Voici une première exploration du "Vrai débat":
Citation:
L’impression d’ensemble qui se dégage des contributions est celle d’un débat de bonne qualité argumentative : peu de registre émotionnel, peu de vulgarité, un effort de synthèse.
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S’agissant de la violence et contrairement à ce que nous pouvions observer dans d’autres situations (comme le Traité de constitution européenne et, surtout, le Grand débat sur l’identité nationale), il y a peu d’invective et de marqueurs agressifs (même si on note de l’ironie, de la moquerie, voire du cynisme). De ce point de vue, le Web n’a pas été le déversoir de haine et de vulgarité (insultes, propos haineux) que l’on présente souvent sous prétexte d’anonymat, et ces mêmes caractéristiques ne sont pas non plus imputables aux contributeurs : les contributions du Vrai débat s’inscrivent dans une démarche délibérative de qualité. La qualité argumentative ne repose pas sur des «idées toutes faites». En effet, il n’y a pas, non plus, et c’est rare, de classe structurée par des noms de personnalités politiques, nous aurons l’occasion d’y revenir.
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Des semaines de rencontres sur les Ronds-points, mais aussi le traitement médiatique qui a pu leur être réservé, ont sans doute fait mûrir ce mouvement, et les retours d’expérience leur ont donné une identité et un cap et confirmé leur stratégie. Cette éthique de responsabilité s’exprime sur la forme, par un autocontrôle et une modération des propos, et sur le fond par un rejet des idées populistes et le témoignage d’une compétence voire d’une expertise politique dans l’analyse et la recommandation, qui va à l’encontre de certains stéréotypes.
Les positionnements politiques du «Vrai-débat» placent donc la négociation au-dessus du débat d’idées, que l’on penserait fondateur de la démocratie, mais dont les formes parlementaires ne suscitent que défiance
et hostilité.