Succès pour le premier concert de reformation des Sex Pistols
LONDRES (AFP) - Les Sex Pistols sont toujours "affûtés et pleins de vitalité" 30 ans après leurs débuts, ont estimé vendredi plusieurs critiques dans la presse britannique, au lendemain du premier concert du groupe punk britannique qui a effectué un mini "come-back" en Grande-Bretagne.
"Pour leurs deux précédents retours sur scène à Londres, celui de 1996 était affûté et plein de vitalité et celui de 2002 était mou et alcoolisé, alors ce fut un soulagement de constater que (celui de jeudi) tombait dans la première catégorie", juge le Guardian.
Quant au chanteur Johnny Rotten -John Lydon dans le civil- "il a refait son truc habituel consistant à célébrer l'héritage des Pistols tout en s'en moquant, avec un chant à la fois sarcastique et iodlant, resté magnifiquement intact", poursuit le chroniqueur.
Le quatuor originel - Rotten, Steve Jones (guitare), Paul Cook (batterie), Glen Matlock (basse) - était réuni sur la scène de la Brixton Academy, pour le premier d'une série de cinq concerts londoniens, avant un passage par Manchester puis Glasgow. Cette tournée marque le 30e anniversaire de la sortie de "Never Mind the Bollocks", album-phare de la révolution punk, lancée par les Pistols.
Après un départ tonitruant, le concert s'est un peu enlisé avant d'être réveillé par des titres comme le mythique "God Save the Queen", l'occasion d'un "regain d'allant récompensé par une onde d'énergie de la part d'un public au front dégarni et amateur de bière", selon le Times.
Un Johnny Rotten habillé "comme une sorte de garde-chasse un peu dérangé (...) a chanté de la seule façon qu'il connaisse: en crachant des invectives grimaçantes et atrabilaires", a raconté le quotidien.
Certes, Johnny Rotten, 51 ans, n'a pas complètement échappé au poids des ans, tout comme son public, selon l'Independent. "Il a chanté (...) sans retrouver la psychose désespérée et sauvage des débuts", a estimé ce journal.
Mais pour les "bis", le groupe était revenu à son meilleur niveau. "Lors des premières notes d'Anarchy in the UK, Rotten a remonté la scène courbé et toutes griffes dehors, comme le méchant dans les pantomimes", a raconté le critique. "Il ressemblait à un homme qui se sentait enfin accepté et en paix", même si "les paroles accusatoires et dérangeantes brûlaient de leur ancienne fureur".
Les Sex Pistols s'étaient séparés en 1978, trois ans à peine après leur formation. Le groupe s'était reformé en 1996. Il n'a plus joué "live" depuis une tournée de trois semaines en Amérique du Nord en 2003.
