TheStandard a écrit :
comme le fait d'arracher des chemises, ca va pas te rendre ton emploi mais ca soulage et ca passe a la TV
Quitte a y laisser des plumes, autant ne pas etre la seule victime.
Oui, individuellement on peut dire que ça soulage les acteurs de ce quasi-lynchage ainsi que certains parmi les spectateurs qui peuvent vivre par
catharsis (ça c'est pour la culture de Lord) une forme de purgation de leur frustration. Il y a aussi un autre aspect que beaucoup de commentateurs d'Aristote ont mal évalué: la
mimesis de ce spectacle permet d'accéder à certaines choses qui sinon, serait restées inaccessibles à la conscience. Je veux dire qu'en voyant cette violence à la télévision, en la mettant en relation avec la violence de certaines réactions (Valls notamment et peut-être même particulièrement) et avec le discours des syndicalistes, on peut accéder à une vraie compréhension de la violence des licenciements, de la réalité des rapports de travail et plus généralement du grand capitalisme.
Et si on met ensemble ces deux dimensions, on se rend compte que ce quasi-lynchage, parce qu'il permet à beaucoup d'entre nous de s'identifier aux quasi-lyncheurs, parce qu'il permet de désigner dans un passage à l'acte une victime-coupable, est aussi un vecteur de groupe, l'amorce d'une culture de lutte. Ce geste a créé un groupe concret, au delà des employés syndiqués. Je ne crois pas que cette affaire aura beaucoup de conséquences, mais ce qui est certains c'est que s'il advient un Grand Soir, il commencera exactement comme ça, par une chemise déchirée.
Vous battez pas, je vous aime tous