Citation:
Encore une fois ce genre de reportage est là pour divertir
Pour moi, c'est justement ça qui est grave. C'est le fait de faire passer du divertissement comme de l'information. Parce que dans un sens ca alimente la machine des préjugés au lieu de la détruire. Le rôle de l'information peut être celui d'une certaine destruction des préjugés. Ici, on fait le contraire.
Plus grave encore on accentue la marginalisation de certaines personnes (ici les metalleux), en se disant, "ouf, heureusement qu'on est normal". Dans un premier temps, on rit (ou on s'atriste) alors de la situation des autres. Dans un deuxième temps, on a peur. Peur de l'autre, peur du différent, c'est donc dans ce sens là que l'on marginalise ces individus. On se rassure toujours d'ailleurs à voir "pire que soi", à voir des fous, des jeunes dépressifs, des metalleux. Ca rejoint d'ailleurs une phrase de Dostoïevsky qui disait :
"Ce n'est pas en enfermant son voisin que l'on se convainc de son propre bon sens."
Dans ce reportage "divertissant" (oxymore?), Le français est amené à marginaliser le différent (ici le metalleux). Ca n'est pas toujours très grave (encore qu'il est déjà grave de marginaliser encore plus le metalleux), mais le fait de généraliser cette marginalisation peut être très grave. Avec ce reportage, on justifie cette marginalisation par un prétendu "divertissement". C'est grave, que la marginalisation concerne les metalleux ou pas.
Citation:
C'est mineur mais c'est révélateur d'une façon d'informer et d'une façon d'interpréter un reportage
Exactement. Mais c'est mineur dans le sens réel. Autrement dit, le reportage ne va pas changer la vie du metalleux. Par contre c'est grave au niveau de l'information.