça ne m'intéresse pas. On verra si je change mon fusil d'épaule un jour.
neybar
  • #5
  • Publié par
    neybar
    le 17 Feb 18, 19:55
Je pense en tout cas qu'il s'agit d'une industrie comme n'importe quelle autre: on misera sur toi si on voit que tu peux rapporter de l'argent tout simplement. Donc avoir un soutien de base, des contacts et surtout un produit vendeur par rapport aux attentes actuelles, et assez facile à marketer.

Il faut être réaliste: pour qu'un groupe fonctionne en 2018, il faut rentrer dans certaines cases, qui plus est en France. Mais aussi et surtout forger des contacts.

Ce qui veut dire dans un premier temps faire beaucoup de scènes tout en peaufinant son produit et ses morceaux. Puis casser la tirelire pour avoir une production un minimum léchée. Travailler avec un producteur ayant une certaine renommée aide aussi à communiquer sur le groupe. Même pour des petits groupes (surtout? pour des petits groupes) avoir un nom un poil connu pour mixer un EP peut aider, et permet de communiquer dessus. "Machin producteur de {insérer nom d'artiste célèbre} a produit l'EP de ce petit groupe qui monte", ca fait vendeur, et donc on parle de toi (presse spécialisée voir fanzines dans un premier temps, puis ça finit par sortir sur des médias plus intéressants avec du bol).

Enfin il n'y a pas de miracles, il faut aussi un produit vendeur, dans le sens ou l'artiste doit avoir (ou en tout cas communiquer) un maximum sur sa personnalité, passer par les tremplins obligés dans l'espoir de se faire repérer par de gros poissons (le printemps de bourges?), encore et toujours tisser un réseau de connaissances pour gagner en visibilité en jouant dans des endroits plus connus et devant plus de monde... Mais aussi potentiellement ajuster sa musique à la demande du public, ou en tout cas pour la faire correspondre aux attentes des diffuseurs (radio, tourneurs, etc).

Je ne pense pas que communiquer à plein temps sur facebook soit si intéressant. A mon avis ca reste du marketing de support (peut-etre au début quand on a une fanbase restreinte, mais l'idée ca reste toujours d'etre repéré par un média plus gros qui aura une grosse base de diffusion .... )

En clair, il faut du fric, du temps et des contacts, comme dans n'importe quel business. être bon et faire de la bonne zik c'est finalement assez accessoire... Je me permet de nuancer: je pense qu'il faut aussi que ton produit corresponde aux attentes des diffuseurs potentiels, quitte à devoir l'adapter malheureusement.

Si tu fais du punk à la Pixies ou du hard rock à la AC DC, ou de la synth-pop indie, oublie.

Si tu fais de la pop-electro-funk chantée en français, ou bien de la chanson à texte en français avec des jeux de mots rigolos, ou bien tout simplement de l'electro mais avec une énorme dose de pop "french touch", t'es déjà plus dans le bon mouv'....
lj1982
  • #6
  • Publié par
    lj1982
    le 17 Feb 18, 21:32
hyperfrench a écrit :

Hercule va expliquer sa pensée, mais je pense que ce qu'il veut dire c'est que n'importe quel ado à l'heure actuelle se chope gratuitement (et illégalement) Ableton, Wave, etc et s'il regarde une floppée de vidéos sur le net il est capable de faire un mix ayant les apparences d'une certaine maitrise je suppose.


C'est là que je suis pas convaincu. Sur mes dernières prods (2 ep 5 titres), on a bien bossé en hom-studio avec pas mal de micro et une certaine technique (notamment rerecording) et le musicien qui a fait le mix s'était quand même bien impliqué.
Avec ce résultat, on aurait été les rois du monde début 2000, mais en 2014, ça ne passe plus.

Je fais un peu de benchmark sur la scène Lyonnaise, et il me semble que les groupes enregistrent en studio pro et reconnu. Quelques exceptions enregistrent par eux-même mais dans ce cas avec de réelle compétence, un vrai studio (cabine) et au final une reconnaissance d'autres groupes qui viennent enregistrer aussi.

J'ai vu aussi que certains groupes enregistrait un EP, un clip, et faisait ensuite seulement leur premier concert. Une démarche pas du tout naturelle pour moi qui eu l'habitude de gravir les échelons (en bref commencer par un petit concert pourri).

