Ben.oît a écrit :
Doc Loco a écrit :
Blow Up a écrit :
Mais bon la capacité du français à s'auto-dénigrer est impressionnante
Et pourtant à des années-lumière de celle du belge
.
Ce serait amusant d'avoir ton avis sur ce phénomène psychologique.
On n'aime quand même pas trop la réussite en France. Une personne qui réussi : fraude, est issue de la haute bourgeoisie née avec une cuillère d'argent dans la bouche, un M.Jourdain, un planqué...
En France, on aime le petit gros un peu maladroit qui va tomber et petit à petit va faire vivre sa famille modestement, sans faste ni trompette. On aime le mec qui en chie des ronds de chapeau. On veut du marqué par la vie, la dure, la vraie ! Pas celle des autres.
On pourrait même penser que l'on a la trouille de gagner. On peut balancer un coup de tête à un joueur adverse en finale de coupe du monde. On est capable d'élire un mec maladroit et pas tout à fait fini. Il nous aurait dit qu'il avait un souffle au cœur et une jambe plus courte que l'autre et il faisait 85%.
Quand on a de l'argent on dit le cacher. Mais pas trop parce qu'il faut montrer que l'on en a quand même plus que toi. Mais pas trop pour ne pas non plus t''humilier. En fait il faut une humiliation moyenne, raisonnable, gentillette.
Fait amusant on voit beaucoup de personnes qui vomissent leur rang de classe moyenne. Il faut être très pauvre et un rebelle de la mine à charbon ou bien au contraire une personne raisonnablement au dessus des autres.
Pourquoi ? Qu'est ce que ce paradoxe Doc?
Le mystère pour moi, c'est pourquoi tu associes ça à la France? Je peux te trouver une belle collection de clichés absolument inverses sur la France (le français vantard, qui aime la réussite, etc..) ou sur d'autres pays (l'allemand n'aime pas les têtes qui dépassent, on veut du marqué par la vie, du besogneux, etc...)
Sinon, ce que tu dis est intéressant: comment transformer un discours contre les privilèges en un discours contre le bien-être ? C'est pas une critique, je pense que ce glissement de la réussite à la jalousie est l'angle mort de nos modèles politiques.