En Allemagne la retraite est, comme dans beaucoup de pays, à 67 ans, et, en raison d'un taux de natalité faible, donc d'un nombre de cotisants nettement insuffisant, on parle aujourd'hui de la repousser à 69 ans.
En France, on vote pour un président jeune qui promet des réformes. Mais dès que ces réformes concernent soit et non les autres, on se cabre, on s'oppose, on manifeste. Nous manquons d'esprit de solidarité, chacun cherche l'emploi le mieux rémunéré, sans faire trop d'heures, avec quelques indemnités et avantages. On rentre à la SNCF non par passion ou vocation, mais pour certains privilèges. On devient médecin salarié pour ne pas faire trop d'heures et profiter de la vie.
Et lorsque la réforme vise à uniformiser et à donner l'égalité de traitement et de retraite pour tous, on fait la grève pendant plus d'un mois, sans se soucier des autres. Certes, la grève vise à "emmerder" les petits, les modestes, qui n'ont pas les moyens d'interrompre leur travail, mais c'est bien l'objectif des syndicats, s'en prendre à la base pour atteindre les responsables politiques élus par celle-ci.
La France devient un beau "bordel" qui met en péril les artisans, les commerçants, et même notre économie. Après, on s'étonne d'être autant imposé alors qu'il faut bien passer à la caisse pour réparer les dégâts, et rattraper le temps et l'argent perdus.
Plutôt que se cabrer carrément contre cette réforme, pourquoi personne ne propose non pas l'âge pivot mais les années cotisées : 40, 42 ou 44 années!
Car avec l'âge pivot ce sont encore les petits qui trinquent, ceux qui, par exemple ont commencé par l'apprentissage d'un métier dans le bâtiment, ou dans des métiers de bouche comme boulanger, boucher, etc... Ces métiers manuels se commencent parfois à 16-18 ans donc à 64 ans ces salariés auront déjà cotisé 46 à 48 années! Alors que les métiers nécessitant certains diplômes, mieux rémunérés, souvent des emplois de cadres, et bien nos intellectuels ou scientifiques les commencent vers 25-26 ans et n'auront donc cotisé que 38 à 39 années.
Alors, certains espèrent une mesure plus juste pour la pénibilité de quelques métiers, mais lesquels, c'est presque impossible à définir, tous les métiers nécessitent un travail plus ou moins dur pour des raisons physiques, comme intellectuelles, face aux tâches répétitives! Et l'Etat ne se risquera pas dans cette énumération qui ne peut que provoquer un fort mécontentement populaire face à l'injustice de ce classement, qui donc ne parviendra jamais à faire l'unanimité.
Conclusion, les plus modestes du monde du travail, ayant souvent des métiers aux grandes pénibilités, travailleront jusqu'à 8 années de plus que ceux qui ne fatiguent que leur matière grise! L'argent nécessaire au redressement de la caisse de retraite et à son équilibre, sera alors apporté par ceux qui exercent les métiers les plus pénibles et les moins rémunérés!
Et entre nous, définir un montant de retraite en tenant compte de toute la carrière et non pas des 10, 20 ou 25, dernières années, ne peut être que préjudiciable à l'intérêt des travailleurs!