Actualité politique / Règles en page 1

Rappel du dernier message de la page précédente :
Saddakoh
Le problème en rendant obligatoire est peut être aussi la responsabilité engagée en cas de contamination.

Sans compter le ridicule de vouloir absolument appliquer aux enfants des contraintes que la grande majorité des adultes ne parvient pas à suivre...
PP
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Ce n’est pas l’école ou plutôt la présence dans un établissement scolaire qui est obligatoire mais l’instruction, qui peut donc se faire à domicile.
Biosmog
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Saddakoh a écrit :
Le problème en rendant obligatoire est peut être aussi la responsabilité engagée en cas de contamination.


Mais ce n'est pas aux parents de prendre cette responsabilité: allez à l'école à vos risques et péril? c'est intenable, indécent. Le gouvernant n'est pas capable de prendre cette responsabilité? c'est pourtant un des piliers de la démocratie républicaine.
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Saddakoh
Biosmog a écrit :
Saddakoh a écrit :
Le problème en rendant obligatoire est peut être aussi la responsabilité engagée en cas de contamination.


Mais ce n'est pas aux parents de prendre cette responsabilité: allez à l'école à vos risques et péril? c'est intenable, indécent. Le gouvernant n'est pas capable de prendre cette responsabilité? c'est pourtant un des piliers de la démocratie républicaine.


Je suis plutôt d'accord, mais d'un autre côté je vais te dire que pour mon cas, je ne remettrais pas mon gosse à l'école.

En tant que parent, je suis ma conviction et ce que j'estime le mieux pour lui: le remettre à l'école dans ces conditions à 4 ans, sans contact autorisé avec les autres, sans possibilité de faire des activités communes, de pouvoir jouer dans la cour avec les autres, j'ai du mal à voir l'intérêt, si ce n'est même le perturber plus qu'autre chose.
Biosmog
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PP a écrit :
Ce n’est pas l’école ou plutôt la présence dans un établissement scolaire qui est obligatoire mais l’instruction, qui peut donc se faire à domicile.


Historiquement, si on a réuni les enfants dans des classes, avec la notion de présence obligatoire, ce n'est pas pour rien. On aurait très bien pu déléguer le 9/10 du boulot en devoirs à domicile dès le début de l'invention de l'école obligatoire. Tu es enseignant. Tu as bien dû remarquer ces dernières semaines que la notion d'obligation est toute relative quand l'enfant reste dans son milieu familial d'origine. D'ailleurs l'annulation de la plupart des évaluations prévues en fin d'année scolaire, témoigne quand même que l'école à la maison, c'est pas le top.
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PP
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On dispose aujourd’hui d’outils qui la rendent plus praticable que par le passé. Nombre de parents avec lesquels j’ai échangé pendant le confinement disent leur satisfaction d’avoir vu leur enfant travailler sérieusement, efficacement et s’autonomiser. (Je parle de collégiens, la situation est assez différente pour l’école primaire.) Nombre de mes élèves aussi sont assez heureux de cette situation de travail qui les laisse davantage d’organiser selon leur rythme.
Le choix laissé aux parents me semble une bonne solution : la plupart savent évaluer les besoins de leurs enfants et je n’ai pas été surpris quand, en les consultant, ils ont exprimé le choix d’un retour au collège ou d’un maintien à domicile. La plupart ont fait un choix que j’ai trouvé adapté. Certains ont un besoin d’école à l’école fort, indispensable, d’autres moins.
Maintenant les conditions d’accueil des élèves sont loin d’être favorables à un accompagnement pédagogique satisfaisant avec les mesures de distanciation. Beaucoup d’élèves risquent de se décourager.
Biosmog
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PP a écrit :
On dispose aujourd’hui d’outils qui la rendent plus praticable que par le passé. Nombre de parents avec lesquels j’ai échangé pendant le confinement disent leur satisfaction d’avoir vu leur enfant travailler sérieusement, efficacement et s’autonomiser. (Je parle de collégiens, la situation est assez différente pour l’école primaire.) Nombre de mes élèves aussi sont assez heureux de cette situation de travail qui les laisse davantage d’organiser selon leur rythme.
Le choix laissé aux parents me semble une bonne solution : la plupart savent évaluer les besoins de leurs enfants et je n’ai pas été surpris quand, en les consultant, ils ont exprimé le choix d’un retour au collège ou d’un maintien à domicile. La plupart ont fait un choix que j’ai trouvé adapté. Certains ont un besoin d’école à l’école fort, indispensable, d’autres moins.
Maintenant les conditions d’accueil des élèves sont loin d’être favorables à un accompagnement pédagogique satisfaisant avec les mesures de distanciation. Beaucoup d’élèves risquent de se décourager.


C'est-à-dire que ceux qui ont déjà plus de peine à l'école, doivent encore prendre plus de risques sanitaires que les autres?

Le problème ce sont tous les élèves proche du décrochage avant la crise. Car pour ceux qui vont bien, bien encadré dans un milieu favorable, cela s'est très bien déroulé et cette période a même pu aider certains à conquérir une autonomie nouvelle dans le travail. Mais de mon point d'observation (qui est pourtant situé dans une région assez privilégiée), j'ai surtout beaucoup de retours de situations de confinement très compliquées, des parents et enseignants qui ont totalement perdu le contrôle, des enfants qui ont décroché après deux semaines de confinement. Il y a eu pas mal de casses et je pense qu'on est au début du constat.
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Dodo13
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Biosmog a écrit :

L'immense, l'énorme connerie est de rendre la fréquentation volontaire. C'est d'une stupidité politique rare, un compromis un peu du même style que le premier tour des élections municipales en ce sens qu'il gâche pour des raisons politiciennes des efforts très coûteux.


