Guigui7 a écrit :
C'est un problème extrêmement complexe, je ne crois pas que le problème soit un manque de volonté de la part de l'ONU.
Les solutions ne sont pas évidentes: diplomatie (et de ce côté on peut dire que l'ONU est du style patiente, mais il faut alors un minimum de bonne volonté de la part des Etats en cause) puis moyens coercitifs et là y'en a pas 36, tu les as déjà énoncés et ils sont pas tendres c'est sûr.
Autant l'embargo me parait vraiment cruel et pas efficace, autant les opérations militaires pourraient peut-être donner des résultats si elles étaient vraiment massives.
Maintenant j'émets une hypothèse, c'est qu'on ne peut forcer un Etat à adopter notre régime politique démocratique.
Meme si nous sommmes persuadés que c'est le "moins pire" des systèmes ça ne demeure qu'un système parmi d'autres et l'emploi de la force finalement serait une entorse au libre déterminisme des peuples ou du moins aux souverainetés des Etats.
J'aimerais avoir vos réactions sur cette idée, en fait je serais même ravi si quelqu'un parvient à la démolir avec des arguments efficaces.
Alors selon vous, y a t-il des Croisades légitimes?
Ou bien le temps et la négociation sont-ils préférables?
Je tiens à préciser que je trouve bien sûr honteuse toute forme de dictature, je suis paix, amour et yahourts bio.
Un Etat ou une organisation internationale ont-ils le droit de remédier à la souffrance objectivement illégitime du peuple d'un autre Etat? C'est ici que se pose le problème. C'est très subjectif. Pour ma part, j'estime qu'il faut changer nos mentalités et se permettre d'écarter du pouvoir les gens
dangereux pour une partie de l'humanité, à laquelle nous appartenons nous aussi. Dans le cas inverse, il y a une certaine forme d'égoïsme des inactifs, une forme internationale de non assistance à personne en danger. Il faut, j'estime, sortir du carcan des conflits entre souverainetés.
Je suis pour que le droit international reste, comme il l'est actuellement, un prolongement de la souveraineté des Etats, mais que "quelqu'un" ait le courage de "faire remplacer" les gens qui tombent sous le coup des définitions pénales internationales.
C'est peut-être très prétentieux d'émettre cette proposition (je ne m'estime pas qualifié pour le faire) mais il faudrait établir de nouveaux textes qui permettent à un Etat seul d'agir (sur désignation amiable avec le concert des autres par exemple) pour passer outre ce à quoi Doc Loco fait allusion: le véto et autres règles contraignantes. Par exemple, le droit
international admet la légitime défense, et par extension qu'un Etat se défende militairement. Pourquoi ne pas admettre que l'apparition d'une dictature sanglante est une attaque à l'égard de l'humanité? Ce ne sont pas les souverainetés, qu'il faut protéger mais les ETRES HUMAINS! Le problème étant évidemment qu'ils ne sont, pour l'heure, pas considérés comme des sujets du droit international. Victimes, donc, de l'écran etatique, tombe opaque pour eux.
Evidemment, tout est relatif, guigui7. Par exemple (je grossis le trait) pourquoi emprisonner quelqu'un qui vit de vols? Il ne vit pas comme nous mais pourquoi ne pas estimer que Proudhon ( "la propriété c'est le vol") a raison trouver légitime que certains vivent en volant? Parce que notre système considère que le vol est une menace pour la paix sociale, la propriété, sacrée, permettant à chacun de s'accomplir.
Pourquoi ne pas instaurer un droit aux conditions de vie décentes à l'échelle mondiale? Car oui, pour moi le débat ne se situe pas entre démocratie et autocratie, car pour moi le poids de la subjectivité est encore trop grand à ce stade. (en quoi, par exemple, le despotisme éclairé à la Catherine 2 est inférieur à la démocratie, je ne serais pas capable d'argumenter) C'est plutôt entre régime politique engendrant morts, misère culturelle et physique, corruption, et autres régimes politiques. Mais... quels seraient les critères pour déterminer que les "conditions de vie décentes" dont j'ai parlé sont acquises ou bafouées? Voila un autre problème. Donc bien sur c'est compliqué, je suis d'accord, guigui7.
J'ai eu et je continue d'avoir une grande admiration pour les Etats-Unis, car ils ont pour moi longtemps incarné la lumière sur la colline. Refus de la colonisation (enfin presque :lol
interventions pour lutter contre les régimes totalitaires. (WW1, WW2, Staline, Cuba...) Bon, il y a eu des interventions beaucoup plus contestables car plus idéologiques ou économiques que fondés sur les droits de l'homme... celle qui se passe en ce moment en est l'exemple flagrant. Mais je veux dire par là, que si je suis contre la guerre en Irak, ce n'est pas parce qu'elle bafoue le droit international à proprement parler, mais parce qu'elle ne répond pas à un motif légitime. (arguments fumeux d'armes de destruction massives, terrorisme...) Car si Saddam était responsable du 11 septembre, ou s'il avait ouvert des camps d'extermination anti-Kurdes j'aurais parfaitement approuvé l'intervention U.S, dans la mesure où l'ONU est parfaitement inefficace (militairement, je veux dire) sur le terrain.
Mais en plus d'être illégitime, l'intervention américaine n'a pas pris la bonne forme. Prendre Saddam et l'emprisonner ou le tuer aurait suffi. Ils n'avaient rien à faire sur le terrain. Mais dans ce cas, il aurait fallu à nouveau intervenir peu de temps après, parce que la démocratie ne se serait surement pas instaurée toute seule... (non ce n'est pas simple)
Enfin bref le critère n'est pas pour moi le respect du droit international, qui je le répète est très jeune! Quand on est face à des montres, on ne prend pas de pincettes. Alors qu'à coté de ça, la diplomatie à la Française, c'est bien beau, mais c'est susceptible de fermer les yeux sur certaines choses. (...) Pour reprendre la première chanson du premier album d'un groupe d'intellectuels américains qui passent le 23 octobre à Bercy: "let freedom ring with a shotgun blast"... (hou que ça sent le Texas...)
Tout ça n'est qu'un point de vue...
" Raphaël" 5e vendeur de disques en 2005. Pauvre France.