Ce à quoi je faisais allusion dans mon précédent post :
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Elle a regardé sa montre à plusieurs reprises puis elle a quitté la salle. Michèle Alliot-Marie, attendue en Espagne où se tient un sommet franco-espagnol, n'a pas pu écouter l'intégralité du discours de Nicolas Sarkozy. Un discours en forme de réponse musclée à la ministre de la défense, qui s'exprimait devant les quelque 2 000 cadres de l'UMP réunis lors du conseil national du parti, jeudi 16 novembre, à Paris.
La très chiraquienne ministre a défendu quelques thèmes qui lui sont chers et qu'elle sait ne pas partager avec les sarkozystes. Parfois applaudi du bout des doigts, son discours – dans lequel elle s'est dite fière du "bon bilan" de la droite depuis 2002 – a été par moments hué et sifflé, ce qui a suscité un rappel à l'ordre de Nicolas Sarkozy : "Je voudrais rappeler à chacun que nous sommes ici dans la même famille, que dans la même famille on se respecte", a-t-il lancé.
INSTITUTIONS ET DISCRIMINATION POSITIVE
L'ancienne présidente du RPR a insisté sur "l'équilibre des institutions" que Nicolas Sarkozy veut bousculer en rendant le président de la République "plus engagé dans la conduite des réformes". Mais quand Mme Alliot-Marie estime que le président de la République ne doit pas être "un super-premier ministre", M. Sarkozy lui répond vertement qu'on ne déplace pas "40 millions d'électeurs pour leur demander d'élire un président-arbitre qui regarde passer les balles et qui commente de temps en temps".
Et lorsqu'elle parle de la jeunesse et reproche ouvertement au ministre de l'intérieur ses positions agressives sur le thème de la délinquance – "Trop souvent, nous avons laissé s'insinuer l'idée pernicieuse qu'un jeune était un délinquant en puissance ou en devenir", a dit Mme Alliot-Marie –, c'est la salle qui se charge de la rappeler à l'ordre par des sifflets nourris.
Mme Alliot-Marie s'est également prononcée "contre la discrimination positive", qui aurait pour effet, selon elle, de faire "passer l'appartenance à une commnunauté avant la prise en considération des besoins de la personne". Sur ce thème qui lui est cher, le président de l'UMP a sèchement répliqué : "C'est bien beau de continuer à aligner les discours sur l'égalité des chances en total décalage avec la réalité", avant de plaider une fois encore pour son projet : "Celui qui n'a pas la même couleur de peau que les autres et qui est né dans une famille où on n'a pas de relations doit être davantage aidé que celui qui a toutes les chances", a-t-il lancé.
"LANCEMENT DE CAMPAGNE RÉUSSI !"
En conclusion de son intervention, M. Sarkozy a lancé un nouvel appel à l'unité : "On aura besoin de tout le monde parce que, comme Michèle Alliot-Marie, je veux gagner !" Mais la ministre de la défense était déjà partie.
Quelques instants plus tard, devant la presse, le président de l'UMP a ironisé : "Peut-être qu'elle a voulu mesurer sa popularité dans le parti." "C'est un lancement de campagne réussi", a-t-il dit, en soulignant la réaction "sans ambiguïté" de la salle. Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée, est venu à la rescousse de Mme Alliot-Marie. "J'ai entendu à la radio que des sifflets avaient été organisés contre elle" et "j'ai considéré que ce n'était pas acceptable. J'ai décidé de venir", a-t-il expliqué.