Mais si certains ont des exemples de prod de qualité pro enregistrées à la maison, ça m’intéresse.
lj1982
  • #7
  • Publié par
    lj1982
    le 17 Feb 18, 21:39
neybar a écrit :

Je ne pense pas que communiquer à plein temps sur facebook soit si intéressant. A mon avis ca reste du marketing de support (peut-etre au début quand on a une fanbase restreinte, mais l'idée ca reste toujours d'etre repéré par un média plus gros qui aura une grosse base de diffusion .... )


Ce qui est intéressant sur Facebook c'est de regarder le taux d'engagement. Certains pages ont beaucoup de fans mais pas très actifs, d'autres plus. Le taux d'engagement est de l'ordre de 2 % actuellement, il faut donc 500 like sur une page pour espérer toucher 10 personnes.
lj1982
  • #8
  • Publié par
    lj1982
    le 17 Feb 18, 21:40
neybar a écrit :

Si tu fais du punk à la Pixies ou du hard rock à la AC DC, ou de la synth-pop indie, oublie.


Mince, va falloir que je me fasse une raison alors
hyperfrench
lj1982 a écrit :
C'est là que je suis pas convaincu. Sur mes dernières prods (2 ep 5 titres), on a bien bossé en hom-studio avec pas mal de micro et une certaine technique (notamment rerecording) et le musicien qui a fait le mix s'était quand même bien impliqué.
Avec ce résultat, on aurait été les rois du monde début 2000, mais en 2014, ça ne passe plus.

Je fais un peu de benchmark sur la scène Lyonnaise, et il me semble que les groupes enregistrent en studio pro et reconnu. Quelques exceptions enregistrent par eux-même mais dans ce cas avec de réelle compétence, un vrai studio (cabine) et au final une reconnaissance d'autres groupes qui viennent enregistrer aussi.


C'est intéressant, est-ce que tu aurais des exemples, concrêts ou sonores pour illustrer ça? Parce que je ne vois vraiment pas le fossé qu'il y a entre la prod de maintenant et celle de la fin des années 2000, sur des groupes rock indé en tout cas.

Et quid du lofi? Ca veut dire qu'on n'a pas le choix, on peut pas choisir le minimalisme par choix esthétique (en même temps je m'en doutais un peu, je crois pas qu'une prod façon Guided By Voices soit publiable en France).
oldamp
Je n'ai pas bien compris la question ! Tu parles d'un "groupe amateur qui souhaite faire une dizaine de dates par an" et tu embrayes ensuite sur de la prod pro et sortir des EP de qualité... En fait tu veux rester amateur pour tes temps libres en gardant ton boulot ou passer professionnel ?

Des petits concerts de bar enregistrés à peu près correctement et diffusés sur youtube, pour peu que ça soit original et que ça fasse des k-vues, ça peut aider... Avec un peu de chance et si tu es repéré, tu seras invité en "régional" à faire des premières parties...
fab38
  • #11
  • Publié par
    fab38
    le 18 Feb 18, 11:07
oldamp a écrit :
Je n'ai pas bien compris la question ! Tu parles d'un "groupe amateur qui souhaite faire une dizaine de dates par an" et tu embrayes ensuite sur de la prod pro et sortir des EP de qualité... En fait tu veux rester amateur pour tes temps libres en gardant ton boulot ou passer professionnel ?


Ah, je n'étais pas le seul à me poser la même question, ça me rassure.

Je ne suis qu'amateur, que ce soit clair. Aucune envie de faire de la musique mon gagne-pain, c'est de toute façon trop tard, et ce que j'en vois par mes connaissances dans le milieu ne me fait pas du tout envie. En particulier pour une raison très simple : c'est la roulette-russe. Tu as beau faire tous les plans sur la comète, investir des sommes potentiellement énormes dans des moyens d'enregistrement et de diffusion, et bien ça ne se traduira que par une augmentation des chances d'être "reconnu" d'un pourcentage que tu ne sauras chiffrer à l'avance, et envers un public que tu ne maîtriseras pas.
Et tout dépend de tes exigences : si le but c'est d'être repéré pour tourner, en mettant de côté une certaine intégrité musicale jusque dans la couleur de la prod (qui fait partie de la personnalité du groupe), alors ça peut peut-être marcher. Du moment que tu es prêt à entendre un jour "Le batteur, là, il colle pas au projet, je serais vous, je le remplacerais par X" (le grand classique du manager qui prend un groupe à bras le corps pour le faire décoller).
Si le but c'est de garder vote personnalité, alors là je dirais que le combo gagnant, c'est persévérance + travail + enregistrement avec des personnes qui vous correspondent + concerts locaux + good luck. Le dernier point étant celui qui pèsera certainement le plus.

