aquinatis a écrit :
C'est un peu le sempiternel même débat.
Moi, pour répondre à fabh, je ne suis pas vegan, j'ai des pompes en cuir, je mange mes oeufs, et mon miel.
Et trois fois par an je mange de la viande, sans tomber dans les pommes, parce que je suis à un repas avec le taf où je n'ai pas le choix. Oui je ne déteste pas la viande en soi. J'ai jamais été un gros fan, m'en passer n'a pas été bien dur.
Tous les vegans ne sont pas chiants, en fait c'est plutôt l'inverse, ils ont en général plein de bonnes idées. Mais sur le net ou dans les médias, quand 95% des mecs en face les traitent de sectaire avant même le début de la discussion, ben oui, ils râlent.
Moi il y a deux trucs qui m'animent: ne pas faire souffrir inutilement, et ce qu'on fait avec les animaux d'élevage c'est juste atroce, et penser à la planète avec deux arguments : 60% des saloperies qu'on rejette = bidoche pour faire simple (contre 30% pour les transports par exemple) , et deux, une vache = 1 ha par an, et tu fais pas vivre quelqu'un une année avec ça, alors qu'il te faut 300m2 de terre pour vivre une année en alimentation végétarienne. A bientôt 9 milliards ici bas, c'est vite vu...
Il n'y a pas besoin de sortir de grandes théories éthiques, de rappeler à l'homme son statut de prédateur (argument douteux s'il en est, un carnivore fait un repas par semaine...), c'est bien plus simple. Ce que l'on voit dans les élevages et les abattoirs est intolérable, et on sait que la Terre ne peut donner ce qu'on lui demande en bouffant de la viande. Point.
L'intervention de Michel Onffray récente est pas mal de ce côté là. Pas besoin de se faire bouddhiste, ou de penser au moustique qu'on écrabouille...
Il est peut-être aussi possible par l'évolution de sortir de son statut de prédateur... Je suis d'accord avec toi sur la ligne, mais je comprends pas cet intérêt de beaucoup d'omnis de toujours retourner au statut de prédateur, comme si c'était une nécessité de retourner vers le passé pour se justifier. Dans ce cas, autant retourner sous une monarchie de droit divin, à la peine de mort, ou à d'autres considérations qui passeraient aujourd'hui comme cruelles ou inhumaines (Pourquoi ne plus faire de jugement par Ordalie ?). De même l'argument de beaucoup de vegans souhaitant retourner à leur régime naturel me parait fallacieux. S'ils souhaitent retourner à l'état de grand singe, grand bien leur fasse, mais je crois pas que véganisme et mode de vie contemporain soient si antonymes... Avoir un smartphone est peut-être aujourd'hui plus écologique qu'avoir tous les outils séparés que peut faire un téléphone récent. De même, manger végan aujourd'hui c'est surtout une histoire d'innovation : faire de la chantilly avec du jus de pois chiches battu, faire du fromage avec des noix de cajou... C'est tout un art culinaire de la débrouille, et en essayant toujours de le faire pour le moins cher possible avec également en effet un tas de considérations environnementales et éthiques que tout le monde connait. C'est pas un hasard si ça a pu se mélanger avec d'autres mouvements pour donner le freeganisme, Food Not Bombs, Volxküche etc.