Ballochet a écrit :
C'est simple, Robert Boulin est l'outil de l'humour de Desproges dans ce cas précis, non la cible.
Et dans un sens, d'un point de vue médiatique, ça ne nuit pas du tout à la famille du défunt, au contraire, dans une affaire qu'on aurait tendance à vouloir étouffer, le fait qu'une personnalité médiatique telle que Desproges en parle, même en l'évoquant, sur scène et devant une caméra, on peut dire que ça entretient l'intérêt public quant à l'affaire.
On sait que l'intérêt public quant à une affaire n'est pas un atout majeur lorsqu'on cherche à dissimuler, faire capoter ou étouffer celle-ci.
Bien sur ce n'est pas suffisant.
Mais non seulement sa vanne a un effet sur l'actualité de la façon, si infime soit elle, que j'ai évoquée ci dessus, mais elle a un effet sur la postérité.
Irréfutable, ce dernier effet a un impact plus important encore : il entretient le souvenir de cette affaire.
Je dis irréfutable parce que j'en suis l'exemple concret.
Je n'étais pas né en 79, je n'ai jamais su qui était Robert Boulin, et je ne l'aurais probablement jamais su sans le mot de Pierre Desproges.
J'ai vu la vidéo, je n'ai pas compris le gag.
J'ai fait une recherche.
J'ai appris qui était ce Robert Boulin, les circonstances douteuses de sa mort, et la façon dont s'est scandaleusement déroulée l'affaire, etc.
La famille de Robert Boulin, si elle ne doit pas rire à la blague de Desproges, ne doit certainement pas reprocher à Desproges d'entretenir le souvenir à la fois de leur défunt membre, et indirectement du caractère scandaleux de l'affaire.
Outre le fait que l'on ne peut ni blâmer ni légitimer de façon décisive l'humour, fut-il noir, et fut-il sur un personnage public, je pense que dans ce cas précis, la blague de Desproges n'est préjudiciable qu'aux yeux du pouvoir exécutif et au pouvoir judiciaire de l'époque, voir d'actualité.
Le fait est que le nom de Robert Boulin sera entendu dans les foyers tant que Desproges sera connu.
Si la famille du défunt, et à ma connaissance rien ne nous le dit sinon des suppositions, a été scandalisée par la plaisanterie de Desproges, finalement, ça ne regarde qu'elle et nous n'avons pas à nous en soucier.
Merci pour ce message intéressant, motivé, et qui m'a convaincu sur certains points, notamment sur le souvenir ainsi entretenu ; en même temps, je reste quand même réservé par rapport au respect déjà évoqué ; l'appréciation peut varier aussi selon que Pierre Desproges s'est limité à ce jeu de mots, visant plutôt la personne de Robert Boulin, ou qu'il a davantage développé (à cette occasion et dans d'autres occasions) l'aspect judiciaire et politique de l'affaire.