lalimacefolle a écrit :
Absolut Fender a écrit :
La plus belle école ça reste soi-même
En même temps, c'est difficile d'inventer des trucs tout seul dans son coin.
Le conservatoire reste une institution importante, qui s'adresse à un public relativement ciblé, et qui a un seul but avoué, former des futurs professionnels, tout en conservant une tradition centenaire d'enseignement qui a fait ses preuves. En effet, quand on sort du conservatoire national supérieur, on fait partie de l'élite musicale d'un pays, et on peut prétendre au concours pour rentrer comme musicien de rang (jouer dans un orchestre symphonique etc.) ou, pour les plus doués, devenir soliste. Le probleme, c'est que c'est comme si on mettait son enfants à un camp de préparation de l'OM avant de lui faire taper dans un ballon pour le plaisir.
On croit que pour lui faire faire de la musique, on va mettre le petit au conservatoire... Alors que NON, le conservatoire, ce n'est pas prévu pour faire s'épanouir des enfants en écoutant de la musique, mais plutot de selectionner ceux qui seront assez persevérant, pugnace et doué pour se taper 1 ans de solfège propédeutique à 6 ans avant de même TOUCHER un instrument de musique (qui d'ailleurs, ne sera pas forcément choisi, vu qu'on a des quotas, afin de s'assurer une suite dans les différents pupitres...)
C'est un problème, parce que beaucoup de parents (je suis intervenant musical, je vois environ 1000 enfants par semaine) pensent qu'il n'y a qu'une seule possibilité d'offrir la musique à leur enfant: le conservatoire. Depuis quelques années, les jardins musicaux se multiplient, les écoles de musique privées (donc non rattachées à un conservatoire de région) qui mettent l'accent sur le plaisir et le jeu avant tout, mais il reste encore trop de professeur de piano et de guitare et de chant qui ont vécu leur apprentissage comme une suite de coup de gueule et d'humiliation, avec un enseignement reservé à une élite et qui, du coup, reproduisent le shéma... A présent, on se retrouve un peu dans ce shéma là dans les écoles "privées", mais c'est en train de changer. En gros, jusqu'a maintenant, beaucoup de profs "lettrés" sont sortis du conservatoire, tout en s'étant interessés aux autres styles de musique de manière personnelle. Il arrive actuellement une génération de profs qui ne sont jamais passés par le conservatoire, et qui du coup, sont en train de filer quelques coups de pieds dans la fourmillière, qui montrent, a l'instar d'un Robert Fripp, d'un Di Meola ou d'un John Mc Laughlin, qu'on peut trés bien être un jazzeux et avoir de la discipline. Quelque musiciens de rock et de blues (je pense à Robben Ford...) donnent quelques lettres de noblesse au blues dans un milieu cul pincé, mais souvent, le blues est assimilé à "boom boom", en gros, de la musique basique, avec un rythme bizarre, et que n'importe quel pékin saura accompagner...
Quand je vois que Django commence tout juste à avoir sa légitimité dans l'enseignement de quelques classes de jazz, on se dit qu'il reste encore du chemin à faire pour trouver du Robert Johnson...
Je suis bien d'accord avec ton analyse Lalimace, sauf qu'il me semble que tu oublies un parametre:
le prix des cours prives largement au-dessus de celui du conservatoire et qui souvent est redibitoire pour beaucoup de musiciens... a moins que tu proposes un tarif attractif