Le Live à Wembley (et pas la version courte du Magic Tour, où les morceaux ressemblent plus à des medleys ou des clins d'oeil) pour survoler la 1ère partie des années 80 et le Live Killers pour prendre une grosse claque dans la gueule, sans overdub, bourré jusqu'à la moelle d'électricité, et une réponse de la part d'un groupe dit "de studio" envers ceux qui pensaient qu'ils ne savaient pas tenir une scène.
Sinon, tous les albums ont une couleur différente.
Queen I (1973) : plutôt hard rock, influencé Led Zep, Who et consorts. A noté qu'une chanson est issue de Smile, le groupe précédent de Roger et Brian (Doin' Alrightt).
Queen II (1974) : on commence à sortir le côté barré (et baroque), avec Seven Seas Of Rhye, par ex
Sheer Heart Attack (1974) : on sort l'artillerie lourde et on cannonne tous azimuts! Les genres sont abordés les uns après les autres, et tous déclenchent la quasi unanimité. A noté que la 1ère compo commune est heavy comme pas permis et sera reprise plus tard par Metallica : Stone Cold Crazy.
A Night At The Opera (1975) : baroque à l'extreme pour certains, kouglof indigeste pour d'autres, il continue de creuser la tranchée Queen et enfonce encore plus profond les doutes concernant leur style. Mais en fait la réponse est simple : c'est le style Queen tout simplement. Bo Rap', énormissime et totalement à côté des canons de l'époque, mais tellement d'autres morceaux... (Prohpet's Song, '39, Death On Two Legs)
A Day At The Races (1976) : la suite, on dit toujours qu'elle est plus fade puisqu'elle vient après un sommet... Vous connaissez beaucoup de "fadaises" comme Somebody To Love? 1ère chanson politique sur l'extermination des indiens d'Amérique avec le (très) heavy White Man.
News Of The World (1977) : un son plus brut, on change l'équipe son et on enregistre ce qui pour moi est un des albums ultimes du rock!!! Que sont ces notes bizarre sur le solo de It's Late? Eh oui, du tapping, 1 an avant Van Halen...
Jazz (197 : on balance tout par la fenêtre et on sort un album foutraque où balades mélancoliques (Jealousy) tutoient du disco zarb (Fun It) ou du heavy injouable (Dead On Time). Inclassable. C'est l'année où ils acquièrent le studio dans lequel ils jouent à Montreux et que l'on voit sur la pochette.
Live Killers (1979) : Boucler les années 70 n'est pas chose facile, pourtant avec un double album (que même Taylor n'aime pas à cause du son parfois, disons, approximatif), Queen rabat le caquet à la jeunesse punk qui croyait avoir enterré la reine et ses excès de pistes. En 4 faces, la décennie s'échève et laisse KO.
The Game (1980) : 2 arrivées, un synthé (un Oberheim) et une moustache, font scandale. Pourtant, Queen sort un album séduisant et félin, mixant la soul de John (Another One Bites The Dust) à la pop sucrée de Freddie (Play The Game). Pas un chef d'oeuvre, peut-être, mais un bon disque, certainement!
Flash Gordon (1980) : l'album que l'on préfèrerait oublier... De bonnes choses (Footbal Fight) mais surtout un conglomérat de chansons, ou plutôt de bouts de musique, assez insignifiant. Pour curieux.
Hot Space (1982) : Embarqué par Deacon sur la voie du groove, Queen se laisse aller à la facilité de l'air du temps. Il en ressort un album inégal où les délires funkiesques se noient avec les ratages sonores... A sauver? Under Pressure, bien sûr! 1ère collaboration du groupe avec un invité, et non des moindres, David Bowie himself! Quand on pense que le morceau n'est qu'une jam mise en boîté en quelques heures puis retravaillée par Freddie et Roger, ça laisse rêveur...
- The Works (1984) : on les disait perdus pour la cause, ils reviennent, adaptent leur son et leur style et deviennent plus énormes qu'avant! Cette fois-ci, les synthés sont bien là... A noté que chaque membre à eu un hit avec cet album, Brian (Hammer To Fall), John (I Want To Break Free), Roger (Radio Ga Ga) et Freddie (It's A Hard Life). Imposant, non?
- A Kind Of Magic (1986) : bande originale (en partie) d'Highlander, cet album est pour moi un petit bijou. Ancré dans les années 80 mais par moment totalement indémodable. La légende prétend que Brian a écrit Who Wants To Live Forever à l'arrière du taxi qui le ramenait d'une séance de visionnage du film... (Soupir, quelle voix sur cette chanson)
A noter : c'est Michael Kamen (qui nous a quitté récemment) qui s'occupe des cordes sur WWTLF, le même qui a réalisé S&M avec Metallica, par ex...
Live Magic (1986) : là, mon avis personnel, trop de medleys tue les chansons! Après le Live Killers, celui-ci est bien fade.
The Miracle (1989) : 1er albul cosigné de tout le groupe, le son à pas mal vieilli mais des perles comme I Want It All ou The Miracle restent intactes.
Innuendo (1991) : mon chouchou, ah l'album de la fin... Queen. 4 personnes dans un studio pendant plusieurs mois, juste pour le plaisir, pour se retrouver. Ca se sent, et ça en devient même difficile par moment. Mais quelle magie! Pour moi l'un de leurs meilleurs! Pour la petite histoire, Delilah est effectivement une chanson dédiée au chat de Freddie du même nom...
Live At Wembley (1992) : un mot, Royal.
Made In Heaven (1995) : fait avec des fonds de tiroir ou à partir de morceaux déjà existants, inégal mais touchant. Mother Love n'a pas été finie par Freddie, c'est pour ça que Brian chante la fin...
Ouf, à vous les studios et à votre disposition si vous voulez en savoir plus!!!
http://www.gregg-m.new.fr/
Un spectateur : "Comment faites-vous pour insérer tous ces silences si distinctifs dans votre jeu?
John Scofield, goguenard, jouant quelques notes en remontant ses lunettes : Vous parlez de ces silences là?"
