Doc Loco a écrit :
Swingui a écrit :
Doc Loco a écrit :
"
Le vote d'extrême droite doit être réduit au minimum par nos propres forces. Quelle conscience de gauche peut accepter de compter sur le voisin pour sauvegarder l'essentiel parce que l'effort lui paraît indigne de soi? Ne pas faire son devoir républicain en raison de la nausée que nous donne le moyen d'action, c'est prendre un risque collectif sans commune mesure avec l'inconvénient individuel."
Plutôt bien dit.
Ai-je oublié de dire que c'était signé Mélenchon?
Oui, c'est beaucoup plus simple de faire barrage au militant FN de base une fois tous les 5 ans, avec la bonne conscience du bourgeois apeuré ("on a sauvé la démocratie contre ces barbares") que de se battre tous les jours, sur le terrain, pour proposer à ces gens, sans mépris ni complicité, une voix dans le jeu politique que, depuis 1983, tous les autres partis ont déserté. Cette année, Mélenchon a récupéré quelques votes du FN, de haute lutte, après une défaite couteuse à Hénin-Beaumont en 2012. Je ne suis pas dans sa tête, mais peut-être que Mélenchon a évolué depuis 2002, où Le Pen n'a pas perdu un seul électeur avec cette stratégie de la meute opportuniste chassant le bouc émissaire de la "démocratie qui va mal". Il a compris que le meilleur combat contre le FN est celui des idées, pas de l'ostracisme. On construit une démocratie dans le débat, pas dans l'exclusion.
Mais où ton moralisme est non seulement déplacé mais très mal argumenté, c'est que la situation est absolument incomparable: ministre sortant du gouvernement, Mélenchon pouvait éventuellement se sentir concerné et responsable de cet échec de la démocratie. Et il pouvait avoir quelques réserves à l'idée de transmettre ses dossiers à un courant politique qu'il abhorre. Aujourd'hui, le problème du FN, c'est peut-être celui d'un système UMPS qui ne s'est pas du tout remis en question, malgré une dénonciation lancinante qu'il n'a pas voulu écouter ("c'est le FN, tout ce que dit le FN est faux"). Le meilleur moyen de donner raison au "tous pourri" est en effet de constituer cette unité de façade, entre des politiciens qui ne sont même pas capable de proposer un discours victorieux sans monter une alliance anti-démocratique. C'est donner raison à tous ces discours anti-démocratiques.
Finalement, cette élection n'aura pas connu beaucoup d'instant démocratique, entre les affaires, les attaques ad hominem et délit d'intention, la désinformation continuelles des grands médias et cette mascarade de deuxième tour qui clôturera l'élection présidentielle. Une telle démocratie, pour moi, n'a aucune valeur.
La sainte alliance de 2002 n'a pas été une fête de la démocratie, je crois. Et il est peut-être enfin temps de faire confiance à la volonté générale et libre de tous et chacun. Ou alors, on peut directement passer à la technocratie macronienne sans élection. Mais quand on a pris une fois les gens pour des cons, c'est difficile de revenir en arrière.
Vous battez pas, je vous aime tous