Je dirais de ne pas négliger la vraie personnalité du groupe, aussi : de toute façon, si une certaine forme de réussite arrive un jour, tu te feras toujours déboîter par quelqu'un. Production trop léchée pour un groupe à la musique rugueuse qui revendique une certaine cohérence? T'es un vendu. Production trop lo-fi? T'as un son de merde par rapport à d'autres. Etc, etc...
Le seul moyen de pouvoir retomber sur tes pattes me semble être la cohérence entre le propos, la musique, et les oeuvres. Chercher à plaire sous pretexte de vouloir réussir a ses limites, celles de la cohérence et de l'amour-propre. Personnellement, ça fait très longtemps que je me suis fait mon opinion sur ce que j'aime entendre ou pas, et sur les groupes dont la démarche m'intéresse ou pas. Donc sur ce que je souhaite pour la musique de mon groupe, et ce sur quoi je ne transigerai pas.

La réussite d'un groupe a ceci de magique qu'elle repose en général sur une somme de petites choses, boostées par une gros coup du sort. J'ai lu que certains parlaient de style de musique nécessaire pour réussir, et qu'on pouvait oublier le rock-indé entre autre. Je répondrais que la dernière couv de Rock'n'Folk est Les Liminanas, qui jouent de la musique depuis des années, ont toujours fait ce qu'ils ont voulu faire, et on reçu un jour un coup de fil des USA suite à une de leurs chansons postée sur le net. Et bingo c'était parti, sans qu'ils n'aient rien demandé à personne. Ils vont en profiter, et savent très bien que dans quelques temps ils seront à nouveau sous le radar, ce qui ne changera rien à la musique qu'ils continueront à faire car ils ont autre chose à foutre que de plaire au public de The Voice (je dis ça car je suis tombé là-dessus hier, et j'ai cru faire deux attaques en moins de 24 secondes tellement je hais ce truc).

Je sais bien que tout ceci n'aide certainement pas, mais en tous les cas je pense qu'il faut pouvoir se regarder dans une glace avant de faire le grand saut et se poser la question suivante : "jusque où sommes-nous, en tant que groupe, capables d'aller pour en faire notre métier? Jusque où suis-je capable d'aller de mon côté au sein de ce projet?" La seule bonne réponse est celle de l'honnêteté.
lj1982
hyperfrench a écrit :

C'est intéressant, est-ce que tu aurais des exemples, concrêts ou sonores pour illustrer ça? Parce que je ne vois vraiment pas le fossé qu'il y a entre la prod de maintenant et celle de la fin des années 2000, sur des groupes rock indé en tout cas.

Et quid du lofi? Ca veut dire qu'on n'a pas le choix, on peut pas choisir le minimalisme par choix esthétique (en même temps je m'en doutais un peu, je crois pas qu'une prod façon Guided By Voices soit publiable en France).


Tu veux dire que les groupes de maintenant sont aussi mal produit que ceux d'avant ? Ou que ceux du début des années 2000 bénéficiait déjà de super production ?

Pour ma part, mon ressenti est que tout les groupes que je vois tourner un minimum ont de superbes productions studio, accompagné de vidéos et de supports de communication.
Au début des années 2000, il me semble que les groupes faisaient plusieurs EP ou démos autoproduites (par autoproduites, j'entends la plupart du temps réalisés par les soins du groupe, pas un enregistrement studio financé par le groupe) et de nombreux concerts avant de se lancer dans la réalisation d'un album studio.

J'ai pas beaucoup d'exemple de prod autoproduite à l'époque car la plupart ne sont plus diffusées, mais il me semble qu'à l'époque, il était possible de tourner au niveau régional sans passer par l'étape studio. Ce fut d'ailleurs mon cas, avec un EP autoproduit (300 € pour le mix + 600 € de pressage), on a pu faire quelques concerts sympa, en vrac 1ère partie des "fils de teupu", sélection au tremplin des 24 h de l'INSA, petite scène de festival jouer dans quelques salles sympas...

Aujourd'hui, la barre me parait très haute, trop haute. J'ai l'impression qu'il faut soit investir beaucoup de temps et d'argent pour se faire plaisir sur scène, soit rester jouer chez soi et faire la fête de la musique du village une fois par an.

