BluesBarbu a écrit :
MrPark, composer avec l’islam je ne comprend pas ce que ça veut dire.
Composer avec le fait que l'Islam est chez nous, qu'il fait partie de notre vie quotidienne, et probablement pour longtemps.
Ca veut dire le reconnaître en tant que composante de notre "civilisation", et donc se positionner "avec" pour avancer, plutôt que toujours "contre". Y a que comme ça, en balançant des ponts entre les communautés, que des gamins arrêteront d'avoir comme idéal de vie de se faire péter à 20 ans, et qu'un jour les gamines se diront qu'il y a peut-être autre chose que le voile dans la vie.
J'espère que tu auras compris que la récupération électoraliste par la gauche des musulmans quitte à mettre des oeillères sur certains sujets ça me plaît moyen. Mais il y a un truc qu'il faut comprendre, c'est qu'à gauche, il y a une tendance naturelle à vouloir aller vers l'opprimé (et quoi que les médias en disent, oui, les musulmans sont opprimés en Europe en 2018, socialement surtout, il suffit de voir le délit de sale gueule lors des entretiens d'embauche, très courants par chez moi). Ca passe souvent pour de la naïveté, de la candeur, du bisounours, mais c'est sa raison d'être. Il y a une envie chez bien des militants d'essayer de voir un peu plus loin (ça sonne très prétentieux, crois-moi c'est pas le but) que la conséquence. Car Daesh, le repli communautaire (pourquoi les musulmanes d'Europe portent-elles plus le voile maintenant qu'il y a 30 ans?), les migrations, ce sont des conséquences, pas des causes.
Perso, dans l'Europe de 2018 (et j'espère sincèrement ne pas penser ça toute ma vie) l'exilé fiscal me choque plus que la femme voilée. C'est peut-être ça l'islamo-gauchisme selon certains, ne pas être focalisé sur l'Islam dès qu'on en parle dans les médias (c'est-à-dire 40 fois par jour). Si un jour on s'attaque avec succès aux problèmes sociétaux, aux dérèglements fiscaux, bref les trucs vraiment importants de nos pays, ben là j'aurai le temps de m'occuper des femmes voilées.
C'est vraiment le drame de notre époque facebook/twitter, on se prend 50 infos à la minute, et on a pas le temps de prendre le recul de les analyser. Résultat, souvent un fait divers prend plus de place dans les médias qu'un scandale financier (y en a pourtant tous les mois!). Or, une histoire comme les Panama Papers (pour n'en citer qu'un) devrait nous occuper bien plus l'esprit que 40 mecs dans une barque ou une femme avec un foulard sur la tête, car la conséquence des Panama... c'est qu'on paye à la fin.