PATRICK LARBIER a écrit :
Ce qui caractérise les domaines d'étude du XXème siècle, c'est l'incapacité à les rendre abordables au grand public.
C'est le cas des sciences, mais aussi des arts. C'est le cas, par exemple, de la musique contemporaine, qui commence pourtant vers 1910, et qui toujours aussi difficile d'accès pour le grand public!
On peut exposer les enjeux, on peux vulgariser certains points, mais les Théories du XXème restent tout de même extrêmement complexes à simplifier.
Surtout, en pensant qu'on peut tout vulgariser, on en arrive rapidement à l'idée que ce qui est complexe est mauvais. Le grand public attend des idées simples, et tout de suite. C'est la raison pour laquelle, par exemple, dès lors qu'une constituion complexe est proposée, elle est rejetée car la public s'y perd.
Il faut admettre que dans de très nombreux domaines, on n'a pas d'autre choix de que s'en remettre aux spécialistes. Cela ne va pas à l'encontre d'une responsabilisation du peuple. Au contraire. Car admettre qu'on ne peut pas comprendre, c'est reconnaitre le travail de ceux qui comprennent. C'est donc jouer un rôle moteur dans le travail des spécialistes.
Faire le contraire, c'est mettre des batons dans les roues de ceux qui travaillent pour nous.
En Histoire, c'est ce qu'on appelle simplement l'Obscurentisme.
Néanmoins, pour ceux qui souhaitent quand même comprendre les grands points du keynesianisme, voici les points essentiels (recopiés de Wikipédia)
:
Avec la Théorie générale, Keynes a développé une théorie qui pouvait expliquer le niveau de la production et par conséquent de l'emploi ; le facteur déterminant étant la demande. Parmi les concepts révolutionnaires apportés par Keynes, on retiendra surtout :
ceux de l'équilibre de sous-emploi où le chômage est possible pour un niveau donné de la demande effective ;
l'absence de mécanisme de régulation par les prix afin de résorber le chômage ;
une théorie de la monnaie fondée sur la préférence pour la liquidité ;
l'introduction de l'incertitude ;
la notion d'efficacité marginale de l'investissement brisant la loi de Say (et renversant donc le lien de causalité épargne-investissement).
Ces concepts accréditent la possibilité de politiques interventionnistes pour éliminer les récessions et freiner les surchauffes économiques. L'ensemble de ces concepts constitue un courant ce qu'on appelle aujourd'hui la macroéconomie.
Je ne suis pas d'accord et je n'aime pas ta vision binaire des choses, Vulgariser n'a jamais impliqué une méfiance de la complexité. Encore une fois, Philou (et moi même) demande surtout quelques points de départ simples de plusieurs théories. Il n'est evidemment pas question de résumer ces théories à ces quelques points mais de comprendre sur quoi elles reposent.
Les grands scientifiques ont toujours eu à coeur d'expliquer au plus grand nombre mais les gens sont paresseux et c'est plutot là le problème je suis d'accord avec toi. Mais là Philou à l'air super motivé (quel bon élève!) et je pense qu'il peut saisir tout de même quelques concepts (gros euphemisme bien sur).
Je te donne un exemple: en physique (et je suis une brêle en physique) la théorie des cordes (ou super cordes) est très complexe pourtant les physiciens aiment en parler et travaillent même sur les façons d'en parler au grand public le mieux possible.
Pourquoi pas autant d'effort sur l'eco? Tu vois juste des questions de base.
Là j'en ai une: on utilise des modèles mathématiques (stochastiques) pour simuler le comportement d'un marché. Mais j'ai souvent entendu dire qu'on se place dans un contexte où les acteurs du marché ont un comportement rationnel (genre je ne surevalue pas telles valeurs parce qu'elle ne le vaut objectivement pas). Or il est assez fréquent de voir que les acteurs sont irrationnels car ils essaient de se doubler en permanence, prennent des risques, ou se laissent griser par une emulation folle. Existe t il des moyens de prevenir ces irrationnalités, ne peut on s'en apercevoir qu'après coup? J'ai même l'impression que parfois certains savaient pertinemment qu'ils contribuaient à un krach futur, pourquoi ont ils continué? etc.