En tout cas, pas mal de prod connues des années 90 ne passeraient plus aujourd'hui :
lj1982
oldamp a écrit :
Je n'ai pas bien compris la question ! Tu parles d'un "groupe amateur qui souhaite faire une dizaine de dates par an" et tu embrayes ensuite sur de la prod pro et sortir des EP de qualité... En fait tu veux rester amateur pour tes temps libres en gardant ton boulot ou passer professionnel ?

Déjà, il faudrait clarifier la différence amateur/professionnel. Les groupes dont j'observe la progression actuellement ont une démarche professionnelle, un engagement professionnel (ont-il un travail à côté ? Je ne sais pas. Surement pas très prenant en tout cas), investisse des sommes importantes pour arriver à un résultat professionnel. Cela semble payant, au vue des dates (parfois à l'international) et de la visibilité sur les réseaux sociaux.
De là à dire qu'ils gagnent leur vie et sont donc professionnels, il y a un fossé. Je doute que la vente de disques (quasiment nulle à mon avis car la visibilité se fait sur Youtube, Deezer et autre de manière presque gratuite) et des concerts devant 50 à 200 personnes à bas prix permettent de faire vivre un groupe, ni même rentabiliser les investissements.

oldamp a écrit :

Des petits concerts de bar enregistrés à peu près correctement et diffusés sur youtube, pour peu que ça soit original et que ça fasse des k-vues, ça peut aider... Avec un peu de chance et si tu es repéré, tu seras invité en "régional" à faire des premières parties...

Là aussi, je suis dubitatif : qui regarde en 2018 des vidéos de concerts mal enregistrées dans un bar miteux ? La barre est vraiment haute et il faut forcer le destin un peu plus que ça pour avoir de la visibilité. Seuls les meilleurs prods seront chroniquées et relayées.
Ceci-dit, je veux bien des exemples de petites prods audio/vidéo ayant réussi à faire le buzz. Pour ma part, mes derniers efforts "amateurs" sont restés sans résultats (visibilité quasi nulle).

Le nombres de lieux où jouer a aussi fortement diminuer : il y a 10 ans, à 10 km à la ronde autour de mon "village", il y avait 2-3 bar accueillant des groupes, 2 salles de concerts (accueillant parfois des groupes comme Lofofora, Burning Head, Twisted Minds...), 1 festival (Sinsemila en tête d'affiche) et des concerts réguliers dans les salle des fêtes des alentours. Tout ceci a fondu comme peau de chagrin.
hyperfrench
Ca c'est sûr, les conditions live ne s'améliorent pas. Pas que dans les villages ou villes moyennes d'ailleurs, à Paris les retours de la part des bars vont vraiment dans le sens que ça devient de plus en plus dur pour eux.

Par exemple la Mécanique Ondulatoire qui a arrêté définitivement la musique live ou le Pop In qui vient d'annuler tout ses concerts pour plusieurs semaines (dont un de mon groupe...) ça se complique sérieusement. Les bars qui veulent continuer s'entendent dire d'aller se foutre à Montreuil et d'arrêter de faire ch*er, en gros.

A Lille à chaque fois que je pose la question de savoir si on peut jouer dans des bars on me rit au nez en disant qu'on aimerait bien mais que la mairie fait tout pour que ça ne se produise plus (sauf 2/3 fois par an, maximum en comptant en gros la fête de la musique, le bal du 14 juillet et la braderie).

PS: et quand je compare mes concerts que je galère à obtenir, pour être payé 40€ pour tout le groupe dans des bars, pour l'anecdote un mec est venu m'acheter une pédale une fois, il me disait qu'il organise des virées à Londres, c'est plus cher mais il y a moyen de jouer dans les pubs si le mec apprécie ce que tu fais, même s'il sait bien que tu n'amèneras pas ton public. Et , m'a-t'il dit, on peut y gagner entre 200 et 400£... ça laisse rêveur.
lo-fi reup
Joue/repete/cree car tu aimes jouer, fais toi plaisir.
Ecris des morceaux car tu aimes ca

Le succes ne viendra ss doute jamais mais au moins tu n'auras perdu du temps a poursuivre des chimeres

A mon avis le destin ne se provoque pas. Vivre du rock ca n'existe pas

Les strategies fb/producteurs/investissements? Du delire

Commence par ecrire de bons morceaux

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