Personne n'a écouté ça ?
Partagé entre sa villa tropézienne, son yacht tropézien et sa Rolls-Royce (de 1908 parait-il) le petit Phillippe deBarge, jeune héritier quelque peu oisif, décide d'inviter chez lui son groupe préféré, les Pretty Things donc, pour qu'ils goutent au Soleil et au jeunes filles du Sud de la France. Et il réussit à les convaincre d'enregistrer un album avec lui.
(D'ailleurs, en y réfléchissant on remarque quand même une dégradation de la condition des rentiers désœuvrés de nos jours, avec quel groupe pourraient-il enregistrer un album de rock ? Coldplay ? Franz Ferdinand? Naast ? On ne parle jamais de cette cruelle situation.)
Bref, plus de 40 ans après l'album apparait, et Debarge se révèle comme un chanteur tout à fait acceptable (Phil May fait certains choeurs), John Povey et Wally Waller font de très bons enlumineurs et les compos sont au niveau (on en connaissait déjà certaines comme les fameuses "Alexander" et "Eagle's son") c'est le lien manquant entre les folies acides de
SF Sorrow et la désolation champêtre de
Parachute, du
Electric Banana en moins fou mais moins inégal aussi, bref les PT justifient leur place dans le top 7 des meilleurs groupes anglais de tous les temps. Le disque manque peut-être un peu de dynamique et de poids pour accéder au statut de classique, mais on ne va pas se plaindre, c'est Noël.