Encore plus immense selon moi : laisser aux maires de décider si et dans quelles conditions ils vont rouvrir.
Chez moi, les maîtresses de primaires ne veulent pas revenir (seulement 2 volontaires sur 15 classes). D'abord c'était droit de retrait, puis garde d'enfants, et comme tout ça n'était pas très crédible, elles disent maintenant qu'elles sont fragiles ou vivent avec des personnes fragiles

Donc le maire, ne voulant pas se les mettre à dos, nous demande si on veut remettre les enfants à l'école (à partir du 25, parce qu'ils n'étaient pas prêts pour le 11... 3 semaines pour arranger les classes depuis l'annonce de Macron, c'est trop peu...), que ce sera peut être avec une autre maîtresse, dans des classes mélangées, dans une autre école. Bref, contrairement à la plupart, nous n'avons pas vraiment le choix !

Vivement le 2nd tour des municipales pour que j'exprime toute ma rage et mon dégoût
Rejoins-moi sur guitarmate.eu : ton complice pour apprendre la guitare dans une ambiance fun et motivante !
PP
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C’est pas forcément ceux qui ont plus de peine à l’école qui doivent revenir — et pour cause, ils ont plus de peine. Ils ont peut-être plus de besoins aussi et pour certains d’entre eux, à ma petite échelle, l’expérience a été intéressante et de mon point de vue bénéfique parce qu’ils ont dû apprendre à faire différemment. Affranchis partiellement du poids du regard institutionnel, on peut regagner mieux confiance. Quand tu ne te sens plus mauvais — tu fais mieux. Parfois tu fais moins. Mais ça ne veut pas dire que l’envie s’en va. Mes élèves étaient plutôt plus demandeurs, par rapport à ce que je proposais.
Beaucoup d’élèves qui ne sont pas en peine veulent revenir également, dans ma cohorte, c’est du 50-50. Ils veulent retrouver leurs amis, et d’autres repères.
On devrait capitaliser davantage sur ce qu’on a amorcé. J’aurais personnellement aimé que ça continue jusqu’à la fin de l’année scolaire. Qu’on organise mieux la distance. Comme on sait organiser la présence.
Parce que le bénéfice pédagogique à venir, là, il est proche du néant.
casseoreille
KongLeChinois a écrit :
une compil




On peut dire qu'elle porte bien son nom!
casseoreille
J'approuve l'argumentation de Biosmog, en précisant que dans certaines écoles il y a des enfants du voyage, des enfants dont la famille parle difficilement notre langue et ne possède pas d'ordinateur, des parents qui "pètent un câble" et galèrent pour aider leurs enfants. Tous ces cas se trouvent dans le village ou mon fils enseigne, mais je suppose que dans les banlieues des grandes villes on retrouve les mêmes enfants avec les mêmes problèmes et les mêmes difficultés!
Skelter
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KongLeChinois a écrit :
une compil



Pierre-Emmanuel Barré a écrit :
Si tous les cons du monde se donnaient la main, Sibeth elle donnerait les pieds
"Sans une faciale de temps en temps, peut-on réellement parler d'amour?", Ben.oît

#Free the nipple!
#FreeMissDaisy
Skelter
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Si seulement c'était de la perception. Castaner aurait fait un parfait ministre de la Gestapo, et Pernicaud une merveilleuse ministre du STO.
"Sans une faciale de temps en temps, peut-on réellement parler d'amour?", Ben.oît

#Free the nipple!
#FreeMissDaisy
Redstein
Sans oublier ce merveilleux défenseur de l'exception démocratique française :

'Human beings. You always manage to find the boring alternative, don't you?'


http://fermons-les-abattoirs.org

- Quand Redstein montre l'abattoir, l'imbécile regarde Redstein - (©Masha)
Biosmog
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PP a écrit :
C’est pas forcément ceux qui ont plus de peine à l’école qui doivent revenir — et pour cause, ils ont plus de peine.


Je ne comprends pas du tout ce raisonnement. Ceux qui ne disposent pas d'un environnement de travail adéquat, un seul ordinateur pour toute la famille, des parents allophones, un voire deux petit frère/soeur dans la même chambre, des difficultés à se concentrer, ce sont aussi ceux qui ont des résultats faibles à l'école en grande majorité. Ce ne sont pas ceux qui doivent revenir?
Ce confinement a été le déclencheur de passablement de décrochages scolaires voire décrochages tout courts. Après je n'ai que des retours négatifs, mais c'est un fait. On peut se dire qu'on s'en fiche, la classe sera plus tranquille, ça reste un échec qui aura des conséquences durables.

Quant à la décision de rendre cette reprise sur une base volontaire, je crois que la France est le seul pays au monde à l'avoir prise. La raison n'est pas du tout pédagogique (où alors elle m'échappe) mais clairement politique. Ce qui me dérange, c'est que c'est une décision profondément inéquitable et nocive pour la légitimité scolaire qui a déjà tant de peine dans certains quartiers.
Vous battez pas, je vous aime tous

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